Revue internationale d'écologie méditerranéenne International ...
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Présence d’espèces caractéristiques<br />
des eaux très minéralisées<br />
et riches en calcium<br />
La forte minéralisation des eaux favorise certains<br />
taxons qui nécessitent une concentration<br />
relativement importante en calcaire. La communauté<br />
des invertébrés des cours d’eau de<br />
régime karstique est dominée en effectifs par<br />
les Crustacés Amphipodes Gammaridae, les<br />
Coléoptères Elmidae, les Gastéropodes ; il<br />
faut mentionner aussi deux espèces de<br />
Diptères de Simuliidés typiques des habitats<br />
encroûtés.<br />
1 – Le genre Gammarus (Amphipode)<br />
Il est un hôte constant de ce type de cours<br />
d’eau car il nécessite un minimum de calcium<br />
pour pouvoir synthétiser son exosquelette. Il<br />
disparaît au-dessous de 5 mg de calcium par<br />
litre d’eau (Angelier 2000).<br />
Gammarus stupendus Pinkster, endémique de<br />
la Provence calcaire, dont l’aire de répartition<br />
se limite au sud-est de la France (départements<br />
de Vaucluse, du Var, des Bouches-du-<br />
Rhône), est présent sur tout le cours de la<br />
Siagne avec des effectifs très importants (jusqu’à<br />
3 000 individus/m2 dans le cours supérieur).<br />
Dans l’Argens, sur la totalité du cours d’eau,<br />
il réunit 19,65 % de l’effectif total des<br />
macroinvertébrés. Dans le cours supérieur, où<br />
les apports du système karstique sont les plus<br />
importants, la proportion atteint 23,90 % au<br />
niveau de la source (3 400 individus/m2 ), et<br />
25,25 % au niveau des Bouillidoux (4 900<br />
individus/m2 ) (Giudicelli et al. 1980). Au<br />
niveau du cours moyen-inférieur, les effectifs<br />
diminuent fortement (entre 20 et 280 individus/m2<br />
).<br />
Dans les deux stations du cours supérieur du<br />
Loup, l’effectif des Gammarus représente<br />
28,25 % de l’effectif de l’ensemble des invertébrés.<br />
Dans la Sorgue amont (secteur directement<br />
alimenté par la Fontaine-de-Vaucluse), le<br />
genre Gammarus (ici deux espèces : Gammarus<br />
stupendus et G. wautieri, espèce d’Europe<br />
moyenne) réunit 72,7 % de l’effectif total,<br />
avec des densités comprises entre 3 890 individus/m2<br />
et 15 840 individus/m2 .<br />
2 – Les Coléoptères Elmidae<br />
Ils constituent, dans tous les cours d’eau karstiques<br />
étudiés, le deuxième groupe dominant.<br />
ecologia mediterranea – Vol. 36 (1) – 2010<br />
Les cours d’eau méditerranéens à régime de soutien karstique<br />
La relation entre la richesse (en individus et<br />
en espèces) de ce groupe et la teneur élevée<br />
en calcium a été souvent mentionnée (Berthélemy<br />
1966).<br />
NOUS PRENONS EN RÉFÉRENCE LES DONNÉES<br />
CONCERNANT CE GROUPE DANS L’ARGENS<br />
Sur l’ensemble du cours, les 12 espèces d’Elmidés<br />
recensées représentent 16,1 % de l’effectif<br />
total des invertébrés benthiques,<br />
53,75 % au niveau de la source, 14 % au<br />
niveau des Bouillidoux.<br />
Le secteur amont, alimenté principalement<br />
par les apports karstiques, compte 4 espèces<br />
d’Elmidés.<br />
Elmis aenea. Elle a été récoltée sur tout le<br />
cours de la rivière. Sa densité maximale se<br />
situe à la source (3 360 individus/m2 ) et au<br />
niveau des Bouillidoux (1 360 individus/m2 );<br />
dans les autres stations, les effectifs ne dépassent<br />
pas 20 individus/m2 . Dans les Pyrénées,<br />
elle est absente au-dessous de 500 m et<br />
s’élève jusqu’à 2 300 m (Berthélemy 1966) ;<br />
là, comme ailleurs en Europe et dans l’Argens,<br />
E. aenea est remplacée et aval par Elmis<br />
maugetii.<br />
Riolus subviolaceus (Müller). Ses effectifs<br />
sont de l’ordre de 100 individus/m2 à la<br />
source ; ils passent à près de 1 000 individus/m2<br />
au niveau des Bouillidoux ; en aval<br />
l’espèce est représentée par de petites populations.<br />
Dans les Pyrénées, elle est fréquente<br />
entre 400 et 1 300 m d’altitude et monte jusqu’à<br />
2 300 m dans la Neste d’Aure (Berthélemy<br />
1966).<br />
Limnius volckmari. L’espèce est cantonnée<br />
dans la source et dans le cours supérieur de<br />
l’Argens, avec des effectifs voisins de 125<br />
individus/m2 . Dans les Pyrénées, Berthélemy<br />
(ibid.) mentionne sa présence entre 300 et<br />
1 400 m. Limnius intermedius la remplace en<br />
aval.<br />
Esolus parallelepipedus. Elle est présente sur<br />
tout le cours de l’Argens, avec une densité<br />
maximale (350 individus/m2 ) au niveau des<br />
Bouillidoux. Dans les Pyrénées, elle atteint la<br />
cote 1 000 m ; elle est remplacée en aval par<br />
E. pygmaeus (Berthélemy 1966) ; cette succession<br />
amont-aval des deux espèces congénères<br />
se retrouve dans l’Argens.<br />
Dans la Siagne, les Elmidae ont aussi une<br />
forte représentation : 7 espèces (Elmis aenea,<br />
Elmis maugetii, Limnius intermedius, Limnius<br />
volckmari, Esolus parallelepipedus, Esolus<br />
angustatus, Riolus subviolaceus), avec des<br />
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