Rapport Scientifique UMR 7625 - Ecologie & Evolution - Université ...
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des autres expériences dans le domaine, mais aussi avec un protocole expérimental<br />
moins contraignant.<br />
(3) Hétérogénéité temporelle et spatiale de l’environnement<br />
Holospora obtusa, une autre espèce infectant le macronoyau du notre hôte, améliore la<br />
survie en cas de stress de température. Thibault Nidelet a confirmé ces résultats avec H.<br />
undulata en montrant de plus que cet effet est génotype spécifique (Fig. 6a). D'autres<br />
résultats montrent que cet effet ne favorise pas nécessairement l’invasion ou même le<br />
maintien du parasite à haute température. Daniel Fels avait déjà montré qu’une<br />
température moyennement élevée réduisait le taux de survie des formes infectieuses<br />
dans le milieu et donc réduisait le succès de la transmission (Fels & Kaltz 2006). Nous<br />
avons de plus montré que malgré l’avantage d’être infecté à haute température, la<br />
prévalence y diminue (Fig. 6b).<br />
a) b)<br />
Fig. 6. a) Effet de l'infection sur les densités des paramécies à 23°C et 35°C, pour 6 génotypes d'hôte.<br />
Valeurs calculées par rapport aux témoins non-infectés; valeurs positives indique un effet positif du<br />
parasite. b) Changement de prévalence dans des populations initalement assemblées à une fréquence<br />
égale d'individus infectés et non-infectés. Moyennes calculées sur six génotypes d'hôte. Valeurs<br />
négatives indiquent une perte d'infections.<br />
Il est donc possible que l’infection ait un effet indirect en induisant une réponse au<br />
stress qui augmente la résistance de l’hôte à la température. Les parasites eux-mêmes<br />
n’étant pas résistants aux hautes températures, ils peuvent donc être éliminés des hôtes<br />
infectés qui eux survivront grâce à la réponse au stress. Ces expériences montrent<br />
l’impact important de l’environnement, mais aussi la nécessité de prendre en compte<br />
les effets génotypiques et physiologiques ainsi que le cycle d’infection dans son entier<br />
pour vraiment comprendre les dynamiques épidémiologiques.<br />
Patrycja Flügel a exploré l’effet des fluctuations temporelles des conditions<br />
environnementales sur l'épidémiologie. Sur plusieurs générations, des populations<br />
infectées et non-infectées furent soumises à des températures soit constante soit<br />
variable allant de 23°C à 35°C. L’effet d’une température variable ou constante a abouti<br />
à des patterns de prévalence très différents. Pour les températures moyennes les plus<br />
élevées la prévalence dans les environnements fluctuants était supérieure à la<br />
prévalence en environnement constant (Fig. 7). Cela suggère que des conditions<br />
environnementales positives, même occasionnelles, permettent le maintien plus facile<br />
des parasites à haute température. De façon plus générale, cela souligne l’intérêt de<br />
prendre en compte en plus de la moyenne environnementale la variance<br />
environnementale, pour étudier la dynamique et l’évolution des populations.<br />
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