Rapport_final_OGM_nov2006.pdf - FFEM
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Observatoire de la Guinée maritime – <strong>Rapport</strong> <strong>final</strong> – novembre 2006<br />
1.2 LES FORMATIONS DES SOLS SABLEUX (SOLS DETRITIQUES)<br />
1.2.1 Savanes arborées des sols sableux : feu, arbre et paille (6)<br />
Les savanes arborées sur sables sont de composition floristique variable selon la<br />
texture et la composition du sol, la densité des espèces végétales en présence,<br />
l’exploitation par l’homme et le passage du feu. Faisant de mauvaises terres de cultures,<br />
ces espaces sont pourtant exploités. Durant toute la saison sèche, cet espace Yamfoui va<br />
être brûlé volontairement pour quatre utilisations principales : la paille à récolter pour les<br />
toitures, le pâturage, la chasse ainsi que l’entretien de l’espace autour du village. Ces<br />
espaces en accès surveillé sont sous le contrôle du chef de lignage dans les mêmes<br />
conditions que les savanes boisées. Le contrôle de leurs utilisations pose le même type<br />
de problèmes.<br />
C’est, en effet, sur cette formation qui présente plusieurs variantes qu’un nouveau<br />
marché s’est développé depuis les 5 dernières années : fabrication de charbon<br />
(principalement Syzygium guineense, Lophira lanceolata et Neocarya macrophylla) et de<br />
bois commercial (Pterocarpus erinaceus et Daniellia oliveri dépassant 10 mètres de<br />
hauteur).<br />
Une variante particulière est la savane sur sols squelettiques à fortes contraintes.<br />
Des dalles de roches gréseuses alternent avec des poches sableuses pour fournir un<br />
substrat minéral défavorable au développement végétal. Les espèces ligneuses<br />
caractéristiques de ces formations sont Fegimanra afzelii, strictement inféodée à ces<br />
milieux (en témoigne son nom local : Fanyè Garinyi, littéralement le “ frappeur de<br />
cuirasse ”), Neocarya macrophylla (Bansouma), arbres des savanes sur sable et<br />
Syzygium guineense.<br />
Sur ces sols, aucune forme d’agriculture n’est possible. Cette “ stérilité ” entre<br />
dans la catégorie des Yamfoui. Elles ne seront utilisées que pour les petits<br />
prélèvements : bois de chauffe, production (assez peu rentable) de paille de couverture,<br />
cueillette et ramassage des fruits du Bansouma (consommation légère des fruits frais et<br />
fabrication de soude pour le savon à partir des fruits calcinés). Les Yamfoui de<br />
Mankountan sont inscrits dans les parcours de transhumance des troupeaux qui<br />
descendent du Fouta en saison sèche. Tous ces différents usages s’accompagnent des<br />
feux précoces, au mois de décembre. Vu la faible productivité de ces formations, il<br />
n’existe pas de revendication de propriété ou d’usage exclusif pour ces espaces. L’accès y<br />
est complètement libre.<br />
1.3 LES FORMATIONS RIVERAINES DES COURS D’EAU<br />
1.3.1 Forêts-galeries, des espèces caractéristiques de la forêt dense humide<br />
(7)<br />
Les forêts-galeries, remarquables dans le paysage de Guinée maritime, longent le<br />
bord des marigots (sur 15 mètres de large au maximum, de part et d’autre du lit<br />
mineur). Toute l’année, qu’il s’agisse de cours d’eau temporaires ou permanents,<br />
l’humidité est maintenue.<br />
Aux yeux des villageois, ces sites sont des “forêts à diables ”, Ninnè yirè. Leur<br />
densité et leur richesse spécifique sont exceptionnelles. La majorité des espèces<br />
possèdent des fruits sucrés très recherchés par de nombreux primates. Site refuge<br />
inégalé, réserve d’eau, les forêts qui longent les marigots sont fréquentées, entre autres,<br />
par les vervets (Cercopithecus aethiops), les cercocèbes enfumés (Cercocebus atys), et,<br />
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