15 Janvier 1897 - Bibliothèque de Toulouse
15 Janvier 1897 - Bibliothèque de Toulouse
15 Janvier 1897 - Bibliothèque de Toulouse
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
I EXPRESS DU<br />
Organe quotidien <strong>de</strong> Défense Qooiale et» Religieuse<br />
LE HUHÉRO 5 CEHTI1B RÉDACTION ET ADMINISTRATION ! <strong>Toulouse</strong>, rue Roquelaine, 25 LE NUMÉRO 5 CENTIMES<br />
ABONNEMENTS<br />
Trois mois Six mois<br />
8 fr. 11 fr.<br />
18 fr.<br />
20 fr<br />
Haute-Garonnfl et département» limitrophe». . . .<br />
Départements non limitrophe. * ».<br />
«ranger (Union postale) 10 ir.<br />
Les abonnements partent <strong>de</strong>s 1" et 18 <strong>de</strong> chaque moi3 et sent payanîea d'avance<br />
Toula <strong>de</strong>man<strong>de</strong> i* eharwsmam d'adresse doit être aeoernvaanée <strong>de</strong> BO centimes<br />
FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPECIAL<br />
Un an<br />
20 fr.<br />
24 fr.<br />
40 fr.<br />
EDITIONS REGIONALES<br />
Lof, Aveyron, Corrèze Cantal<br />
Gers, Htes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s<br />
Tarn-at-Garonn», Lot-et-Garonne<br />
Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénées-Orientales<br />
Haute-Garonne, Ariège<br />
Edition du matin spéciale à <strong>Toulouse</strong><br />
ANNONCES â RECLAMES, FAITS DIVERS & LOCALES<br />
Les annonces et rtSolames, faits divers et locales sont reçus dans . nos bureaux,<br />
35, rue Roquelaine ; à l'Agence Canet, 3d, rue Alsace-Lorraine, à <strong>Toulouse</strong> ; chez nos cor»<br />
respondants, ainsi que dans toutes les agences ds publicité do Paris, <strong>de</strong>s départeowts<br />
et <strong>de</strong> l'étr-anear-<br />
Vendredi <strong>15</strong> <strong>Janvier</strong> <strong>1897</strong>. — 7 e Année. — I\° 1756.<br />
Bureaux à Paris : 26, rue Fey<strong>de</strong>au.<br />
une incroyable légèreté<br />
ble audace.<br />
A ceux-là notre <strong>de</strong>voir<br />
ou une coupa-<br />
est <strong>de</strong> crier :<br />
\J Univers nous apprend qu'un con-<br />
grès tenu, le 13 janvier, à Lannilis,<br />
congrès composé d'environ huit cents<br />
personnes , parmi lesquelles tous les<br />
prêtres <strong>de</strong> la circonscription, a proclamé<br />
l'abbé Gayraud candidat pour la 4° cir-<br />
conscription <strong>de</strong> Brest, en remplacement<br />
<strong>de</strong>NN. SS. Freppel et d'Hulst, dc glo-<br />
rieuse et vénérée mémoire.<br />
On nous permettra tout d'abord <strong>de</strong><br />
mettre en cloute l'information <strong>de</strong> Y Uni-<br />
vers, tout au moins en ce qui concerne<br />
l'adhésion unanime du clergé à la can-<br />
didature Gayraud. . .<br />
La Vérité dit le contraire aujourd nui<br />
même, ainsi qu'on le verra plus loin.<br />
Et puis nous avons observe <strong>de</strong>puis<br />
quelque temps un curieux phénomène :<br />
c'est que plus on <strong>de</strong>vient constitution-<br />
nel et plus on passe à côté <strong>de</strong> l'exacti-<br />
tu<strong>de</strong> historique, laquelle n'a jamais été,<br />
on le sait, une vertu républicaine.<br />
11 se pourrait donc bien qu'on écrivit<br />
maintenant l'histoire à l'Univers comme<br />
on l'écrivait il y a quelques jours clans<br />
certaines feuilles républicaines au sujet<br />
tïSs mesures prises pour garantir l'or-<br />
dre à <strong>Toulouse</strong> le jour <strong>de</strong>s élections<br />
municipales.<br />
« Deux escadrons du train <strong>de</strong>s équi-<br />
pages, disaient ces feuilles, mandés <strong>de</strong><br />
Montauban, campent aux portes <strong>de</strong><br />
<strong>Toulouse</strong>. »<br />
Or, il n'y a qu'un escadron du<br />
train à Montauban; cet escadron était<br />
resté dans ses quartiers où il n'avait<br />
même pas été consigné.<br />
Mais passons.<br />
Ce qui nous paraît le plus étrange<br />
dans cette affaire, c'est l'engouement<br />
irraisonné <strong>de</strong> l'Univers et cle quelques<br />
urètres <strong>de</strong> l'arrondissement pour l'abbé<br />
Oayraud.<br />
C'est surtout le peu <strong>de</strong> précautions<br />
que l'on prend pour s'assurer que l'abbé<br />
Gayraud est bien cligne cle succé<strong>de</strong>r<br />
dans cette circonscription si catholique<br />
cle Brest à ses <strong>de</strong>ux illustres et vénérés<br />
prédécesseurs.<br />
S'il s'agissait d'un domestique à pro-<br />
curer à un ami, M. Veuillot exigerait<br />
certainement toutes sortes cle référen-<br />
ces.<br />
Il s'enquerrait du passé du postulant<br />
auprès <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers maîtres chez les-<br />
quels il aurait servi.<br />
Il leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait à quel propos il<br />
quitta la maison, si l'on eut à se plain-<br />
dre ou à se louer <strong>de</strong> son exactitu<strong>de</strong>, <strong>de</strong><br />
sa probité, cle son caractère, cle ses<br />
mœurs.<br />
Il s'agit ici dc donner un représentant<br />
au clergé français au Parlement.<br />
Et l'on se borne à crier « Vive Gay-<br />
raud ! » en affectant <strong>de</strong> ne point enten-<br />
dre les conseils cle pru<strong>de</strong>nce qui arrivent<br />
<strong>de</strong> toutes parts.<br />
Or, que disent les conseillers qui ne<br />
puisse et ne doive au moins être<br />
écouté ?<br />
Ils disent une chose fort sage et fort<br />
simple :<br />
Avant cle vous engager à fond et<br />
u engager le clergé français, informez-<br />
^°us donc cle ce que fut l'abbé Gayraud,<br />
ûo ce qu'il est encore à cette heure.<br />
Interrogez ses anciens supérieurs. Ce<br />
°nt <strong>de</strong>s religieux dignes cle toute con-<br />
E?.' ^capables <strong>de</strong> dénigrer, <strong>de</strong> ca-<br />
lo y* l'abbé Gavraud.<br />
nhli„? a , e? -feur pourquoi ils furent<br />
taorT 8 <strong>de</strong> dé e]arer que le P. Gayraud<br />
ma ".W <strong>de</strong> vocation,<br />
dre d<br />
SOrti volontairement <strong>de</strong> l'or-<br />
sort ^aint-Dominique, ou s'il en est<br />
1 sur 1 injonction cle ses suuérieurs?<br />
„ i3e mandcz<br />
raud <strong>de</strong><br />
« Prenez-gar<strong>de</strong>, avant d'aller plus<br />
loin.<br />
» Et clans l'intérêt <strong>de</strong> la religion que<br />
vous préten<strong>de</strong>z défendre, dans votre<br />
propre intérêt, soyez pru<strong>de</strong>nts ! »<br />
C'est là tout ce que nous pouvons<br />
dire, nous qui n'avons, pendant nos<br />
trente années cle luttes ar<strong>de</strong>ntes dans<br />
la presse, jamais écrit un mot inrespec-<br />
tuenx à l'adresse cle l'un <strong>de</strong> nos prê-<br />
tres, nous qui n'avons cessé <strong>de</strong> les défen-<br />
dre contre les calomnies républicaines,<br />
toujours avec la même ar<strong>de</strong>ur, souvent<br />
au péril <strong>de</strong> notre liberté, quelques fois<br />
au péril <strong>de</strong> notre vie.<br />
Or, si nous crions casse-cou aujour-<br />
d'hui, c'est que nous avons la conviction<br />
sincère, profon<strong>de</strong> dc remplir encore<br />
notre <strong>de</strong>voir cle catholique en élevant<br />
la voix pour protester contre la candi-<br />
dature <strong>de</strong> l'abbé Gayraud, lequel encore<br />
une fois doit se tromper cle vocation.<br />
Jules RIBÈS-MÉRY.<br />
LEUR DÉSINTÉRESSENT<br />
S'il faut en croire certains bruits, les radi-<br />
caux seraient déjà consolés do la « trahison<br />
<strong>de</strong> M. Doumer». Les radicaux continueront<br />
<strong>de</strong> protester contre le gouvernement à<br />
propos <strong>de</strong> cette nomination, mais par purê<br />
l'orme.<br />
M. Doumer a dit à plusieurs <strong>de</strong> ses amis<br />
que plusieurs radicaux <strong>de</strong>s plus huppés lui<br />
ont "envoyé <strong>de</strong>s lettres pour lui recomman-<br />
<strong>de</strong>r certaines créatures qu'ils ont besoin <strong>de</strong><br />
caser.<br />
-ce bien difficile tout cela?<br />
également à l'abbé Gay-<br />
- vous apporter <strong>de</strong> leur part<br />
"es i recommandant aux suffra<br />
j^g ctes électeurs catholiques du Finis-<br />
Est<br />
cirpn ClUe l ou va faire dans la quatrième<br />
^nscnption <strong>de</strong> Brest est très grave<br />
Bret r a C0U 1)C1' en <strong>de</strong>ux et diviser cette<br />
ses a ^ n ? monarehiquc et croyante, que<br />
in'.;°l )ln ions et ses croyances rendaient<br />
m ^cible.<br />
à l'e'n Va u . vrer une porte <strong>de</strong> la cita<strong>de</strong>lle<br />
filon-, 1 ?. 01 1 cor mne jadis certains trans<br />
!o fort rèrent aux s °l dats <strong>de</strong> Hoche<br />
Quib e r 01<br />
flul défend ait la presqu'île dc<br />
tain! 1 ' ° e ^ a cs(i irbfi sravc ct trbs attris<br />
Pufsyj G .: t( ? ut ce que nous avons vu <strong>de</strong><br />
tealhlJ, s ans SOus cette République <strong>de</strong><br />
^SW I* n ? n uc nous Parut plus at<br />
gnt et plus grave.<br />
1<br />
ie la foi C<br />
,n St r T s <strong>de</strong> l'affaiblissement<br />
lle la çant 1St ° ^Poprrait résulter<br />
NerSl<br />
gne entre Pe dans le Fi-<br />
K HT l ^ affligeons- à cette<br />
L aft di lature rï 1 déc ° ns idération que la<br />
i^lir su? il Ga i yra ? d Pompait faire re-<br />
^ ette at en avïïrT que ^''lues-uns<br />
savant dans cette affaire avec<br />
Parmi les interpellations quo la Chambre<br />
<strong>de</strong>vra prochainement discuter — ot, elles<br />
sont au nombre d'une dizaiue — se trouve<br />
la <strong>de</strong>rnière venue, mais assurément la plus<br />
importante, la plus grave, celle <strong>de</strong> M. Car-<br />
naud, sur la nomination <strong>de</strong> M. Doumer,. au<br />
gouvernement <strong>de</strong> l'Indo-Chine.<br />
Il faut espérer, pour la dignité du Parle-<br />
ment, qu'on n'essaiera pas <strong>de</strong> la renvoyer<br />
à une date ultérieure, sous le prétexte bien<br />
connu <strong>de</strong> ne pas interrompre on reculer la<br />
discussion du budget, restée en plan, comme<br />
on le sait.<br />
Ces questions-là doivent être vidées aus-<br />
sitôt qu'elles sont posées — parce que, mal-<br />
heureusement, elles engagent l'honneur <strong>de</strong><br />
tout le pays — l'honneur du gouvernement<br />
et l'honneur <strong>de</strong> l'opposition.<br />
Comment ! voilà un ancien ministre radi-<br />
cal qui se livrait <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s mois à une pro-<br />
pagan<strong>de</strong> échevelée contre le cabinet Méline,<br />
et qui s'en allait par monts et par vaux prê-<br />
cher l'évangile radical, soulevant les pas-<br />
sions, ameutant les haines, excitant les pires<br />
revendications sociales , et c'est à cet<br />
homme-là que M. Méline va justement con-<br />
fier un posté <strong>de</strong> cent, mille francs par an !<br />
Le porc qu'on achète au marché coûte<br />
cher et a, <strong>de</strong> plus, sur M. Doumer, l'inesti-<br />
mable avantage <strong>de</strong> n'avoir pas été consulté<br />
pour la vente dont il est l'objet.<br />
C'est-à-dire qu'on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quel est le<br />
plus méprisable et le plus inconscient <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux, <strong>de</strong> Méline qui achète ou <strong>de</strong> Doumer<br />
qui se vend ?<br />
De pareils trafics déshonorent l'un et l'au-<br />
tre et marquent un pas do plus dans l'ef-<br />
froyable corruption que la République<br />
traîne partout et constamment à sa suite.<br />
C'étaient, d'abord, les parlementaires op-<br />
portunistes, arrivés pauvres à Paris et rou-<br />
lant earrosse aujourd'hui, ayant hôtel et<br />
château.<br />
Ils avaient volé à la Bourse, trafiquant<br />
<strong>de</strong>s fonctions ministérielles qu'ils remplis-<br />
saient.<br />
Puis ce fut l'Elysée faisant commerce <strong>de</strong><br />
la Légion d'honneur et vendant lo ruban<br />
rouge, à l'aune, pour payer <strong>de</strong>s notes cle<br />
fournisseur.<br />
Ensuite, ce furent les parlementaires<br />
offrant leur vote au Panama contre un chè-<br />
que.<br />
Enfin, voici quo les hommes <strong>de</strong> l'opposi-<br />
tion n'auront combattu lo pouvoir que pour<br />
faire monter les surenchères, dont ils doi-<br />
vent bénéficier.<br />
La République n'est donc plus qu'une<br />
immon<strong>de</strong> foire, où tout se marchan<strong>de</strong>, où<br />
tout se vend, où tout se livre au plus offrant,<br />
députés, sénateurs, Légion d'honneur, pla-<br />
ces <strong>de</strong> trésoriers-payeurs généraux, places<br />
<strong>de</strong> gouverneurs, ralliés, renégats royalistes<br />
ct impérialistes, prêtres avi<strong>de</strong>s d'une mîtro,<br />
abbés désireux d'un mandat législatif : tout<br />
cela est sur un étalage, à la <strong>de</strong>vanture, ou<br />
pendu comme <strong>de</strong>s gigots, comme <strong>de</strong>s vête-<br />
ments à la porte <strong>de</strong>s boutiques, marqués<br />
en chiffres connus et portant la mention :<br />
Prix fixe.<br />
Et cette foire dure toute l'année.<br />
L'on entend le cri du commissaire pri-<br />
seur : « A combien le préfet ? A combien le<br />
député ? A combien l'apostat? »<br />
Or, je comprends, qu'une fois par hasard,<br />
une bouffée <strong>de</strong> honte monte au front d'un<br />
député et qu'il ait cnyio <strong>de</strong> balayer ces im-<br />
mondices et cotte bouc ; mais jo regrette<br />
que ce député soit un socialiste et non pas<br />
un membre <strong>de</strong> la droite.<br />
Car ce député-là méritera les remercie-<br />
ments <strong>de</strong> ce qui peut encore subsister<br />
d'honnêtes gens en France, do tous ceux<br />
qui se donnent et ne se ven<strong>de</strong>nt pas, ct qui,<br />
s'étant donnés, no se reprennent jamais.<br />
Paul DE CASSAGNAC.<br />
L'ÉLECTION DE BREST<br />
On écrit à la Vérité :<br />
La réunion oréDaratoire qui s'est tenue<br />
vendredi <strong>de</strong>rnier âu presbytère <strong>de</strong> Lannilis<br />
n'était composée que d'ecclésiastiques, mais<br />
il n'y avait nas la moitié <strong>de</strong>s curés ou rec-<br />
teurs <strong>de</strong> la ' circonscription. Plusieurs prê-<br />
tres ont respectueusement protesté contre<br />
certains <strong>de</strong>s" actes <strong>de</strong> M. do curé <strong>de</strong> Plou-<br />
dalniézeau qui, à lui tout seul, veut tout<br />
faire marcher et tout diriger. Jo puis vous<br />
affirmer au'il n'y a nas eu accord parfait sur<br />
le nom dé M. Gayraitd, qui a été vivement<br />
discuté. Un <strong>de</strong> mes amis* me rapportait hier<br />
soir une conversation qu'il avait eue avec<br />
un <strong>de</strong>s prêtres présents à la réunion. Voici<br />
en résumé ce que lui a dit cet ecclésiasti-<br />
que :<br />
« Nous allons donner au pays l'exemple<br />
d'une armée dont les troupes'tirent les unes<br />
sur les autres. Jusqu'ici, M. <strong>de</strong> Blois était<br />
catholique ; pourquoi ne le serait-il plus<br />
aujourd'hui ? dans le canton <strong>de</strong> Plabennec<br />
le clergé à toujours voté pour lui. Est-ce<br />
quo son passé ne répond pas <strong>de</strong> l'avenir<br />
Nous avons, nous, prêtres", le sentiment <strong>de</strong><br />
notre dignité et nous ne cé<strong>de</strong>rons pas sous<br />
la pression <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux confrères qui n'ont pas<br />
d'autorité sur nous et qui ne sont pas nos<br />
supérieurs. »<br />
Ces quelques mots résument admirable-<br />
ment et la situation et ies sentiments <strong>de</strong> la<br />
majorité du clergé.<br />
Donc, M. l'abbé Gayraud va lutter contre<br />
M. <strong>de</strong> Blois. Lui qui est. prêtre soumis au<br />
Saint-Père a-t-il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'autorisation à<br />
Son Eminence le cardinal Richard ? A-t-il<br />
<strong>de</strong>mandé l'autorisation à Mgr l'èvêque do<br />
Quimper ? Quand, après la guerre do 1870,<br />
Mgr du Marhallac'h", le vaillant aumônier<br />
<strong>de</strong>s mobiles bretons, fut élù député du Fi-<br />
nistère, il était autorisé par l'èvêque <strong>de</strong><br />
Quimper. J'ouvre ici uno parenthèse : A la<br />
bataille <strong>de</strong> l'Hay, l'abbé <strong>de</strong> Marhallac'h eut<br />
son chapeau percé <strong>de</strong> plusieurs balles. Ce<br />
chapeau, si je no me trompe, est conservé<br />
au château <strong>de</strong> Kerascoët chez M. <strong>de</strong> Blois,<br />
petit-neveu du regretté Mgr du Marhallac'h.<br />
Le dévouement chrétien et la bravoure pa-<br />
triotique sont donc <strong>de</strong> tradition dans la "fa-<br />
mille.<br />
Quand, en 1891, M. l'abbé Le Saout, ancien<br />
aumônier <strong>de</strong> marine, se présenta dans la<br />
première circonscription <strong>de</strong> Morlaix, avart<br />
île lancer sa candidature il alla solliciter l'au-<br />
torisation <strong>de</strong> Mgr Lamarche, évêque <strong>de</strong><br />
Quimper; autorisation qui lui fut accordée.<br />
Quand, en 1893, M. l'abbé Patureau so pré-<br />
senta, au second tour, dans cette même cir-<br />
conscription <strong>de</strong> Morlaix, il <strong>de</strong>manda l'autori-<br />
sation a S. E. le cardinal Richard. Une pre-<br />
mière fois l'autorisation lui fut refusée . Mais,<br />
sur uno démarche d'électeurs ouvriers ca-<br />
tholiques <strong>de</strong> Morlaix, S E. le cardinal Ri-<br />
chard revint sur son refus. Mgr l'èvêque <strong>de</strong><br />
Quimper, consulté lui aussi, donna son as-<br />
sentiment.<br />
Lorsque Mgr d'Hulst, on 1892, après avoir<br />
été choisi par le congrès <strong>de</strong> Lannilis, vint en<br />
Bretagne se présenter à ses électeurs, sa<br />
première visite fut pour Mgr l'èvêque <strong>de</strong><br />
Quimper.<br />
Tous, prélats , simples ecclésiastiques ,<br />
ont donné l'exemple dû respect et <strong>de</strong> la sou-<br />
mission à leurs supérieurs"<br />
Aussi, tous, quelles que soient leurs con-<br />
victions politiques, quels que soient leurs<br />
sentiments personnels sur les questions so-<br />
ciales, ont ou l'honneur <strong>de</strong> voir tous les<br />
catholiques marcher <strong>de</strong>rrière eux, unis, la<br />
main dans la main.<br />
M. l'abbé Gayraud, lui, rompt avec la tra-<br />
dition.<br />
intérêts aux électeurs qui s'étaient portés<br />
partie civile.<br />
Les débats relevèrent <strong>de</strong>s faits absolu-<br />
ment scandaleux. Ce qu'il y a do plus cu-<br />
rieux, c'est que le conseil do préfecture du<br />
Puy-<strong>de</strong>-Dôme, appelé à examiner cotte élec-<br />
tion du 28 juillet" 1895,' où les frau<strong>de</strong>s ont<br />
été commises, a rejeté les protestations et<br />
a validé l'élection.<br />
L'arrêt du conseil <strong>de</strong> préfecture est en<br />
date du 21 août 1895 ; il es't fort long, paraît<br />
fortement motivé et se termine par ses con-<br />
sidérants :<br />
Considérant que les protestataires ne possè-<br />
<strong>de</strong>nt aucune preuve ni commencement <strong>de</strong> preuve<br />
pouvant faire croire à une manœuvre fraudu-<br />
leuse ; qu'ils reconnaissent par contre que tous<br />
bulletins qui ont été ainsi découverts ont été<br />
déposés sur lo bureau et régulièrement at-<br />
tribués aux candidats dont ils portaient les<br />
noms ;<br />
Considérant qu'en conséquence le grief est<br />
sans objet ;<br />
En ce qui concerne l'allégation produite à<br />
l'audience'et par suite <strong>de</strong> laquelle soixante-dix<br />
électeurs auraient été émargés, quoique n'ayant<br />
pas voté ;<br />
Considérant que cette allégation produite après<br />
le délai <strong>de</strong> cinq jours imparti pa'r la loi, doit<br />
être rejetée comme tardive et "non renevable ;<br />
qu'en vain il a été prétendu, à l'audience, que<br />
les protestataires n'auraient pas eu plus tôt à<br />
leur" disposition la feuille d'inscription <strong>de</strong>s vo-<br />
tants ot'la liste officielle <strong>de</strong>s électeurs ;<br />
Considérant que le procès-verbal <strong>de</strong>s opërà-<br />
,ions ne témoigne d'aucune réclamation à ce<br />
sujet; qu'il porte au contraire que l'un et l'au-<br />
tre document ont été réglementairement dépo-<br />
sés sur le bureau avant le commencement <strong>de</strong>s<br />
opérations ;<br />
"Par ces motifs et sans qu'il soit nécessaire <strong>de</strong><br />
statuer sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> verbale d'enquête faite<br />
à l'audience, laquelle n'est fondée d'ailleurs sur<br />
<strong>de</strong>s faits ni précis, ni pertinents, arrête :<br />
La protestation est fejetée, etc.<br />
C'est M 6 Sicard, avocat du barreau <strong>de</strong> Cler-<br />
mont, qui parlera pour la partie civile et<br />
M 0 Giscard", du môme barreau, pour les pré-<br />
venus.<br />
A Saint-Rémy-sur-Durolle, les esprits sont<br />
très surexcités. Partisans et adversaires du<br />
maire ont préparé <strong>de</strong>s fagots <strong>de</strong>vant leur<br />
porte pour allumer <strong>de</strong>s feux <strong>de</strong> joie. Si le<br />
jugement est confirmé, les adversaires du<br />
maire allumeront. Si le jugement est cassé,<br />
ce sont les partisans du maire qui mettront<br />
le feu aux fagots.<br />
Par Fil Spécial<br />
CIES<br />
MADAGASCAR<br />
Paris, 14 janvier.<br />
De la Politique Coloniale :<br />
L'accroissement que subit l'immigration chi-<br />
noise à Madagascar a obligé notre rési<strong>de</strong>nt gé-<br />
néral à prendre un arrêté aux termes duquel<br />
tous les "Chinois habitant ou arrivant à Tamatave<br />
et dans les environs, sont tenus <strong>de</strong> se faire ins-<br />
crire dans un délai d'un mois, comme affiliés à<br />
la congrégation <strong>de</strong>s Chinois <strong>de</strong> Tamatave.<br />
L/.Evôc?li© cle "Ro<strong>de</strong>z<br />
Paris, 14 janvier.<br />
Dans un article qu'il publie à, propos <strong>de</strong><br />
l'évêché <strong>de</strong> Ro<strong>de</strong>z, le Figaro dément l'in-<br />
formation donnée par plusieurs <strong>de</strong> nos con-<br />
frères qui ont cru pouvoir annoncer que le<br />
gouvernement français était tombé d'accord<br />
avec le Saint-Siège pour offrir l'évêché <strong>de</strong><br />
Ro<strong>de</strong>z à l'abbé Hazéra, curé <strong>de</strong> La Basti<strong>de</strong>, à<br />
Bor<strong>de</strong>aux. 11 est possible que le ministre ait<br />
l'intention do désigner l'abbé Hazéra pour ce<br />
poste, mais il n'y a pas eu, à ce sujet, l'om-<br />
bre <strong>de</strong> pourparlers entre le ministre <strong>de</strong>s cul-<br />
tes et la nonciature.<br />
Le dominicain défroqué a probable-<br />
ment <strong>de</strong>s raisons pour cela.<br />
La Politique Toton<br />
De M. Henry Maret, dans le Radical :<br />
« Ne vous semble-t-il pas que nous pas-<br />
sons notre temps à tourner sur nous-mêmes,<br />
sans être plus avancés un jour quo l'autre?<br />
La politique pourrait être caractérisée par<br />
un toton. »<br />
C'est bien cela.<br />
Les factions républicaines sont assi-<br />
ses autour <strong>de</strong> la table gouvernemen-<br />
tale.<br />
A qui le pouvoir ?<br />
Tourne, toton !<br />
— 5 ! s'écrie l'opportunisme ; à moi<br />
les portefeuilles ministériels !<br />
Tourne, toton !<br />
— 7 ! s'exclame le radicalisme ; pas-<br />
sez-moi les maroquins !<br />
Tourne, toton !<br />
— 9 ! glapit l'opportunisme ; ren<strong>de</strong>z-<br />
moi les serviettes !<br />
Et le jeu continue.<br />
Tandis que le toton tourne, tandis<br />
que la chasse aux portefeuilles bat son<br />
plein, le peuple, dit souverain, en est<br />
réduit à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à quels exploi-<br />
teurs les hasards du toton livrera ses<br />
<strong>de</strong>stinées.<br />
Allons, chasseur, vite en campagne,<br />
Du cor n'entends-tu pas ie son?<br />
Toton, totaine, toton !<br />
UNE VICTIME<br />
On lit dans le Soleil :<br />
M. Constans n'est pas si résigné que les<br />
habitants <strong>de</strong> Fourmies sur lesquels, ie 1er<br />
mai 1891, il fit essayer les fusils Lobel. Une<br />
veut pas rester sur le carreau.<br />
Huit morts, trente-quatreblessés, <strong>de</strong>s jeu-<br />
nes tilles qui portaient <strong>de</strong>s fleurs, <strong>de</strong>s petits<br />
garçons qui jouaient à la toupie, déchiquetés<br />
par les balles françaises, répandirent sur le<br />
sol leur sang et leur cervelle. M. Constans<br />
triompha, la Chambre applaudit.<br />
Mais M. Constans ne veut pas mourir. Il<br />
chicane sur <strong>de</strong>s bulletins douteux, sur dés<br />
votes incertains, pour rentrer au Sénat d'où<br />
ses électeurs le font sortir.<br />
Lui qui a fait marcher le suffrage- univer-<br />
sel, il s'indigne d'être exécuté parle suffrage<br />
restreint. Lui qui a fait proclamer tant <strong>de</strong><br />
députés non élus, il trouvé scandaleux qu'on<br />
vérifie s'il est élu avant <strong>de</strong> lo proclamer.<br />
Certes, ia République est ingrate. 11 l'avait<br />
sauvée : la plupart <strong>de</strong>s républicains en con<br />
viennent.<br />
Comme M. Rouvier,il avait lo droit <strong>de</strong> dire<br />
à la majorité républicaine : « Sans moi, vous<br />
ne seriez pas sur ces bancs. >><br />
M. Rouvier avait procuré leurs sièges aux<br />
députés qui sont l'ornement <strong>de</strong> co régime<br />
avec les fonds du Panama, les avances <strong>de</strong><br />
M. Vlasto et l'argent <strong>de</strong> la défense natio<br />
nalc.<br />
M. Constans avait atteint le même résultat<br />
sans bourse, délier, par un simple tour d'es<br />
camotage. Dans la législature <strong>de</strong> 1889-1893,<br />
les uns évaluaient à. cent, les autres à cent<br />
cinquante, chiffres ronds, le nombre, <strong>de</strong>s dé<br />
putes nommés par le ministre qui occupaient<br />
à la Chambre les sièges <strong>de</strong>s élus du peuple.<br />
Bien <strong>de</strong>s préfets à la poigne énergique," ou<br />
même <strong>de</strong> simples sous-préfets aux "doigts<br />
agiles, gagnèrent alors, en travaillant les<br />
urnes, les insignes <strong>de</strong> la Légion d'honneur.<br />
L'Ordre national fit à cette occasion <strong>de</strong>s re-<br />
crues distinguées.<br />
Pour avoir conduit l'opération, pour l'a-<br />
voir préparée par <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> force, par<br />
<strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> mutilation contre le suffrage uni-<br />
versel, M. Constans n'avait pas <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong><br />
récompense. Il n'exigeait ni ceintures <strong>de</strong><br />
pierreries, ni saucissons, ni fusils arabes. Il<br />
n'attendait que la reconnaissance éternelle<br />
<strong>de</strong> son parti. Le voilà déçu !<br />
Toutes les bonnes âmes compatissent à<br />
son infortune. 11 lui reste aussi" le témoi-<br />
gnage <strong>de</strong> sa conscience.<br />
A|voir M. Constans protestant et luttant<br />
contre la frau<strong>de</strong>, on éprouve la même' sym-<br />
pathie qu'on ressentira quand on verra dé-<br />
porter à la Guyane, par application <strong>de</strong> la loi<br />
<strong>de</strong> Sûreté générale, les 269 qui l'ont votée.<br />
ENCORE UNE AFFAIRE<br />
DE FRAUDES ÉLECTORALES<br />
Mercredi, est revenu <strong>de</strong>vant la cour <strong>de</strong><br />
Rio m lo procès <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s électorales do<br />
Samt-Rémy-sur-Durolle.<br />
Cctto affaire, qui a fait beaucoup do bruit<br />
en Auvergne, est aussi importante quû celle<br />
<strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s électorales <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>.<br />
Lo procès a déjà été jugé par le tribunal<br />
correctionnel <strong>de</strong> Thicrs les 21 et 22 octobre<br />
<strong>de</strong>rnier.<br />
Le 5 novembre, le tribunal a rendu son<br />
jugement condamnant Béchon-Morol, maire<br />
dc Saint-llémy, à 300 francs d'atnor.dc ; Vcr-<br />
dier, conseiller municipal, à 200 francs ; Du-<br />
lac, également conseiller municipal, à<br />
50 francs.<br />
Les autres prévenus : Navaron, institu-<br />
teur; Béchon, Touly ct Rolland étaient ac-<br />
quittés par le même jugement.<br />
. Le tribunal accordait 1 franc <strong>de</strong> dommages-<br />
LA CONSOMMATION DU TABAC<br />
L'administration <strong>de</strong>s finances vient <strong>de</strong><br />
faire le relevé <strong>de</strong>s contributions indirectes<br />
pour 1896. Cc travail permet do constater<br />
L'énorme progression que fait la consomma-<br />
tion du tabac on France.<br />
En 1890, le produit <strong>de</strong>s tabacs a été <strong>de</strong> 303<br />
millions ; c'est, lo chiffre le plus élevé qui<br />
ait été atteint jusqu'ici ; d'un "seul bond, ce<br />
produit a augmenté do 12 millions en une<br />
année.<br />
Les tabacs avaient produit 371 millions en<br />
1893, 375 on 1894, 381 en 1895 ot 303 en 1896.<br />
L'écart annuel qui était d'environ un million<br />
est passé, pour 1895, à six millions et, tour<br />
1896, à douze millions.<br />
Le chiffre <strong>de</strong>s quantités consommées suit<br />
naturellement une marche ascendante : il a<br />
été <strong>de</strong> 35,900,000 kilos en 1891, 36,300.000 ki-<br />
los en 1895 et atteint 37,100,000 kilos en<br />
1896.<br />
La consommation par tête d'habitant qui<br />
était <strong>de</strong> 932 grammes en 1893, 934 grammes<br />
en 1894 est passée à 1,013 grammes en 1895<br />
ct enfin à 1,045 grammes en 1896.<br />
On constate que la progression norto sur-<br />
tout sur la consommation <strong>de</strong>s cigarettes ct<br />
du tabac à fumer. En co qui eoncerr» les ci-<br />
gares français il y a, au contraire, une dimi-<br />
nution <strong>de</strong> la consommation tandis qu'il y a<br />
augmentation sensible sur les cigares dits<br />
<strong>de</strong> luxe <strong>de</strong> fabrication étrangère.<br />
Enfin, <strong>de</strong>rnière constatation curieuse : la<br />
consommation du tabac à priser va dimi-<br />
Buant d'année on année.<br />
DISTINCTIONS HONORIFIQUES<br />
Paris, 14 janvier.<br />
A l'occasion du 1 er janvier, <strong>de</strong>s médailles<br />
d'honneur agricoles ont été attribuées aux<br />
ouvriers et employés désignés ci- après,<br />
comptant plus <strong>de</strong> trente ans <strong>de</strong> services dans<br />
la même exploitation agricole :<br />
Haute Garonne : Lionnet, gar<strong>de</strong> particulier<br />
chez M. <strong>de</strong> Lassus, au Pouy <strong>de</strong> Toug'es. Olive,<br />
métayer chez M. Auriol, à Azas. Ducasse, ou-<br />
vrier agricole chez M. Taiazac, à Castelgaillard.<br />
Lan<strong>de</strong>s : Descors, ouvrier agricole "chez M.<br />
Descors, à Miramont-Sensacq.<br />
Basses-Pyrénées : Courges, métayer chez M.<br />
Caperaa, à Espèche <strong>de</strong> Lafargue. Monnet, ou-<br />
vrier agricole "chez M. Lascoumes, à Arricau<br />
Bor<strong>de</strong>s.<br />
Tarn : Durand, ouvrier agricole chez Mme <strong>de</strong><br />
Carrière, à Vindrac. Vais, ouvrier agricole chez<br />
M. <strong>de</strong> Scalibert, à Saint Paul Cap <strong>de</strong> Jou;;.<br />
Tarn et Garonne : Benazet, jardinier chez les<br />
Sœurs <strong>de</strong> Ssinte Marie, à Montauban. Bouas,<br />
métayer chez M. Labor<strong>de</strong>, à Beaumont. Boyer,<br />
métayer chez Mme Estève, à Camus, commune<br />
<strong>de</strong> Montauban. Desquines, ouvrier agricole chez<br />
M. <strong>de</strong> Combarieu, à Tandol, commune <strong>de</strong> Mon<br />
tauban. Goùbet. ouvrier agricole chez M. dc<br />
Saint-Félix, à Montauban. Monrouziès, ouvrier<br />
agricole chez M. Wallon, à Verlhaguet. commune<br />
<strong>de</strong> Montauban. Mouljs, ouvrier agricole chez.<br />
M. Soieville. à Verlhaguet, commune <strong>de</strong> Mon-<br />
tauban. Ladougne, métayer chez M. Grèsc, à<br />
Golfech.<br />
CONSEIL DE CABINET<br />
Paris, 14 janvier.<br />
Les ministres so sont réunis, ce matin, en<br />
conseil <strong>de</strong> cabinet, au ministère <strong>de</strong> l'agri-<br />
culture, sous la prési<strong>de</strong>nce dc M. Méline.<br />
Tous les ministres assistaient à la délibé-<br />
ration.<br />
Le conseil a consacré sa séance à l'examen<br />
<strong>de</strong>s questions qui peuvent être soulevées<br />
<strong>de</strong>vant la Chambre à" propes <strong>de</strong> leur mise à<br />
l'ordre du jour.<br />
M. Hanotaux, ministre <strong>de</strong>s affaires étran-<br />
gères a informé ses collègues qu'il venait <strong>de</strong><br />
reconnaître et d'accepter la nouvelle situa-<br />
tion faite à la Tunisie à l'égard <strong>de</strong> la France<br />
par les arrangements signés successivement<br />
<strong>de</strong>puis plusieurs mois avec les différentes<br />
puissances. Un arrangement dans ce sens<br />
â été signé hier à Madrid entre le duc <strong>de</strong><br />
Tetuan et M. <strong>de</strong> Réverseaux, notre ambassa-<br />
<strong>de</strong>ur.<br />
Un livre jaune contenant le texte <strong>de</strong>s ar-<br />
rangements conclus avec l'Autriche-Hongrie,<br />
l'Italie, l'Allemagne, la Suissie, la Russie et<br />
la Belgique, a été distribué aujourd'huimême<br />
la Chambre et au Sénat. Un certain nombre<br />
<strong>de</strong> négociations sont encore pendantes ot fe-<br />
ront l'objet d'un livre jaune ultérieur.<br />
Le ministre <strong>de</strong> l'intérieur a entretenu ses<br />
collègues <strong>de</strong>s mesures qu'il a prises sur<br />
l'avis du conseil supérieur d'hygiène en vue<br />
<strong>de</strong> la situation sanitaire internationale et<br />
motivées par les cas- <strong>de</strong> choléra signalés à<br />
Plymouth et par la peste buroniquo à Bom-<br />
bay. On va appliquer à tous les navires ve-<br />
nant <strong>de</strong> Plymoûth dans nos ports le règle-<br />
ment sanitaire international <strong>de</strong> 1896 auquel<br />
toutes les puissances, sauf l'Angleterre, ont<br />
adhéré.<br />
Les passagers seront, à leur arrivée, sou-<br />
mis à une visite individuelle, à la désinfec-<br />
tion ct enfin à la surveillance pendant cinq<br />
jours, pério<strong>de</strong> moyenne d'incubation.<br />
Ils <strong>de</strong>vront déclarer le lieu où ils se ren-<br />
<strong>de</strong>nt et, à chaque déplacement, le lieu nou<br />
veau où ils vont.<br />
En ce qui concerne la peste Bubonique do<br />
Bombay, un déciet va être promulgué do-<br />
main en vue d'interdire l'importation en<br />
France <strong>de</strong>s chiffons et autres objets suscen<br />
tiblcs d'apporter les germes du mal.<br />
M. Wallon. — M. Loubet avant obtenu 1»<br />
majorité absolue, <strong>de</strong>s suffrages" exprimés, ie i*<br />
proclame prési<strong>de</strong>nt du Sénat pendant l'année<br />
lb'J7. (Applaudissements.)<br />
On a procédé ensuite au scrutin pour la<br />
nomination <strong>de</strong> quatre vice-prési<strong>de</strong>nts : vo-<br />
tants 205. Sont réélus : MM. " Schettrer-Kest-<br />
ner 187 voix, Bérenger 185, Magnin 181, Pey-<br />
tral <strong>15</strong>0. MM. Scheurer-Kestnér, Bérenger,<br />
Magnin et Peytral sont proclamés vice-pré-<br />
si<strong>de</strong>nts du Sénat.<br />
Il est ensuite procédé au scrutin pour la<br />
nomination <strong>de</strong> huit secrétaires : c'estlo soul<br />
scrutin intéressant. On sait, en effet, aue les<br />
radicaux ont maintenu, malgré l'opposition<br />
du bureau <strong>de</strong>s autres groupes, leurs "préten-<br />
tions d'avoir <strong>de</strong>ux secrétaires dans le bu-<br />
reau.<br />
Leurs candidats sont : MM. Maximo Le-<br />
comte, sortant, et Bonnefoy-Sibour. Rappe-<br />
lons que les candidats <strong>de</strong> la droite, à qui les<br />
radicaux veulent enlever un siège, sont MM.<br />
Ollivier et Merlet, sortants. Voici les résul-<br />
tats du scrutin :<br />
Nombre <strong>de</strong> votonts, 211 ; majorité absolue.<br />
106 ; ont obtenu : MM. Pazat, 184 voix ; Du:<br />
rand-Savoyat, 184; Ratier, 182; Ollivier, 181;<br />
Prevet, 177 ; Decauville, 170 ; Maxime Le-<br />
comte, 163 ; Bonnefoy-Sibour, 107 ; Merlet,<br />
104.<br />
En conséquence, MM. Pazat, Durand-Sa-<br />
voyat, Ratier, Ollivier, Prevet, Decauville et<br />
Bonnefoy-Sibour sont élus secrétaires.<br />
Enfin le Sénat procè<strong>de</strong> à la nomination<br />
<strong>de</strong>s trois questeurs. Sont réélus : MM. Cazoc<br />
par 163 voix ; Gayot, nar 162 et Tolain par<br />
161.<br />
M. Walon. — Acte sera donné <strong>de</strong>s résultats<br />
<strong>de</strong>s sclutlns au prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République et à<br />
la Chambre <strong>de</strong>s députés.<br />
La prochaine séance est fixée à <strong>de</strong>main.<br />
La séance est levée à 5 h. 40.<br />
Paris, 14 janvier.<br />
A 2 h. <strong>15</strong>, sous la prési<strong>de</strong>nce du comte Le-<br />
mercier, doyen d'âgé, la séance est ouverte.<br />
Le docteur Grenier prend place au bureau<br />
provisoire ; il obtient presque autant <strong>de</strong> suc-<br />
cès que mardi.<br />
L'ordre du jour appelle le second tour dc<br />
scrutin pour la nomination do quatre secré-<br />
taires.<br />
Le malheureux député <strong>de</strong> Pontarlier, qu'on<br />
met à contribution comme un « bleu » naïf<br />
dans une chambrée, est chargé d'Introduire<br />
les bulletins dans l'urne; tout en s'acquittanf<br />
<strong>de</strong> ce soin, il fait <strong>de</strong> temps à autre une gé-<br />
nuflexion.<br />
Le scrutin est clos à 3 h. 30 et la séance<br />
est suspendue jusqu'à 4 heures pour le dé-<br />
pouillement.<br />
Voici les résultats du scrutin : votants.<br />
382, majorité absolue, 192. MM. Déjean, 218<br />
voix, élu; Néron-Bancel, 208, élu ; Docker-<br />
David, '210, élu ; Jour<strong>de</strong>, 190.<br />
Puis viennent : MM. Braud, 170 voix,<br />
Drake, 160, Alasseur, 126, Leelech, 68 ot Va-<br />
cher, 57.<br />
11 reste donc un secrétaire à nommer.<br />
On procè<strong>de</strong> à un nouveau tour <strong>de</strong> scrutin ;<br />
c'est toujours le docteur Grenier qui sur-<br />
veille l'urne, la plaisanterie commence à<br />
paraître longue ; l'es socialistes applaudis-<br />
sent ironiquement on ne sait trop pourquoi,<br />
lorsque l'abbé Lemire va voter êt passe do-<br />
ant le mahométan. Celui-ci s'incline cour-<br />
toisement <strong>de</strong>vant son collègue du Nord, qui<br />
lui rend amicalement son salut.<br />
Le scrutin est clos à 5 heures et la séance<br />
st suspendue jusqu'à 5 heures 30.<br />
Voici les résultats du scrutin: Votants,<br />
374 ; MM. Joui <strong>de</strong>, 184 voix, élu ; Drake, 181.<br />
M. Lemercier. — Je déclare la Chambre<br />
constituée.<br />
Samedi, séance à 2 heures. La séance est<br />
levée à 5 heures 30.<br />
Conseil supérieur <strong>de</strong> l'Eidruciion publique<br />
Paris, 14 janvier.<br />
Lo conseil supérieur <strong>de</strong> l'instruction pu-<br />
blique a tenu aujourd'hui sa troisième<br />
séance. 11 a adopté <strong>de</strong> nombreuses proposi-<br />
tions notamment un projet do décret relatif<br />
aux droits à percevoir dos candidats à la<br />
licence es-sciencos ; uno série do projets<br />
d'arrêtés relatifs à dos modifications à an<br />
porter au régime <strong>de</strong>s divers concours d'agré-<br />
gation ot do l'enseignement secondaire ; un<br />
projet <strong>de</strong> décret relatif aux conditions d'ad<br />
mission dans les écoles primaires supéricu<br />
res, etc.<br />
Le conseil supérieur tiendra, samedi, sa<br />
<strong>de</strong>rnière séance.<br />
SÉNAT<br />
, Paris, 14 janvier.<br />
La séanco est ouverte à 3 h. 5, sous la<br />
prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Wallon, doyen d'àgc.<br />
L'ordre du jour appelle le scrutin pour 1<br />
nomination du prési<strong>de</strong>nt du Sénat. Le sorti<br />
tin a lieu sans inci<strong>de</strong>nt. Ouvert à 3 h. 10, i<br />
est formé à 3 h. 35. Eu voici les résultats<br />
votants, 214; bulletins blancs ou nuls, 9<br />
suffrages exprimés, 205; M. Loubet, 205 voij<br />
élu.<br />
LiM'MËEPAMlïilI<br />
An i Ê afais-Bf>urb (.>ii<br />
Paris, 14 janvier.<br />
Noos vous avons annoncé que M. HenryCocbin<br />
député du Nord, avait déposé une m-ODosition<br />
<strong>de</strong> loi tendant à modifier les articles" 310 et 31i<br />
du co<strong>de</strong> pénal en ce qui concerne la répres-<br />
sion <strong>de</strong>s violences et voies <strong>de</strong> fait envers le?,<br />
enfants. Aux termes <strong>de</strong> cette proposition lorscme<br />
les violences ou voies <strong>de</strong> fait auront été com-<br />
mises sur ia personne d'un enfant au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong><br />
quinze ans, d'une manière habituelle, par les<br />
ascendants ou toute autre personne, à aiii l'en-<br />
fant était confié la peine serait : en cas <strong>de</strong> mort,<br />
celle <strong>de</strong>s travaux forcés à perpétuité ; en cas <strong>de</strong><br />
mutilation, celle <strong>de</strong>s travaux forcés à temps ; en<br />
cas <strong>de</strong> violences <strong>de</strong> nature à compromettre la<br />
santé ou présentant un caractère <strong>de</strong> gravité ou<br />
<strong>de</strong> cruauté exceptionnelles, celle do la réclusion.<br />
Les violences ou voies <strong>de</strong> fait sur la personne<br />
d un enfant <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> quinze ans qui n'aurait<br />
occasionné ni maladie, ni incapacité"<strong>de</strong> travail,<br />
seront punies d'un emprisonnement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à<br />
cinq ans et d'une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 16 à 2 mille francs.<br />
L'auteur <strong>de</strong> la proposition réclame, en outre,<br />
le maximum do là peine chaque fois qu'un <strong>de</strong>s<br />
cas prévus par l'article 309 se présentera pour<br />
un enfant.<br />
Ajoutons que, <strong>de</strong> son côté, M. Goujon (Seine-<br />
Inférieure), après M. Cochin toutefois, a déposé<br />
sur le même sujet une autre Proposition.<br />
M. Goujon propose <strong>de</strong> modifier les articles 300<br />
et 309 du co<strong>de</strong> pénal ; il assimilo à l'infantici<strong>de</strong><br />
et prévoit la peine do mort oour meurtre d'un<br />
entant âgé <strong>de</strong>" moins do treizo ans car une <strong>de</strong>s<br />
personnes qu'il énumèro dans un 'paragraphe<br />
qu'il ajoute a l'article 309. Ce paragraphe porte<br />
que lorsque les coupables seront <strong>de</strong>s ascendants,<br />
euoux, épouses, concubins ou concubines do ces<br />
ascendants et si la victime a moins do treize<br />
ans, là peine sera lu réclusion nour les violences<br />
ou actes <strong>de</strong> cruauté qui ont entraîné une mala-<br />
die do plus da vingt jours ; les travaux forcés b<br />
temps si les violences sont accompagnées <strong>de</strong><br />
séquestration ou do mutilation ; lês travaux<br />
forcés à perpétuité si, faites sans l'intention<br />
<strong>de</strong> donner la mort, elles l'ont pourtant occa-<br />
sionnée.<br />
Enfin. M. OdilonîRarrot a déposé une propo-<br />
sition <strong>de</strong> loi visant le cas <strong>de</strong> l'enfant abandonne<br />
nie Vanneau. Il propose <strong>de</strong> remplacer l'article<br />
3aT du Co<strong>de</strong> pénal ; lo maximum' do un an <strong>de</strong><br />
prison seul applicable dans l'espèce par la dis-<br />
position suivante à l'effet d'assimiler "l'abandon<br />
dans un lieu non solitairo à l'abandon dans un<br />
lieu solitaire ; lorsque ces délaissements auront<br />
entraîne la mort, à raison <strong>de</strong>s circonstances qui<br />
les ont accompagnés ou suivis, la peine ser»<br />
celle <strong>de</strong>s travaux forcés ;v tomps.<br />
Pétitions<br />
Au rôlo dos pétitions, dont la Chambre a ét.4<br />
récemment saisie, figurent, notamment, les re-<br />
quêtes <strong>de</strong>s porteurs do titres do l'emprunt por-<br />
tugais do 1Ô32, qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt que la cote ofli-<br />
i .clolle uoit retirée à l'emprunt portugais i 0]0<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés