2006/10/14 samedi : LIMPARTIAL : LIMPARTIALLIMPARTIAL

13 JURA
Samedi 14 octobre 2006 L’Impartial
Par
Gérard Stegmüller
Tapis rouge pour Sainti
DELÉMONT Le 40e Comptoir delémontain est ouvert. La présidente du Gouvernement Elisabeth Baume-Schneider
n’a pas manqué de rappeler qu’elle est née dans la cité hôte d’honneur, Saint-Imier. Les bouchons ont sauté!
La plus grande foire
grand public jurassienne,
qui aligne les records
à l’occasion de son 40e
anniversaire (276 exposants,
10.500 m2 de surface), s’est ouverte
officiellement hier aprèsmidi,
à la halle des expositions.
Hôte d’honneur du Comptoir
delémontain qui devrait
attirer quelque 60.000 personnes
d’ici au dimanche 22 octobre,
la ville de Saint-Imier a fait
faceàsaréputation.Etpasseulement
parce que les autorisés
imériennes ont casqué l’apéro
à l’heure des petits fours.
Entre deux morceaux de
musique distillés par l’Amicale
des vétérans de la Fédération
jurassienne de musique, les
«clap-clap» dévolus aux discours
de circonstance et les
sketches du comique du coin
Jérôme Mouttet, on a appris
que la présidence du Gouvernement
jurassien, Elisabeth
Baume-Schneider, était née…
à Saint-Imier, il y a 43 ans! «J’ai
évidemment un intérêt personnel
tout particulier pour Saint-Imier
quejecroisassezbienconnaître…»
Lessecondesenheures
«Il s’appelle le Comptoir delémontain,
mais il est cantonal, a
insisté son président, Roland
Koechli. Avecnotrehôted’hon-
LES CERLATEZ
Une semaine
animée
En raison du succès rencontré
ces dernières années
dans le cadre des
«Coulisses du Centre nature»,
les responsables mettent à nouveau
sur pied des animations
spéciales la semaine prochaine
aux Cerlatez. A savoir:
Mardi 17 octobre (dès
14h). Soins des animaux du vivarium/noctarium.
Mercredi 18 octobre (dès
10h). Atelier papier végétal, repas
néolithique et découverte
du monde souterrain.
Jeudi 19 octobre (dès
14h). Gestes de nos ancêtres.
Vendredi 20 octobre (dès
14h). Entretien de la Gruère.
C’est le dimanche 20 octobre
que le Centre nature des
Cerlatez fermera ses portes au
public. A noter aussi que l’exposition
«Sur les traces du
Grand Coq», consacrée au
grand tétras (photo arch) est
ouverte tous les jours, sauf le
lundi, de 10h à 17h30. Informations
et réservations au tél.
032 951 12 69 et sur www.centre-cerlatez.ch.
/comm-réd
neur, nous n’allons pas parler politique,
mais plutôt évoquer l’amitié
et l’ouverture qui nous lient.»
Le vice-maire erguélien,
Pierre Jeanneret, a livré un oracle
posé. L’année des records?
«Leseulquiresteàbattreestcelui
du nombre de visiteurs (…).Ences
jours d’automne, nous avons la
chance d’être au-dessus du
brouillard (…). Les nouveaux défis
devront être pris à bras-le-corps et
indépendamment des luttes partisanes
et surannées (…). Prendre son
temps sur le stand de la ville de
Saint-Imier fournira également l’occasion
de recevoir tous les renseignements
propres à une ville riche de
son histoire.» Le municipal imérien
a conclu ainsi: «Le Comptoir
delémontain dégage une telle ambiance
que pour en profiter longuement,
il faudrait savoirtransformer
lessecondesenheures…»
Trois fidèles
En évoquant le 40e anniversaire
de cette grande messe, la
Breulotière Elisabeth Baume-
Schneider s’est réjouie vivement,
en référence à l’invité
d’honneur, «que le Comptoir delémontain
se moque allègrement
des frontières du canton (…). Il
transcende la sphère économique
(…). Le Jura n’est pas bien
grand et, pourtant, nous nous
surprenons fréquemment à faire la
connaissance de personnes que
nous aurions dû rencontrer depuis
quelque temps.»
Sont-ils au courant? Les
électeurs jurassiens savent-ils
réellement que
le week-end prochain, ils
sont appelés aux urnes en
vuederenouvelerleGouvernement
et le Parlement de la
République? Il y a encore
une dizaine d’années, la personne
qui posait ce genre de
question était rapidement
classée dans la catégorie des
abrutis finis.
Mais aujourd’hui, ne plus
s’intéresser aux élections cantonales
est presque devenu
une qualité. Jamais depuis l’entrée
en souveraineté une campagne
électorale n’est apparue
aussi moribonde, pour ne pas
écrire plate.
Aucun parti n’est parvenu à
trouver la personne, la méthode
de propagande, la
phrase choc, susceptibles de
réveiller un électorat qui pourrait
bien bouder un scrutin
dont la participation risque de
descendre en dessous des
50%, une première dans l’histoire
du canton (51% au 1er
tour de 2002).
L’ombre de la Boillat
Ils sont 14 à viser un fauteuil
de ministre. Et pourtant, la
campagne n’a jamais décollé.
Parce qu’il estimait que c’est
son devoir, «Le Quotidien Jurassien»
a fait le tour des popo-
Le stand No 2 est celui de la ville de Saint-Imier: deux charmantes hôtesses à l’accueil et le tour est presque joué.PHOTO STEGMÜLLER
Afin d’habiller son discours,
la ministre jurassienne
a utilisé un procédé inhabituel:
«Rien de plus intéressant et
de plus révélateur que la lecture de
l’annuaire téléphonique pour approcher
une localité. Les quelque
13pagesconsacréesàSaint-Imier
tes. Respect pour lui. La radio
locale RFJ a elle aussi tendu son
micro à tous les prétendants.
Mais absolument rien de fracassant
n’en est ressorti. Le débat
d’idées est resté calé dans les armoires.
Cela fait plusieurs années
que le citoyen-contribuable ne
se berce plus d’illusions quant
aux belles paroles des politiques.
Ce constat s’est notamment
révélé criard ce printemps,
à l’occasion des élections
cantonales bernoises. Surtout
dans le Jura bernois, secoué
par la crise de la Boillat.
Qu’ils soient de gauche, du
centre ou de droite, les gens
dressent l’image d’une cité diverse
et ouverte. J’ai ensuite consulté la
nouvelle «Anthologie de la littérature
jurassienne», celle qui va de
1965 à 2000, à la recherche
d’écrivains, romanciers, poètes, essayistes,
dont le nom est attaché à
Saint-Imier et Villeret. La liste est
ont vite pigé que les décideurs
d’aujourd’hui n’étaient pas forcément
ceux pour lesquels ils
avaient voté la veille.
Plus inquiétant: on sait qu’en
matière de politique cantonale,
le gros du travail s’abat surtout
dans les commissions parlementaires.
Or, dans le Jura, la
campagne pour le législatif
n’est pas tristounette: elle est
inexistante. A croire que les
partis ont usé tellement d’énergie
à boucler leur liste qu’ils
sont désormais sur les jantes.
Luttes internes
Aucune engueulade, aucun
débat sur le fond, aucun ta-
tout à fait impressionnante et je ne
suis pas certaine que beaucoup
d’autres localités jurassiennes
puissent se prévaloir d’un tel palmarès
littéraire.» De grâce, n’en
jetez plus!
Juste avant de faire sauter
les bouchons, trois exposants
quet: rien de chez rien. La raison
de cette morne plaine est
toute trouvée. Les ambitions
personnelles au PDC et au PS
font que les concurrents se déchirent
à l’interne, plutôt que
de déceler la fuite dans la maisond’enface.
Le PCSI veut faire réélire
son ministre Laurent Schaffter.
Il y parviendra, tant il a passé
de la vaseline sur ses gants de
boxe. Pour une fois uni et assagi,
le PLR roule pour son
poulain Michel Probst, dont les
milieux culturels de tout bord
vantent les mérites. C’est bien
vu de la part des radicaux, qui
pourraient réintégrer l’exécutif
(au détriment du PS) après
la débâcle de la sortante Anira
Rion, en 2002.
On en arrive au plus sulfureux,
si l’on ose dire. Au sein
du Parti socialiste, la Breulotière
Elisabeth-Baume Schneider
est assurée de rechausser
pour quatre ans, et ce peut-être
déjà au soir du premier déjà.
L’écologiste ajoulote Lucienne
Merguin Rossé n’ayant pas le
mesure, le Franc-Montagnard
Benoit Gogniat (Saignelégier)
et le Vadais Pierre-André
Comte (Vellerat) se livrent une
lutte fratricide. Les camarades
ont beau jouer l’unité, du vent!
Dans les Franches-Montagnes,
Pierre-André Comte sera rayé
par les militants PS.
ont été remerciés pour leur fidélité
sans faille au Comptoir
delémontain. Il s’agit de la
maison vaudoise Testuz
(vins), de Sicli Jura-Neuchâtel
(extincteurs) et des Meubles
Rais (Develier).
Chapeau bas. /GST
On vote dans une semaine? Tiens donc!
ÉLECTIONS La campagne pour le Gouvernement est plate comme jamais. Quant à celle pour
le Parlement, elle est carrément inexistante! La participation pourrait descendre en dessous des 50%
Enfin un tract qui dérange: il a été distribué jeudi aux
habitants de Courtételle et est l’œuvre du CS+POP. Pour
quel effet? PHOTO STEGMÜLLER
Reste que le secrétaire-général
du MAJ a fait ses comptes:
s’il arrive en tête dans les districts
de Porrentruy et de Delémont,
il pourra revendiquer
une place au second tour. Surtout,
Pierre-André Comte est
véritablement le seul candidat
à être descendu sur le terrain,
en serrant des pognes du matin
au soir.
Reste le PDC. Après voir
écarté de la course à l’investiture
le trublion Jérôme Oeuvray,
l’Ajoulot Charles Juillard
a estimé que pour lui, le plus
dur était fait. Dès lors, ne froisser
personne et l’accident de
parcours de 2002 ne sera bientôt
plus qu’un mauvais souvenir.
A l’interne toujours, chez les
démocrates-chrétiens, la bataille
est rude entre la juriste
delémontaine Anne Seydoux-
Christe et le chef de l’Office
des véhicules, Philippe Receveur
(Bassecourt). Ce dernier,
et sans jeu de mots de mauvais
goût, pensait se retrouver sur
une autoroute pour «services
rendus» au parti. Mais la présidente
du PDC Jura, Madeleine
Amgwerd, aime bien évoquer
le «vote femme»…
Lesautresprétendantspossèdent
au moins une qualité:
celle de s’être lancés dans la
campagne. A défaut de l’animer.
/GST