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2 > A L A U N E LE LIEN Massinissa Boudaoud Le cauchemar continue Les affrontements se poursuivent en Egypte avec une violence inouïe et une intensité hors du commun. Chaque jour a son lot de tueries et de morts. Aucune partie ne veut céder. Et c’est l’Egypte toute entière qui s’enlise dans l’incertitude. Déjà en temps normal, l’économie était en berne. Quelle sera l’impact d’une telle tragédie sur tous les domaines de la vie ? Sur le plan international, en tout cas, la condamnation est unanime, démontrant que l’actuel régime a vraiment franchi le Rubicon : il y eut une véritable boucherie au sens propre du terme à Rabea' Al- Adawiya et à la place Nahda. les images qui proviennent in-situ sont terriblement horribles : l’odeur de la mort est partout. Des corps calcinés, des cadavres jonchent les trottoirs, des bâtiments en flammes, des femmes ensanglantées, des enfants en larmes et les face-à-face s’inscrivent dans la durée. En un mot : Le Caire brûle. Pour la première fois, le Conseil de sécurité s’est prononcé d’une seule voix pour exprimer sa consternation et pour rappeler «le besoin de faire cesser les violences et de progresser vers une réconciliation nationale». Jamais depuis l'éviction de Morsi par la junte militaire, le 3 juillet dernier, les Nations unies n'étaient parvenues à s'exprimer d'une seule voix sur cette crise politique. C'est chose faite depuis jeudi soir. Sur demande expresse de la France, de l'Australie et de la Grande-Bretagne, le vice-secrétaire général des Nations unies, le Suédois Jan Eliasson, a «briefé le Conseil» à huis clos avant de pendre un communiqué. Cependant, d’aucuns estiment que l'organisation onusienne ne peut pas aller au-delà de cette condamnation verbale, car il y a de nombreux paramètres en jeu, à commencer par les intérêts US et de l’Etat hébreu. D’ailleurs la position de la Maison-Blanche demeure ambiguë. Tandis qu'il donnait l'impression de réagir fermement aux bains de sang, Obama a glissé des messages en filigrane qui soutiennent le pouvoir militaire égyptien. «Nous savons que beaucoup d'Egyptiens, des millions d'Égyptiens, peut-être même une majorité d'Egyptiens appelaient à un changement de cours», a-t-il expliqué, au sujet du renversement du président Morsi. Dans son message audio enregistré, le président américain a plus défendu la position américaine, en déclarant que les États-Unis ne soutiennent aucune partie. L’Oncle Sam refusait, jusqu’à présent, de qualifier de coup d’État, l’éviction du président des Frères musulmans, pour qu’il ne soit pas obligé de rompre ses programmes d'aide, qui sont surtout militaires, à l'Egypte. Il s’est lancé en revanche dans une justification particulièrement aventureuse du changement de régime. Dans ces mêmes remarques, le président américain a rappelé que son pays défend «un ensemble de principes»: « la non-violence, le respect des droits universels et un processus de réforme politique et économique». Curieusement, le mot «démocratie» n'a pas été prononcé. Il a disparu de la liste des principes recommandés à l'Egypte. La morale dans cette affaire, c’est qu’il n’appartient qu’aux Egyptiens, et uniquement à eux, de trouver une issue à leur crise. A la place Rabea’ Al Adawiya Ça sent le mort De notre envoyé spécial au Caire : Mahmoud Aboubakr Au lendemain de l’assaut opéré par les forces de police contre les partisans du président déchu Mohamed Morsi, la place Rabea’ Al-Adawiya, donne l’image d’une zone de guerre : un véritable champ de bataille. Décombres, tentes incendiées, plaques brûlées, balles et restes des cartouches, de l’eau qui coulait partout, mais aussi du sang. Ça sent le mort. Rien ne sent la vie, par contre. Les origines et les ethnies importent peu face à l’homme qui a perdu son humanité lorsqu’il a décidé d’entrer dans une guerre sur une terre qui, autrefois, était bondée de monde et considérée parmi les plus développées de l’est du Caire. Même la mosquée éponyme a vu sa façade incendiée. Des citoyens et habitants essayent tant bien que mal de tirer des restes des décombres, tandis que d’autres cherchent leurs proches parmi les cadavres et les disparus. Rien n’augure à l’optimisme devant l’amertume de la mort et de la violence devenue l’unique langue capable de s’imposer. « La survie est-elle pour le plus fort ? », comme l’on a dit lorsqu’on a accédé au trône ? Est-ce là la sagesse ou l’ignorance ? Entre les décombres, à peine j’essaye de ne pas tomber sur la mort qui venait tout juste de poser son ombre. Je retiens mon cœur et ce qui reste de ma conscience, tout en essayant avec mes camarades-journalistes d’atteindre le lieu de la « catastrophe » dont les signes n’ont toujours pas quitté la terre et la mémoire. Nous brandissons nos cartes de presse devant le portier. Après quelques mètres, Eva refuse de poursuivre le chemin. Norvégienne de nationalité, Eva n’a jamais eu à couvrir les guerres. Elle, c’est une journaliste habituée à couvrir les congrès et les concours à vocation artistique et esthétique. Mais, le destin l’a conduite en Egypte en tant que journaliste indépendante, parce qu’elle était attirée par le parcours de la révolution pacifique égyptienne qui « a surpris le monde entier » et enchanté ses leaders, avant qu’elle ne se renverse pour ses guerres sanguinaires. « Je ne m’avancerai pas avec vous », dira-telle, les yeux remplis de larmes. Michael (le journaliste français) et Mohamed Al-Charkaoui essayent de la convaincre à renoncer à sa décision. En vain. Elle explose et court en arrière. Une journaliste l’accompagne jusqu’à l’extérieur de la place. Al-Charkaoui me dit qu’« elle a dû voir quelque chose d’horrible dans les cadavres». « C’est la malédiction des pharaons», clame une femme voilée qui venait de sortir de l’intérieur, dans un état hystérique. Ses accompagnateurs tentent désespérément de lui boucler la bouche. Je m’approche de l’un d’entre eux, il me dira que son mari figure parmi les disparus. Elle n’a plus d’information sur lui, depuis le début du ramadhan, alors qu’il participait au rassemblement de Rabea’. On n’a trouvé aucune trace de lui. Il n’est pas aussi parmi les cadavres déposés à l’intérieur de la mosquée. L’un des journalistes tente de photographier une femme, qui s’en est pris à lui avant de maudire la presse et de médire sur les reporters, qui selon elle, ont fait montre d’une flagrante partialité. Des témoignages et des comités populaires A proximité de rabea’ Al Adawiya des membres du comité tentent avec des moyens de fortune de déblayer la chaussée. Sarwat Marous, 30 ans, faisait partie des manifestants présents sur le pont du 6-Octobre, dans le nord-est du Caire. Il est désormais étendu sur un brancard, un bandage sur l’œil droit et une perfusion dans le bras. «J’ai été touché par des tirs de grenade à l’œil, dans le cou et sur les bras, détaille-t-il. C’est la police qui nous a attaqués. J’étais près d’un camion de la police lorsque j’ai été touché. «Tous racontent ici la même histoire : les policiers ont d’abord utilisé des gaz lacrymogènes avant d’ouvrir le feu sur la foule.» La plupart des blessures sont la cause de balles réelles dans la tête», assure Moustapha Hassanein, un jeune médecin qui a vu défiler les victimes. Aziz Al Azbi, 26 ans, dit avoir était témoin d’horribles scènes. «Je n’ai jamais cru qu’on puisse arriver un jour à cette désolante situation: des Egyptiens qui tuent d’autres Egyptiens en plein jour ». Le jeune Egyptien estime que l’intervention policière pour déloger les Frères était sans doute sanglante, mais elle ne diffère point du traitement au cours des deux derniers mois. Les Frères ont-ils des armes ? s’interroge un journaliste qui nous accompagne. Aziz hésite avant de dodeliner. Il fulmine comme un fou : « J’ai donné ma voix à Morsi, mais je n’oserai jamais prendre des armes pour qu’il reste au pouvoir. Des journalistes français ont été molestés. Les Frères en colère s’en prennent à tout le monde. La scène où jadis les dirigeants de la mouvance islamiste prônaient leurs discours est en ruine. Un groupe de badauds s’amasse sur ce lieu, un autre prend des photos. Nous parcourons le tas de détritus et de débris pour parvenir à la mosquée éponyme, « Masjid Rabea’ Al Adawiya ». Une façade de ce lieu de culte est calcinée. Evitant les débris sur le sol, slalomant entre les véhicules calcinés, les voitures avancent librement au milieu de ce qui était, il y a deux jours encore, le principal bastion des milliers de partisans du président déchu, Mohamed Morsi. Elle faisait pignon sur rue. Lors des sit-in, elle était le lieu de prédilection des sympathisants de Morsi. Sur le bas-côté de la route, des employés se sont affairés à nettoyer la place, comme pour effacer toute trace de vie, toute trace de mort aussi. Un effort contrarié par les quelques restes de gaz lacrymogènes mais, surtout, par une odeur pestilentielle, vilain mélange de brûlé, d’excréments et de cadavres, rappelant que ces larges allées ont été, mercredi, le théâtre d’un massacre, l’un de ceux qui ne s’oublient pas. Une mosquée fait office de morgue A quelques encablures se trouve une autre mosquée : Masjid El Iman ; celle-là fait désormais office de morgue où l’on dépose les cadavres par centaines. C’est la désolation. Il n’ y avait pas que des morts. C’est quasiment une zone de guerre ? Des vivants qui cherchent des proches morts. Des blessés qui gémissent de douleurs. Près de 250 corps calcinés par le feu sont entreposés dans la mosquée Al Iman, dans le nord-est du Caire, rapportent jeudi des témoins, précisant que le dernier bilan de 525 morts établi par les autorités à l'échelle nationale risque de s'alourdir. Les personnes présentes sur place accusent le gouvernement de ne pas tenir compte des rangées de corps allongés et enveloppés dans des linceuls blancs et placés dans la mosquée, comme au lendemain d'une bataille de la Première Guerre mondiale. Des infirmiers et des bénévoles ont disposé des bâtons d'encens dans les blocs de glace qui recouvrent les corps et ont vaporisé de l'air frais pour couvrir l'odeur nauséabonde de décomposition. Ceux qui travaillent à la mosquée indiquent que les corps ne sont pas recensés dans le dernier bilan du ministère de la Santé, qui fait état d'au moins 525 personnes tuées dans les violences déclenchées par l'intervention des forces de sécurité contre deux campements au Caire des partisans du président déchu Mohamed Morsi. «Le ministère ne veut pas les reconnaître, la police ne veut pas les reconnaître», a déclaré Wafaa Hefny, professeur de littérature anglaise à l'université Al Azhar du Caire, venu en aide au personnel de santé présent sur place. Un journaliste de Reuters a comptabilisé 228 corps, précisant que le bilan exact est difficile à établir puisque certains des corps ont été déplacés à l'intérieur de la mosquée et placés dans des cercueils en vue d'être emportés. Le personnel médical a, quant à lui, fait état de 259 corps. M. A. ALGERIE NEWS Samedi 17 août 2013
Journée de colère en Egypte Cinquante autres morts Les partisans du président islamiste déchu ont manifesté vendredi, notamment au Caire. Alors que policiers et soldats ont l'autorisation d'ouvrir le feu, des affrontements ont encore fait des morts en Egypte. Les Frères musulmans avaient appelé à un «vendredi de la colère». Il est placé sous le signe de la violence. A la mi-journée, les manifestations des partisans du président déchu Mohamed Morsi ont commencé partout dans le pays. Elles font suite à l'opération sanglante menée mercredi par l'armée pour déloger les pro-Morsi réunis en deux rassemblements au Caire. Face à ces violences, le gouvernement a décrété l'état d'urgence. Depuis, l'Egypte est au bord de la guerre civile et la communauté internationale manifeste son inquiétude. François Hollande et Angela Merkel ont appelé à «une cessation immédiate des violences» et ont demandé une concertation urgente au niveau européen. Laurent Fabius s'est dit inquiet face à la radicalisation de la situation et a assuré que la diplomatie française «fait tout pour éviter la guerre civile». Catherine Ashton, porte-parole de la diplomatie de l'Union européenne, a demandé aux gouvernements européens d'évoquer entre eux les «mesures adéquates» à prendre face à la situation. Le pouvoir égyptien dit se battre contre «un complot terroriste». «Le gouvernement affirme que ses membres, les forces armées, la police et le grand peuple d'Egypte sont unis pour combattre le complot terroriste malveillant ourdi par les Frères musulmans», liton dans un communiqué du cabinet du Premier ministre. Hollande et l'Italien Enrico Letta demandent une «réaction européenne» à l'issue Le coordinateur général et porteparole de l'Alliance des révolutionnaires d'Egypte, a estimé dans cet entretien, que la responsabilité de ce qui s’est passé mercredi matin en Egypte, incombe au procureur, et aux leaders des Frères musulmans, « qui ont incité les manifestants à la violence ». Notre interlocuteur a appelé également l’actuel président égyptien par intérim Adly Mansour, de ne pas accepter la démission, de son vice-président, en l’occurrence, le Prix Nobel de la paix Mohamed El-Baradei. Algérie News : Quelle lecture faites-vous sur la situation politique qui prévaut aujourd’hui en Egypte, suite notamment aux événements de mercredi, suite à l’assaut de la police contre les deux places du Caire contre les pro-Morsi, ce qui a causé des centaines de morts ? Amr El-Wakil : C’est un scénario désolant et sanglant. Nous avons mis en garde contre ce scénario depuis le 30 juin dernier, et nous travaillons pour favoriser la sagesse et le dialogue, sur la violence dans la levée des rassemblements, et cela avec tous les acteurs concernés. Et nous étions toujours en contact avec les «Frères», avec lesquels nous avons travaillé depuis la révolution du 25 janvier, ainsi qu’avec des grands responsables du Haut conseil des forces militaires, et des responsables du gouvernement. Mais, il paraît, que c’est la partie la plus radicale au pouvoir, qui a pu imposer son avis de favoriser l’intervention militaire, soutenue par notamment les médias qui veulent en finir avec ces rassemblements, même avec la manière dont elle a été faite mercredi. Les d'un entretien téléphonique. «Ils ont également souhaité que les élections annoncées puissent effectivement se tenir», indique l'Elysée. Au Maroc, des centaines d'islamistes manifestent dans le calme contre la répression en Egypte. Environ 500 personnes ont défilé à Rabat à l'appel de la principale mouvance islamiste du Maroc. Ils ont appelé à «l'arrêt immédiat des crimes commis» dans ce pays. Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a proclamé son ferme appui leaders des Frères ont réussi également à inciter les manifestants à la violence, tout en refusant les autres solutions, et initiatives proposées afin d’éviter au pays ce scénario sanglant. Le résultat auquel nous sommes aujourd’hui en train d’assister est l’embrasement de notre pays, ainsi que tous ses patrimoines. Les Frères musulmans ont décidé d’embraser l’Egypte, comme une réaction sur la levée des rassemblements. Quelles étaient vos initiatives dont vous parlez pour éviter à l’Egypte un scénario pareil ? Comme je viens de vous le dire, nous étions en contact avec tous les acteurs pour éviter ce scénario à notre pays. Comme nous avons mis en garde contre les incitations à la violence des Frères musulmans. Nous avons appelé à trouver une solution politique à travers un dialogue national. Mais ces gens ont préféré recourir à la violence au détriment du dialogue. Les Frères ont refusé toutes les initiatives locales et internationales, ils n’étaient pas prêts au dialogue. L’initiative du D r Mohamed Salim Alloua, et des représentants du courant salafiste, représenté par le parti d’Annour, n’a pas abouti. Les Frères ne veulent pas écouter l’avis des autres, ces derniers ne croient qu’à une seule hypothèse «tout le monde s’est révolté contre les Frères et l’Islam» et cela par un putsch militaire. Mais la réalité, c’est que le peuple s’est révolté contre leur gouvernance, tout en refusant de perdre ce qui a été arraché lors de leur révolution contre l’ancien régime. Ces leaders, ne voient aucun problème de refaire en Egypte le même scénario syrien, à travers ses appels pour la création d’une armée récalcitrante et «libre». Pour cela, les Frères assument tout ce qui s’est passé dans ce pays. Mais je ne comprends pas comment le ministère de l’Intérieur n’a pas appréhendé ces leaders jusqu’à présent. ALGERIE NEWS Samedi 17 août 2013 Au milieu de ces événements quels sont les issus probables pour sortir de cette crise politique en Egypte ? La situation est très compliquée aujourd’hui depuis le 30 juin, notamment après ce qui s’est passé récemment. Alors il est très difficile de trouver une solution rapide à cette situation peu reluisante. Il s’agit d’une crise de perte de confiance, ce qui demande de grands efforts pour sortir de ce cercle vicieux. Les frères qui jouissent de très bonnes relations avec le Qatar, n’ont pas entendu sa suggestion et ses appels à la sagesse. Ce qui est désolant, les Frères ont compté sur le soutien des Occidentaux et les Etats-Unis pour revenir au pouvoir. Il y a également l’initiative du D r Catherine Ashton, qui jouit des relations privilègiées avec les frères, et qui a réussi à l’époque de Morsi, lors de la crise de la Constitution en novembre 2012, elle a rencontré Morsi, et puis elle a pu le convaincre d’effectuer un remaniement gouvernemental. Pourtant cette demande de remaniement a été refusée par le même président lorsque le peuple lui a demandé d’effectuer ce changement, c’est vraiment très grave. Devant cette situation, vous ne craignez pas l’internationalisation de la crise, notamment suite à ce qui s’est passé mercredi ? Le spectre de l’internationalisation est toujours de mise, il est d’ailleurs l’une des revendications des Frères musulmans. Ces derniers, n’ont pas cessé lors de leurs rassemblements à l’intervention étrangère pour le retour de Morsi au pouvoir. Même leurs discours ont été donnés par des différentes langues sans compter les messages envoyés par les Frères aux différents pays étrangers, pour l’internationalisation de la crise, mais ils refusent les initiatives locales. La France et l’Allemagne ont convoqué les ambassadeurs d’Egypte dans leurs pays respectifs, pour avoir plus d’explications sur les événements de mercredi. Sans oublier bien sûr > A L A U N E au pouvoir égyptien «face au terrorisme» et dénoncé «les ingérences» dans ce pays meurtri par les violences entre partisans du président islamiste déchu et forces de sécurité. «Le gouvernement et le peuple d'Arabie saoudite se tiennent aux côtés de leurs frères en Egypte, contre le terrorisme et face à tous ceux qui tentent de porter atteinte aux affaires intérieures» de ce pays, a déclaré le roi. Synthèse Yanis Ramy Amr El-Wakil «Les militaires radicaux imposent leur loi » 3 La mention a été adoptée à l’unanimité L’ONU appelle à la retenue Le Conseil de sécurité de l’ONU appelle à un « maximum de retenue » en Egypte. La déclaration a été faite après une réunion d’urgence à la demande de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Australie qui marque la première prise de position commune du Conseil sur la crise égyptienne. Même s’il ne s’agit que d’un bref communiqué qui se contente d’appeler les Égyptiens à la retenue, le fait que le Conseil de sécurité parle d’une seule voix est déjà significatif. Le Conseil n’est pas allé jusqu’à condamner les violences, ni à souligner la responsabilité des forces de sécurité comme l’avait fait le secrétaire général Ban Ki-moon, mais il notifie au gouvernement intérimaire égyptien que le monde ne ferme pas complètement les yeux. C’est la première fois que le Conseil de sécurité s’exprime sur l’Égypte. Il ne l’avait jamais fait, pas même au moment de la chute de Hosni Moubarak. Pendant les discussions à huis clos, les 15 membres sont tombés d’accord sur la nécessité de pousser l’Égypte vers un dialogue avec les Frères musulmans. Cela donne un peu de poids aux navettes diplomatiques qui vont reprendre avec Le Caire et qui ont jusqu’ici échoué à tempérer l’armée égyptienne. le discours d’Obama, et l’initiative du Conseil de sécurité pour l’organisation d’une séance spéciale sur l’Egypte. Toutes ces étapes démontrent que la crise va aller vers l’internationalisation. La démission de Mohamed El-Baradei a contribué également dans l’internationalisation de la crise vu son poids sur le plan international. Comment vous avez interprété cette démission ? C’est un grand homme et nous ne voulons pas qu’il démissionne, notamment à cette période difficile dans laquelle s’enlise le pays. C’est un grand acquis pour le pays vu son poids, sa grandeur et sa politique. Nous le respectons, mais nous ne sommes pas d’accord avec lui, sur le timing choisi pour déposer sa démission. Cette décision pourrait influer négativement sur l’Egypte, notamment sur le plan international. Nous le comprenons, il est contre la violence, et contre la manière avec laquelle les rassemblements se font. Pour cela, nous lui avons envoyé une invitation, pour qu’il renonce à sa décision, et de continuer ainsi dans le combat, comme nous avons appelé également l’actuel président égyptien par intérim Adly Mansour, de refuser sa démission. Après tout ce qui s’est passé, comment vous voyez le rôle de l’armée et les Frères dans l’avenir politique du Pays ? L’armée doit jouer un grand rôle pour assurer la sécurité du pays et assurer son existence. C’est le garant pour le peuple égyptien, et la seule institution nationale qui reste pour les Egyptiens, et qui représente les principes nationaux égyptiens dans son sens large. Et son rôle aujourd’hui est d’assurer la transition politique vers la démocratie, et de retourner par la suite dans leurs casernes après les élections présidentielle et du Parlement, et de remettre ainsi le pouvoir aux civils. Entretien réalisé par Mahmoud Aboubakr
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