2006/10/14 samedi : LIMPARTIAL : LIMPARTIALLIMPARTIAL

5 LES MONTAGNES
Samedi 14 octobre 2006 L’Impartial
«Qu’on nous laisse travailler»
LA CHAUX-DE-FONDS Une trentaine de commerçants expriment une grosse grogne face au nouveau plan de
circulation. Si les clients ne peuvent venir en voiture tout près de chez eux, ils iront voir ailleurs, estiment-ils
Par
Claire-Lise Droz
«Q
u’on nous laisse travailler!»
Ce cri
d’inquiétude a retenti
à maintes reprises
jeudi soir à la Fleur-de-Lys,
à La Chaux-de-Fonds. A l’initiative
de Pierre-André Lagger, du
kiosque Espacité, une trentaine
de commerçants s’étaient réunis
pour exprimer une grogne évidente
quant au plan de circulation
de la place du Marché. Plusieurs
d’entre eux faisaient état
d’une baisse de leur chiffre d’affaires
entre 10% et 20%, qu’ils
attribuent à ce nouveau plan.
Pas tous, cependant. Ainsi,
Pierre-Alain Sterchi, de la Maison
du Fromage, n’a pas constaté
de baisse, mais juge que, «si
les gens prennent l’habitude de ne
plus venir dans le quartier,c’esttrès
dangereux».
Nombreux litiges
De nombreux points de litige
ont été abordés: les «tourniquets»
sur la place du Marché,
compte tenu des sorties
supprimées; se retrouver bloqué
devant le parking d’Espacité;
les colonnes pour aller sur
la rue Neuve, sans parler de la
benne placée devant l’entrée
de L’Impartial...
Autre sujet de mécontentement:
les contrôles de la police.
«Un client s’est arrêté cinq minutes
pour acheter un kilo de pommes de
terre, il a eu droit à son contrôle»,
signale Paula Schmid, de l’épicerie
Au délice des quatre saisons.
Un reproche récurrent
aussi: l’absence de consultation
et de dialogue avec les autorités
communales.
La suppression des places de
parc a aussi alimenté les débats.
Pas seulement à la place du
Marché, mais aussi dans les
rues alentour, celles du Col-
lège-Industriel (actuellement
en zone piétonne) et du Marché.
L’avis général étant que, si
les clients ne peuvent plus venir
tout près des commerces, ils
prendront rapidement l’habitude
d’aller ailleurs. Au profit
des grandes surfaces qui, elles,
disposent de parkings. Pierre-
André Lagger: «Les gens ne veulent
pas venir à pied, ils ont toujours
moins de temps!» Paula
Schmid: «La place du Marché est
très occupée, mais où sont les
clients? Ni à pied ni à cheval, il n’y
a personne!»
Quant aux zones piétonnes:
«Ça fait 25 ans qu’ils en font. La
place du Bois, la Carmagnole, ça a
toujours été un flop», estime André
Ummel, patron du café
Chez Boulon. Pierre-André
Lagger: «Et il faut qu’il y ait quelque
chose à voir en zone piétonne!»
Le patron de la boucherie
Grunder: «Une zone piétonne ne
seprêtepasàLaChaux-de-Fonds.»
Des propositions ont également
été émises, comme placer
des parcmètres sur l’allée centrale
du Pod, «làoùiln’yajamais
personne». Ou encore mettre
des zones à 30 minutes sur
la place du Marché, pour éviter
les voitures ventouses.
Une voix dissidente, celle de
Giuseppe «Peppi» Perrino, patron
du Twenty One. «L’euphorie
des années soixante, c’est fini. Il
faut essayer de bouger, fidéliser les
clientsnonavecdesplacesdeparc,
mais parce que c’est bien, ce que tu
fais.» Il estime que la place du
Marché devrait être vivante
tous les jours. En lui laissant
quatre entrées et sorties,
comme auparavant, mais en
«bouchant le centre».
A noter qu’une rencontre est
déjà agendée début novembre
avec le Conseil communal, à la
suite d’une lettre signée par
une trentaine de commerçants.
/CLD
Beau bleu, beaux bijoux
LE LOCLE Une expo se tient au Tabl’art sous le signe de
la solidarité. Pour aider les gosses misérables de Delhi
Des bleus célestes! Un
bleu des mers du Sud
ou de nuit d’Orient.
Des ocres de peintures rupestres,
des lavis, des papiers
soyeux, épais, faits à la main. Et
des totems scintillant d’éclats
de verre construits à partir
d’éléments de vieilles maisons...
Le peintre indien Bibekananda
Santra expose à la galerie
le Tabl’art. Pour cause de
visa, il n’a pas pu quitter son
Pondichéry natal. Mais son
épouse, Lakshmi Santra, qui
vient régulièrement en Suisse
dispenser des cours de chant,
donnera un concert au Tabl’art
samedi 21 octobre à 19h30.
Cette expo s’accompagne de
bijoux et de soieries moirées,
irisées, de vrais tissus de conte
de fée. Une expo-vente signée
Jivan, un nom qui signifie «la
vie». Cette association était auparavant
connue sous le nom
de Shanti Delhi, un nom familier
dans la région, et qui avait
réussi à scolariser des centaines
d’enfants d’un bidonville de
Delhi notamment, jusqu’à ce
Tableaux, bijoux, soieries: du rêve pour aider.
quecelui-cisoitrasé,auprintemps
dernier. Mais Jivan continue
son ouvrage et a toujours
pour but le soutien et la scolarisation
d’enfants défavorisés
en Inde. Elle a maintenant
pour objectifde bâtir «en dur»,
en achetant un terrain et en
construisant une nouvelle
école. Les fonds nécessaires à
son fonctionnement sont re-
Inquiétude jeudi soir à la Fleur-de-Lys. Si les gens ne peuvent faire leurs achats en parquant tout près des commerces,
ils prendront vite l’habitude d’aller ailleurs, au profit des grandes surfaces, estimait-on dans la salle. PHOTO LEUENBERGER
Ce plan de circulation
est encore en phase de
test, rappelle le conseiller
communal Laurent
Kurth. Des aménagements
auront lieu. Une variante permettant
de rétablir la sortie
vers le nord de la rue
Guillaume-Ritter est à l’étude,
ainsi qu’une solution pour
éviter que les automobilistes
ne se «cassent» le nez devant
le parking d’Espacité. D’autres
modifications auront lieu
à court terme, comme les entrées
et sorties de la place du
cueillis précisément par la
vente d’artisanat, ainsi que par
les dons et parrainages. Jivan
est basé dans le canton de Neuchâtel.
On peut la joindre chez
Anita Bula, Eroges 18, au Locle.
/CLD
Tabl’Art, Le Locle, jusqu’au
21 octobre, je-ve 17h-20h, ve
12h-14h, sa 15h-18h
Des modifications en vue
PHOTO LEUENBERGER
Marché. «Il y aura évidemment
une nouvelle rencontre, lorsque
nous prévoirons le plan définitif»,
à la fin de l’hiver.
Par ailleurs, «jecontesteformellement
que les gens n’aient pas été
consultés». Laurent Kurth rappelle
que ce plan de circulation
avait été présenté aux commerçants
de la vieille ville et aux
commerçants convoqués par le
CID et «qu’il avait été très bien accueilli
à une ou deux réserves près».
Il s’étonne que des commerçants,
mécontents aujourd’hui,
aient pourtant exprimé leur sa-
chanteur
du groupe
«OhJesus!»Le
américain This
moment in black history se
souviendra longtemps de son
bref passage en Suisse. Cette
petite exclamation prononcée
entre deux chansons résumait
parfaitement le concept
de la soirée...
Jeudi, le label chaux-de-fonnier
Burning Sound organisait
pour la première fois des
concerts à la Maison du peuple,
un endroit plutôt inattendu.
Plus improbable encore...
la salle! Il aurait été difficile
de faire plus rock’n’roll.
Aperçu. Une petite salle
conviviale, avec un bar miniature,
où il fallait se plier en
deux pour commander... une
touche de bonne humeur!
Des draps noirs scotchés à
quelques endroits et un sol en
carrelage. La scène, elle aussi,
était dans le même esprit: un
simple tapis posé sur les catelles!
Ne restait plus que les
rockeurs et le tour était joué.
tisfaction (dans une lettre reçue
le 4 septembre) et, s’ils écrivaient
avoir été contrariés,
c’était d’avoir été peu consultés
lors de manifestations.
Il comprend les angoisses
des commerçants, «mais ils se
trompent d’adversaire. Si, dans
l’industrie, la conjoncture est au
beau fixe, l’économie locale, les
commerces, les coiffeurs, les garagessontvraimentàlapeine».
Loin de vouloir nuire aux
commerçants, «tout ce que nous
faisons, c’est dans l’idée d’un renforcement
de l’attractivité».
Plus rock? Impossible!
LA CHAUX-DE-FONDS La Maison
du peuple en temple du rock’n’roll
«Notre but est que les gens passent
un bon moment sur de la bonne
musique, relevait Raph, un des
membres du label. Il y a eu une
soixantaine de personnes. C’était
rempli, on est très content. Les fidèles
étaient là!»
Notamment Yonni, un
rockeur invétéré. «C’est de
l’abus!» Le groupe de Cleveland
l’a comblé. «Le chanteur
est psychotique, avec une voix
grandiloquente. C’est un
rock’n’roll intelligent et technique,
flottant quelque part proche de
The Icarus line, ou encore These
arms are snakes.»
En début de soirée, King
Automatic, le Strasbourgeois
en «one man band», mettait le
feu. Sous son look «old
school», béret, favoris et veston,
il jonglait avec ses instruments.
Un pied à la caisse
claire et l’autre à la grosse
caisse, une guitare, un clavier,
ou encore un harmonica.
Vous avez dit peu commode?
«Si c’est à refaire? A
fond», balance Raph. /SBI
Question voitures, La
Chaux-de-Fonds compte «largement
assez de places pour les
clients et les commerçants, mais
elles ne sont pas disponibles pour
cela car elles sont utilisées à journée
faite par les pendulaires». Ce
qui est envisagé, c’est une généralisation
des zones bleues
avec vignettes pour les résidents
et, pour les pendulaires,
des parkings d’échange.
Ce n’est pas encore fait, il
faut acquérir des terrains,
mais «nous y travaillons âprement!»
/cld
EN BREFZ
LA CHAUX-DE-FONDS � Nouvelles
conseillères. Le Conseil
communal a proclamé élues
deux nouvelles conseillères générales
lors de la séance du
5 octobre. En l’occurrence, il
s’agit d’Emilie L’Eplattenier,
proposée par l’UDC en remplacement
de Julien Semperboni.
La seconde élue est Mariette
Mumenthaler, suppléante des
Verts. Elle remplace Pierre
Willen, démissionnaire. /réd
� Semaine portes ouvertes
Sun Star. A l’occasion de son
premier anniversaire, l’école
de danse Sun Star invite le public
à découvrir ses activités, durant
une semaine, dès le 23 octobre,
Léopold-Robert 108.
/comm-réd
PUBLICITÉ