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Revue internationale d'écologie méditerranéenne International ...

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end résistantes aux périodes de sécheresse.<br />

Les feuilles sempervirentes peuvent être sclérophylles<br />

ou malacophylles. Les feuilles sclérophylles<br />

sont particulièrement adaptées aux<br />

longues périodes de sécheresse : leur contrôle<br />

des flux d’eau est mieux assuré que les<br />

espèces malacophylles en raison de densités<br />

stomatales plus réduites. Les feuilles malacophylles<br />

sont en revanche davantage dépendantes<br />

d’une ambiance humide dans les sousbois,<br />

et de réserves d’eau dans le sol. Par<br />

rapport aux feuilles décidues, la sempervirence<br />

a cependant un coût, celui d’une photosynthèse<br />

moins efficace, notamment chez<br />

les sclérophylles. Elle est toutefois compensée<br />

par une durée d’activité plus longue<br />

durant l’automne et l’hiver (Lillis & Mirgone<br />

1994 ; Camarasa et al. 2000). En climat méditerranéen,<br />

et dans le contexte actuel de transformation<br />

des milieux par l’homme, les<br />

espèces sclérophylles dominent dans les<br />

forêts sur sols minces à faible réserve en eau,<br />

les espèces décidues dans les forêts sur sol<br />

profond ou en contact permanent avec des<br />

réserves d’eau. Les espèces malacophylles<br />

sont rares. Toutefois, les proportions entre<br />

espèces décidues, malacophylles et sclérophylles<br />

des forêts <strong>méditerranéenne</strong>s étaient<br />

sans doute bien différentes au début de l’Holocène,<br />

avant l’anthropisation profonde des<br />

paysages (Barbero 1990). Afin de simplifier<br />

l’analyse statistique, la nature foliaire n’a<br />

considéré que deux groupes : les espèces décidues<br />

et sclérophylles, les malacophylles étant<br />

limitées au genre Hedera.<br />

II) Le facteur longévité oppose les lianes<br />

pérennes aux lianes annuelles. Selon la classification<br />

de Raunkiaer (1934), les lianes<br />

pérennes réunissent les phanérophytes, les<br />

nanophanérophytes et les hémicryptophytes<br />

lianescentes, et les lianes annuelles les thérophytes.<br />

La forme pérenne phanérophyte présente<br />

de grands avantages en forêt : grâce à<br />

une plus grande longévité (pour certaines plus<br />

d’un siècle) et des possibilités de stockage de<br />

dérivés de la photosynthèse dans les troncs,<br />

racines ou rhizomes, ces lianes peuvent<br />

atteindre de grandes dimensions, utiles pour<br />

ramper sur de longues distances au sol ou sur<br />

les supports, même dans l’ombre des sousbois,<br />

afin d’atteindre les niches les plus adéquates<br />

(trouées, canopée) pour s’y développer<br />

et s’y reproduire. Les réserves stockées dans<br />

les axes végétatifs de la liane servent aussi à<br />

éviter l’embolisme durant la saison sèche, à<br />

développer des racines profondes en cas de<br />

manque d’eau, ou à réparer les traumatismes.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 36 (1) – 2010<br />

Contribution des lianes à la biodiversité forestière <strong>méditerranéenne</strong><br />

La forme pérenne hémicryptophyte, aux<br />

facultés de stockage plus réduites, présente<br />

l’avantage de l’économie dans la construction<br />

de l’individu. Les lianes hémicryptophytes<br />

sont donc bien adaptées aux sols pauvres et<br />

davantage aptes à adopter la sclérophyllie,<br />

forme la plus économe de la sempervirence.<br />

Les lianes annuelles présentent l’avantage<br />

d’une reconstruction totale et rapide de l’individu<br />

après destruction par un stress ou une<br />

perturbation, si toutefois les facultés de dispersion<br />

de l’espèce sont adéquates (enterrement<br />

dans une banque de graines dans le sol<br />

forestier, ou dispersion anémochore pléthorique),<br />

ce qui leur permet de coloniser rapidement<br />

des milieux temporaires (chablis,<br />

lisières forestières, début de succession). Elles<br />

sont en revanche peu adaptées à vivre en permanence<br />

dans les sous-bois.<br />

Afin de simplifier l’analyse statistique, les différents<br />

types biologiques de Raunkiaer ont été<br />

réunis en deux groupes : les espèces pérennes<br />

et les annuelles.<br />

III) Le mode de grimpe diffère en fonction<br />

des espèces, en étroite liaison avec les niches<br />

occupées par les lianes (Hégarty & Caballé<br />

1991). Les lianes aux modes de grimpe les<br />

plus archaïques utilisent l’appui comme mode<br />

de support principal, associé à un enroulement<br />

faible. D’autres sont essentiellement enroulantes<br />

par leurs tiges, mais l’efficacité de l’enroulement<br />

varie en fonction de l’angle, les<br />

lianes herbacées, plus souples, sont capables<br />

d’une meilleure prise sur le support, évitant<br />

ainsi le glissement des tiges, à l’inverse des<br />

tiges ligneuses, à angle plus ouvert. Elles sont<br />

en général limitées aux strates basses de la<br />

forêt. Mais les lianes ligneuses enroulantes<br />

compensent cet inconvénient en associant<br />

d’autres modes de grimpe, comme les crochets<br />

ou l’appui, ce qui leur permet d’atteindre<br />

10 à 15 m en conditions optimales.<br />

L’enroulement est toutefois coûteux en énergie,<br />

surtout pour les grandes lianes, cas il<br />

nécessite un allongement démesuré des axes.<br />

Les vrilles évitent cet inconvénient en spécialisant<br />

certains organes végétatifs de moindre<br />

longueur (pétiole, feuille). Les lianes à vrilles<br />

associent également d’autres modes de<br />

grimpe, par crochet ou enroulement, afin de<br />

s’étendre latéralement d’un support à l’autre.<br />

Les racines adventices qui accrochent les surfaces<br />

rugueuses des troncs correspondent à un<br />

autre moyen très spécialisé de mode de<br />

grimpe. Ces espèces sont souvent liées à un<br />

seul support, dont elles dépendent entièrement<br />

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