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86 - éducation à l’environnement <strong>et</strong> handicap<br />

Une offre adaptée<br />

Lors d’une animation pour les personnes atteintes de surdité, la<br />

gestuelle <strong>et</strong> les postures sont à privilégier : montrer, mimer, faire<br />

caresser ou sentir une plante, faire bouger un animal, avoir des<br />

expressions franches, <strong>et</strong> surtout, toujours se tourner vers elles,<br />

dans une pièce suffisamment éclairée <strong>et</strong> ne pas se m<strong>et</strong>tre à<br />

contre-jour. La bouche <strong>et</strong> tout le visage doivent être vu. Il faut<br />

éviter de s’adresser aux personnes malentendantes avec un bruit<br />

de fond ou près d’une machine en fonctionnement.<br />

Il faut faire aussi attention aux sons très graves ou très aigus qui peuvent<br />

être intolérables pour certaines personnes. Les locaux doivent<br />

avoir une bonne acoustique pour éviter une réverbération des sons.<br />

Il n’est pas utile de crier, cela ne rend pas la parole plus accessible<br />

ni le mouvement des lèvres plus lisible. Il n’est pas non plus<br />

nécessaire de forcer l’articulation des mots.<br />

L’agricultrice(teur), l’animateur (trice) ou le médiateur (trice) culturel(le)<br />

se doit de bien articuler avec un débit régulier, ni trop rapide,<br />

ni trop lent en se plaçant de façon à ce que son visage soit bien<br />

visible de tous en évitant de m<strong>et</strong>tre sa main devant son visage.<br />

La LPC concerne surtout les enfants qui sont généralement<br />

accompagnés d’un adulte codeur. Les adultes sourds formés au<br />

LPC <strong>et</strong> les adultes malentendants préfèrent la lecture labiale <strong>et</strong><br />

l’écrit. Les publics sourds utilisant la LSF se déplacent avec un<br />

accompagnateur signeur ou un interprète.<br />

Si l’agricultrice(teur), l’animateur(trice) ou le médiateur(trice)<br />

culturel(le) utilise un des langage des personnes malentendantes<br />

ou si le groupe est accompagné d’un interprète, il est<br />

recommandé de respecter les distances suivantes entre le public<br />

<strong>et</strong> celui qui s’adresse directement à lui :<br />

- pour utiliser la lecture labiale : inférieure à3m<br />

- pour la LPC : 0,5 à5m<br />

- pour la LSF : 0,8 à8m.<br />

La lecture labiale demande de la concentration, de la logique <strong>et</strong> de<br />

la mémoire. Il est donc plus difficile pour une personne en situation<br />

de handicap auditif de suivre une conversation <strong>et</strong> elle se fatiguera<br />

plus vite. Le discours de l’accueillant doit donc être linéaire<br />

<strong>et</strong> logique en commençant par indiquer le thème qui va être traité.<br />

Il ne faut pas se couper soi-même la parole, laisser de phrase<br />

en suspension <strong>et</strong> passer du “coq à l’âne”. Les personnes ne comprendront<br />

pas forcément tous les mots, mais reconstitueront les<br />

phrases mentalement. C’est pourquoi, elles peuvent réagir parfois<br />

avec un temps de r<strong>et</strong>ard. Il est donc nécessaire de parler avec un<br />

débit moyen ou légèrement plus lent mais pas trop. Il faut résumer<br />

ce qui vient d’être vu dans une séquence puis laisser un peu<br />

de temps avant d’engager la séquence suivante. Même si du vocabulaire<br />

nouveau peut être difficilement compris, il ne faut pas se<br />

contenter d’un vocabulaire trop simpliste. Il ne faut donc pas hésiter<br />

à répéter un mot spécifique <strong>et</strong> à en expliquer le sens.<br />

Il peut être aussi utile d’avoir un carn<strong>et</strong> ou une ardoise sur soi<br />

pour écrire les mots ou les chiffres que l’on veut communiquer.<br />

Le dessin est aussi une façon simple de s’exprimer.<br />

Les personnes signant la LSF apprécieront un minimum de<br />

signes comme celui de “bienvenue”. Même si vous n’avez pas<br />

appris ce langage cela montre que vous tenez compte de la spécificité<br />

de votre public.<br />

Prestations, animations...<br />

Si l’on veut insister sur un point, il faut se placer derrière ou juste<br />

à côté de ce que l’on veut montrer pour que les personnes aient<br />

tout dans le même champ de vision.<br />

Bénédicte, animatrice à la<br />

Bergerie nationale signe le nom<br />

des animaux (ici le lapin <strong>et</strong> la<br />

poule) en se plaçant de façon à<br />

être bien vue à côté de l’animal<br />

concerné.<br />

Il est important qu’il y ait un lien<br />

visuel entre l’obj<strong>et</strong> étudié <strong>et</strong> le<br />

signe correspondant.<br />

Il faut éviter d’aller trop vite, rester disponible pour laisser le<br />

temps aux personnes de fixer leur attention sur ce que dit l’animateur<br />

(trice)/agriculteur (trice), pour observer.<br />

Les enfants malentendants ont beaucoup besoin d’observer <strong>et</strong><br />

de toucher. Ils bougent <strong>et</strong> s’éparpillent facilement. Il est donc<br />

nécessaire d’alterner les moments d’attention avec des moments<br />

où ils peuvent “décrocher”. Il faut savoir les interpeller individuellement,<br />

attendre que tout le monde soit attentif pour recommencer<br />

<strong>et</strong> choisir un vocabulaire simple qui perm<strong>et</strong> de comprendre<br />

le pourquoi <strong>et</strong> le comment des choses. Il ne faut pas hésiter à<br />

donner des informations simples, qu’ils n’ont pas encore eu l’occasion<br />

d’apprendre car ce sont souvent des données qui s’acquièrent<br />

par l’audition sans s’en rendre compte.<br />

Parce que les personnes malentendantes <strong>et</strong> en particulier les<br />

enfants, ont tendance à beaucoup toucher pour ressentir ce qui<br />

les entoure, la vigilance quant à la propr<strong>et</strong>é des lieux est de<br />

rigueur.<br />

Les animations sensorielles basées sur l’odorat <strong>et</strong> le toucher ainsi<br />

que faisant intervenir la mémoire visuelle sont primordiales que<br />

ce soit pour une découverte ou l’approfondissement d’un thème.<br />

Les animations participatives sont plus marquantes <strong>et</strong> impliquent<br />

les enfants malentendants dans une dynamique d’apprentissage<br />

à condition d’être menées par étapes. Il faut d’abord expliquer ce<br />

qu’on leur demande, si besoin faire une démonstration puis leur<br />

laisser la mise en pratique tout en restant vigilant pour voir si les<br />

consignes ont été bien comprises. Ne pas hésiter à se répéter <strong>et</strong><br />

s’aider de documents visuels.

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