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Revue internationale d'écologie méditerranéenne International ...

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ANNIK SCHNITZLER, CLAIRE ARNOLD<br />

10<br />

pour toute la durée de leur existence. Ces<br />

deux modes de grimpe sont souvent associés<br />

à la colonisation de la canopée.<br />

Quatre modes majeurs sont été sélectionnés<br />

pour l’analyse : enroulant, crochets, racines<br />

adventices et vrilles, certains pouvant se combiner.<br />

IV) La place dans la stratification forestière<br />

est en partie dépendante des choix stratégiques<br />

de la liane dans ses modes de grimpe<br />

dans la forêt, mais pas uniquement. Les<br />

conditions locales de ressources en lumière,<br />

en nutriments et en eau, liées à la présence de<br />

chablis ou aux profondeurs du sol, sont également<br />

à considérer. Dans l’analyse, nous ne<br />

considérerons que deux possibilités : la présence<br />

dans le sous-bois et dans la canopée.<br />

Corrélations entre les traits de vie<br />

des lianes, et milieu de vie<br />

Selon l’hypothèse de départ, les lianes sélectionnent<br />

les traits fonctionnels développés cidessus<br />

pour répondre le plus efficacement<br />

possible aux contraintes environnementales<br />

des forêts <strong>méditerranéenne</strong>s, en sélectionnant<br />

les niches qui leur sont les mieux adaptées.<br />

L’ensemble de ces traits forme un groupe<br />

fonctionnel, en réponse à un même environnement<br />

forestier. Ces traits (simplifiés pour<br />

l’analyse statistique) et les fréquences des<br />

lianes dans chaque type forestier ont été intégrés<br />

en deux matrices de données d’une analyse<br />

canonique des correspondances (ACC).<br />

Une des matrices contient en ligne les espèces<br />

et en colonne les huit variables binaires suivantes<br />

: Canopée (1 pour les lianes de la canopée<br />

et 0 pour les lianes du sous-bois), Décidue,<br />

Sclérophylle, Enroulante, Vrilles,<br />

Racines adventices, Crochet, Pérenne. L’autre<br />

matrice contient en ligne les espèces et en<br />

colonne la proportion de chaque espèce dans<br />

les types forestiers suivants : forêts mésophiles<br />

des montagnes et collines (F) ; chênaies<br />

caduques à sols profonds (G) ; chênaies sclérophylles<br />

sempervirentes de l’étage thermoméditerranéen<br />

(J) ; forêts sèches de conifères,<br />

toutes altitudes confondues (K) et forêts alluviales<br />

(U).<br />

L’ACC consiste à comprendre les combinaisons<br />

linéaires qui existent entre un groupe de<br />

variables à expliquer (types forestiers) et autre<br />

groupe de variables explicatives (traits) ; il<br />

s’agit donc de déterminer les corrélations<br />

linéaires entre ces deux matrices (Ter Braak<br />

1986, 1987 ; Palmer 1993). Les données ont<br />

été normalisées et les espèces rares ont été<br />

pondérées. En tant qu’analyse multivariée,<br />

l’ACC ne requiert pas une indépendance entre<br />

toutes les variables (Palmer 1993). Si une<br />

variable ne contribue pas significativement au<br />

modèle, si elle n’explique aucune variabilité<br />

dans les données ou est hautement corrélée à<br />

une autre variable, elle est automatiquement<br />

éliminée de l’analyse (Ter Braak 1987 ; Palmer<br />

1993). Un test de Monte Carlo a été utilisé<br />

pour évaluer si la corrélation entre les<br />

variables à expliquer et les variables explicatives<br />

est significative. Le diagramme de<br />

double projection est un diagramme d’ordination<br />

donnant une représentation visuelle de<br />

l’ACC et dans lequel on a projeté à la fois les<br />

variables de la matrice explicative et les<br />

variables de la matrice à expliquer. La longueur<br />

et la direction des flèches le long des<br />

deux axes indiquent les variables qui expliquent<br />

le plus de différence entre les espèces<br />

(Ter Braak 1986).<br />

Résultats<br />

Les données de richesse taxonomique, les<br />

traits et les fréquences des lianes sur l’ensemble<br />

des forêts du bassin méditerranéen<br />

sont regroupés dans l’Appendice 2. Nous<br />

n’avons pas inclus les sous-espèces, car elles<br />

ne sont pas toujours précisées dans les relevés.<br />

Il s’agit des taxa suivants : Asparagus<br />

acutifolius L., Bryonia dioica Jacq., Clematis<br />

cirrhosa L., Hedera helix L., Lonicera periclymenum<br />

L., Rubia peregrina L., Rubus<br />

ulmifolius Schott, Smilax aspera L., Vitis vinifera<br />

(Gmel.) Hegi.<br />

A. Richesse taxonomique globale<br />

Au niveau du bassin méditerranéen<br />

Le nombre total de lianes est de 51 espèces,<br />

réparties dans 23 genres et 17 familles. Les<br />

familles les mieux représentées sont celles des<br />

Fabacées et des Convolvulacées. La seule<br />

espèce exotique répertoriée dans les relevés<br />

est Parthenocissus quinquefolia (L) Planchon.<br />

Le nombre total de lianes est sous-estimé par<br />

rapport à la réalité. Certaines lianes, observées<br />

personnellement dans les forêts du bassin<br />

méditerranéen ou signalées dans les flores<br />

n’apparaissent pas dans les relevés, notamment<br />

parmi les genres Aristolochia, Asparagus,<br />

Convolvulus, Rubus. À cela s’ajoutent les<br />

ecologia mediterranea – Vol. 36 (1) – 2010

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