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Rapport_final_OGM_nov2006.pdf - FFEM

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Observatoire de la Guinée maritime – <strong>Rapport</strong> <strong>final</strong> – novembre 2006<br />

CONCLUSIONS<br />

L’étude de la dynamique de la biodiversité et de son rapport aux modes locaux de<br />

gestion s’est construite au travers de la définition d’une typologie de milieux. Ce<br />

découpage, inhérent à la démarche d’analyse, ne doit néanmoins pas dissimuler<br />

l’imbrication très étroite qu’il existe entre les différents habitats, et les notions de<br />

mosaïque et d’éco-complexe sont fondamentales ici. C’est l’approche paysagère et<br />

intégrée qui permet de mettre en perspective l’influence des pratiques locales sur le<br />

maintien, la conservation ou la réduction de la biodiversité.<br />

Tout d’abord, la variabilité des conditions micro-locales établit, en Guinée<br />

Maritime, un très fort potentiel de diversité d’habitat. Une grande variété de sols, couplé<br />

à un dense réseau hydrographique influençant les conditions d’humidité, la façade<br />

littorale et sa dynamique hydro-sédimentaire, va fonder le « substrat » pour l’installation<br />

des formations végétales.<br />

Sur ces facettes de leur environnement, les populations locales ont utilisé pour<br />

leurs activités de production chaque potentiel. Loin d’être unidimensionnelle, la<br />

production locale se réalise au cœur d’un système d’activité, et au cœur de règles<br />

d’usages et d’accès adaptées et modulables. Ce « système productif » répond à la fois<br />

aux contraintes sociales et aux contraintes des milieux.<br />

Il en résulte que les pratiques, et particulièrement l’agriculture sur brûlis,<br />

participent à maintenir la mosaïque des milieux, facteur essentiel de<br />

biodiversité. Les écosystèmes actuels sont globalement en équilibre avec les<br />

modes de gestion.<br />

Les rôles concomitants des principaux facteurs mésologiques (sol, humidité) et<br />

des modes de gestion favorisent, en Guinée Maritime, une flore riche et diversifiée<br />

représentative de plusieurs domaines biogéographiques : flore soudano-guinéenne des<br />

savanes entretenues par les feux précoces, flore guinéenne des espaces de jachère, flore<br />

des forêts humides semi-décidues dans les forêts galerie et les îlots boisés.<br />

La mosaïque des formations joue un rôle fondamental pour la résilience<br />

des écosystèmes. Chaque enclave, chaque bosquet, peut être interprété comme<br />

un réservoir de biodiversité (production assurée de leurs propres semences et<br />

refuge des animaux frugivores qui dispersent les graines d’autres espèces). Ils<br />

sont la garantie de la conservation des espèces.<br />

En effet, lors des défriches, une sélection de coupe existe. Elle concerne d’abord<br />

les grands individus ligneux, qui en cas d’abandon de longue durée de la parcelle, vont<br />

permettre la constitution d’enclaves denses (micro-climat sous la canopée,<br />

enrichissement du sol par une abondante litière). Parmi les espèces utiles qui ne seront<br />

pas coupées alors, certaines sont si bien favorisées par les agriculteurs que l’on observe<br />

l’apparition de véritables « boisements monospécifiques ». C’est le cas exceptionnel du<br />

palmier à huile (Elaeis guineensis), très abondant dans la région, c’est le cas aussi très<br />

localement du palmier rônier (Borassus aethiopum).<br />

Le cas des espèces végétales utiles se prolonge jusque dans la périphérie des<br />

villages, illustrant parfaitement la biodiversité anthropique. Dans les forêts villageoises,<br />

les populations entretiennent une grande diversité d’espèces plantés mais aussi des<br />

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