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Revue internationale d'écologie méditerranéenne International ...

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tée aux zones alluviales de la Méditerranée de<br />

l’Ouest, où elle a développé une sous-espèce.<br />

Tous les types foliaires sont représentés, avec<br />

une proportion plus grande de décidues. La<br />

plus forte proportion en décidues parmi les<br />

phanérophytes souligne l’importance de l’efficacité<br />

photosynthétique de ce type foliaire<br />

dans la colonisation et l’établissement en<br />

canopée. Deux autres lianes atteignant la<br />

canopée, du genre Smilax, sont des sclérophylles,<br />

qui peuvent devenir envahissantes.<br />

Elles sont capables d’élaborer des masses<br />

foliaires équivalentes dans la canopée dans les<br />

forêts les plus sèches, mais n’élaborent jamais<br />

de gros troncs uniques, trop coûteux en énergie.<br />

Humulus lupulus possède la même stratégie,<br />

mais en milieu humide, et avec une<br />

masse foliaire décidue.<br />

En contraste avec les espèces vivant dans la<br />

canopée, les espèces de lianes vivant dans les<br />

sous-bois sont plus nombreuses, et de dimensions<br />

plus modestes. Comme pour les lianes<br />

de la canopée, la plupart (72 %) sont décidues,<br />

et ce malgré l’économie que représente<br />

une taille modeste, qui autoriserait davantage<br />

la sclérophyllie. Leurs modes de grimpe sont<br />

plus variés, incluant l’appui et le crochet. Les<br />

racines adventices sont en revanche absentes.<br />

La plupart des lianes de sous-bois sont soit<br />

des hémicryptophytes, soit des nanophanérophytes,<br />

ce qui leur permet d’atteindre plusieurs<br />

mètres de hauteur (jusqu’à 15 m pour<br />

Rosa sempervirens, par exemple), mais les<br />

lianes de sous-bois peuvent être annuelles<br />

(espèces à vrilles du genre Lathyrus).<br />

Ces résultats permettent de dégager des tendances<br />

dans les traits fonctionnels des lianes,<br />

qui répondent aux caractéristiques de l’environnement<br />

forestier méditerranéen. Les<br />

groupes fonctionnels les plus fréquents<br />

réunissent pour partie ou entièrement les<br />

caractères suivants : une nature décidue, un<br />

cantonnement dans les sous-bois, et des types<br />

biologiques pérennes. Les lianes appartenant<br />

à d’autres groupes fonctionnels (lianes sempervirentes<br />

hémicryptophytes ou nanophanérophytes<br />

par exemple), plus rares, correspondent<br />

à des adaptations à des situations<br />

forestières particulières.<br />

Groupes fonctionnels de lianes<br />

et types forestiers<br />

Le test de Monte Carlo est significatif à<br />

p=0,014, ce qui implique qu’il existe bien<br />

une corrélation significative entre les variables<br />

à expliquer et les variables explicatives, donc<br />

ecologia mediterranea – Vol. 36 (1) – 2010<br />

Contribution des lianes à la biodiversité forestière <strong>méditerranéenne</strong><br />

Figure 1 – Diagramme de double projection de l’ACC avec les 5 types<br />

forestiers suivants : forêts mésophiles des montagnes et collines (F) ;<br />

chênaies caduques à sols profonds (G) ; chênaies sclérophylles<br />

sempervirentes de l’étage thermo-méditerranéen (J) ; forêts sèches de<br />

conifères, toutes altitudes confondues (K) et forêts alluviales (U)<br />

et les huit traits fonctionnels.<br />

entre les traits de vie des lianes et les types<br />

forestiers.<br />

Le long du premier axe du diagramme de<br />

double projection de l’ACC (figure 1), les<br />

forêts sclérophylles sempervirentes (J) se distinguent<br />

des autres types forestiers, s’opposant<br />

notamment aux forêts de montagne<br />

humides mésophiles (F). Le deuxième axe<br />

montre une différence nette entre les forêts<br />

alluviales (U) d’un côté et les autres types de<br />

forêt à plus grande stabilité sylvigénétique.<br />

On peut ainsi deviner un gradient allant des<br />

forêts les plus sèches à gauche du graphique<br />

vers les forêts les plus humides à droite du<br />

graphique. Les lianes sclérophylles et à crochets<br />

se trouvent liées au type J et les décidues<br />

au type F. Les lianes pérennes se trouvent<br />

préférentiellement dans les forêts<br />

sclérophylles ou les forêts alluviales. Les<br />

lianes annuelles à vrilles ont tendance à se<br />

trouver dans les types forestiers G, K ou F.<br />

Les lianes se développant dans la canopée<br />

sont liées aux forêts alluviales U. Par opposition<br />

à ce critère, les lianes des sous-bois sont<br />

plus fréquentes dans les types forestiers G, K<br />

et J. Les modes de grimpe par type enroulement<br />

se trouvent plus fréquemment dans les<br />

forêts alluviales, tout comme les lianes produisant<br />

des racines adventives, bien que ce<br />

dernier critère soit également présent dans les<br />

forêts de montagne humides mésophiles (F).<br />

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