Rapport_final_OGM_nov2006.pdf - FFEM
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Observatoire de la Guinée maritime – <strong>Rapport</strong> <strong>final</strong> – novembre 2006<br />
Ainsi, les paysages ruraux de la Guinée Maritime sont caractérisés par le maintien<br />
et la multiplication systématique des arbres utiles à proximité des villages, ces vergers,<br />
véritables agrosystèmes forestiers sont d’une grande variété (palmiers aux multiples<br />
usages, fruitiers, bois d’œuvre, arbres « magiques » pour les médicaments, arbres<br />
« sacrés » pour les cérémonies). Cette anthropisation s’exprime, sur le plateau, par la<br />
gestion raisonnée des jachères sur brûlis, des berges de marigots, la protection de<br />
certains massifs boisés, de sources ou de zones humides. Des règlements d’usage<br />
déterminent les modalités d’accès à la ressource et en posent les limites : interdictions<br />
ou restrictions à l’utilisation, périodes d’exploitation.<br />
Le respect de ces règles, souvent codées à travers des interdits magico-religieux,<br />
est fondé sur le contrôle social. C’est le cas par exemple pour la foresterie en mangrove<br />
et sur le plateau où certaines espèces et/ou certaines zones sont protégées, c’est aussi<br />
en partie le cas pour l’exploitation des peuplements de palmiers à huile. Ce qui est<br />
recherché à travers les différentes formes de contrôle de l’organisation de l’espace et de<br />
l’accès aux ressources, c’est bien, à travers la reproduction de la ressource, celle du<br />
groupe.<br />
Ces modes de mise en valeur peuvent être considérés comme une autre forme<br />
d’interaction entre unités écologiques. En effet, lorsque l’intensification de l’exploitation<br />
de l’une des facettes de l’agrosystème atteint ses limites dans le contexte<br />
démographique, technique et économique local, et s’accompagne d’une dégradation des<br />
conditions agronomiques/économiques, l’effort de mise en valeur est reporté sur les<br />
autres facettes.<br />
Ainsi, ces dernières années, les difficultés croissantes rencontrées dans la<br />
riziculture, qu’elle soit de mangrove ou de versant continental, se sont accompagnées<br />
d’une intensification de la pêche à pied et de la petite pêche embarquée. De même, la<br />
dégradation des conditions de la riziculture de mangrove dans de nombreux terroirs s’est<br />
accompagnée d’une recrudescence de la mise en valeur du talus côtier par de<br />
nombreuses plantations (bananiers, kolatiers, fruitiers...), mais aussi avec du manioc et<br />
du maïs. Ce mouvement s’étend maintenant aux bas-fonds d’eau douce qui sont, pour le<br />
moment, la facette la moins exploitée, comme le montrent les demandes<br />
d’aménagement formulées par les villages enquêtés.<br />
2 LA REGION ET SES TERRITOIRES<br />
La diversité et la richesse du système écologique se traduisent aussi par celle des<br />
paysages ruraux et de leurs modes de mise en valeur. Plusieurs caractères discriminants<br />
peuvent être proposés pour décrire cette diversité.<br />
Si, comme nous venons de le voir, les conditions naturelles, très différentes qui<br />
affectent les grandes unités écologiques ont occasionné une différenciation très nette des<br />
paysages ruraux en paysages d’altitude, de piémont et de mangrove, deux autres<br />
groupes de facteurs permettent d’expliquer plus finement la diversité des situations<br />
observées.<br />
D’une part, le peuplement de la Guinée Maritime, résultat d’une longue histoire de<br />
migrations et les particularités spatiales et sociales qui en découlent. D’autre part, le<br />
maillage de l’espace par un réseau urbain et de transport dont l’influence s’exerce de<br />
façon très inégale sur les campagnes.<br />
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