Mise en page 1 - Algérie news quotidien national d'information

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Analyses &
Décryptages
La rédaction d'Algérie News propose une
nouvelle rubrique dédiée à l'analyse et au
décryptage de l'actualité qui nous concerne
et qui nous entoure.
Nous lançons un appel à tous ceux et toutes
celles qui veulent y contribuer à travers des
articles ou des propositions. Vos contributions
seront les bienvenues.
Contact : ayachinews@yahoo.fr
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Tac o Tac
Informel
nocturne
Par Yacine Chabi
Albert Camus
Les faits
et le mythe
A la rentrée, le landerneau parisien sera en émoi.
La librairie Gallimard se prépare en effet à célébrer
le centenaire de la naissance d’Albert Camus.
> Suite pages 12 et 13
Le ministre de l'Intérieur
et des Collectivités locales
avait affiché une détermination
sans faille, quelques
jours avant le mois sacré.
Pour lui, l'objectif était
d'éradiquer toute forme de
commerce informel ou non-autorisé devant les
marchés « légaux » et sur la voie publique. Des
milliers de policiers ont été mobilisés. Rien qu'à
Alger, deux à trois camions de police ont pris position
à la périphérie de chaque marché couvert.
Personne n'a réussi à vendre une gerbe de persil en
dehors du circuit légal, du moins, pendant la journée.
Car ce que le dispositif mis en place par les
autorités n’avait pas prévu, c'est l'activité nocturne.
En effet, et selon certains confrères, des
deals ont été conclus. A Oran par exemple, les vendeurs
à la sauvette peuvent s'installer durant les
week-ends dans certains quartiers, sans pour
autant qu'ils soient inquiétés ou leurs marchandises
saisies. A Alger, au niveau du quartier Ferhat-
Boussaad (ex-Meissonier), pas un carton n'est
autorisé sur la voie publique durant la journée. Par
contre, une fois la nuit tombée et le jeûne rompu,
ce sont les trottoirs qui disparaissent sous les cartons
et étals des jeunes décidés à compenser leurs
pertes de chiffre d'affaires. On ne vend pas de
dioul ou de cherbat, on commercialise des milliers
d'articles vestimentaires importés de Chine ou de
Turquie. Réputé pour être un quartier calme la
nuit, Meissonier se transforme en une sorte de bas
fond du commerce en tout genre où les articles se
vendent à la criée. Tout cela devant les commerçants
« en règle » impuissants devant ce tsunami
qui change d'horaire mais reste toujours aussi nuisible
pour leurs activités.
« 90% des marchés informels ont été éradiqués
», a affirmé le ministre de l'Intérieur. Seul
détail qu'il n'avait pas précisé, c'est que seule l'activité
diurne a été stoppée, pas la nocturne. Du
côté des citoyens, on reste partagé. Personne ne
peut cracher sur cent ou deux cents dinars d'économie
qu'offrent les jeunes et leurs cartons, surtout
si l'on doit habiller deux ou trois enfants avec
un salaire qui n'est pas indexé sur le taux d'inflation.
D'autres vont encore plus loin dans leurs
analyses. Ils estiment que rien ne peut éradiquer
un système qui a mis vingt ans à se développer et à
se mettre en place. Les nouveaux marchés
construits pour absorber ces jeunes et éviter de les
voir squatter la voie publique ne suffiront pas.
L'informel a su s'adapter à la nouvelle situation.
Les pouvoirs publics devront encore une fois
revoir leur copie. A quoi peuvent servir de nouveaux
espaces commerciaux et marchés de proximité
si ils ne réussissent pas à absorber les jeunes
du trottoir ? Encore une fois, privilégier la solution
sécuritaire et vouloir l'appliquer dans la précipitation
n'aura eu que des effets contraires. Les altercations,
qui parfois se transforment en affrontements
entre policiers et jeunes vendeurs se multiplient
ces derniers jours. Il est facile de comprendre
l'attitude d'un agent de l’ordre qui ne souhaite
pas voir les choses dégénérer, en ces temps où la
moindre tension pourrait prendre des proportions
autres. Et en même temps, ce même policier ne
comprend pas pourquoi il est aux avant-postes
d'un problème qui ne le concerne pas vraiment, au
lieu de faire ce que lui incombe sa mission !
ALGERIE NEWS Samedi 17 août 2013