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Abdelmalek Sellal en visite dans la wilaya de Jijel
Une sortie politiquement ratée !
« Nous travaillons à achever le quinquennat, bien que des projets ne puissent être reçus qu’ultérieurement (…), je ne
sais pas si je serai encore là pour continuer le chemin, auquel cas, d’autres viendront pour le faire », a déclaré Sellal.
En visite de travail et
d’inspection, jeudi, dans
la wilaya de Jijel,
Abdelmalek Sellal aura
complètement raté sa sortie. Le
Premier ministre est passé à côté
de l’actualité politique brûlante.
Lui qui était l’hôte du président
de la République Abdelaziz
Bouteflika, qui a réapparu après
une absence d’un mois (depuis le
16 juillet, date de son retour au
pays après une absence de plus de
80 jours), aurait pu profiter de
l’occasion pour éclairer l’opinion
sur les dossiers en suspens,
notamment la révision de la
Constitution et la LFC. Deux
jours auparavant, un mandat
d’arrêt international était lancé
par l’Algérie contre Chakib Khelil,
ancien ministre de l’Energie et des
Mines. Sellal n’en soufflera aucun
mot sur le sujet, encore moins sur
le scandale appelé Sonatrach II. La
rencontre tant attendue avec les
représentants de la société civile
n’a pas été riche en déclarations
lorsque Sellal prendra la parole
pour rassurer les Algériens que «
le gouvernement restera au service
du citoyen, pour qui, il a le
souci d’améliorer la situation et le
vécu quotidien ». Le Premier
ministre n’a pas trouvé utile de
verser dans les sujets « importants
». Ou bien, fut-il tenu, la veille,
d’esquiver les questions qui
fâchent et qui touchent aux «
équilibres » du pays ?
Évasif qu’il était même concernantcertaines
questions sensibles
soulevées par les intervenants
durant le débat l’ayant opposé
aux citoyens de Jijel, Sellal doutera
de l’option de sa reconduction
à la tête de l’exécutif. « Nous
travaillons à achever le quinquennat,
bien que des projets ne puissent
être reçus qu’ultérieurement
(…) et je ne sais pas si je serai
encore là pour continuer le chemin,
auquel cas, d’autres viendront
pour le faire », a déclaré
l’ex-ministre des Ressources en
Eaux. Il n’est un secret pour personne
qu’un remaniement ministériel
est imminent. Le maintien
de Sellal en poste signifie clairement
que sa candidature à la prochaine
présidentielle est à mettre
au tiroir. Dans le cas contraire, les
analyses prêteront à moult interprétations.
Des propositions telles
que « la décentralisation des projets
d’investissement dans le secteur
de la Santé », « l’intégration
des travailleurs du pré-emploi qui
sont exclus après deux années
d’exercice »,une réalité que posera
une diplômée dont le contrat de
travail a pris fin, les questions de
Apparition publique du président
Les avis divergent
du président de la République,
Abdelaziz Bouteflika, sur les écrans de la télévision
nationale algérienne, a suscité différentes
L’apparition
réactions de la classe politique. Alors que certains partis
proches du cercle présidentiel se réjouissent du «retour» du
Président aux affaires, d’autres estiment que ces images
sont insuffisantes. Elles démontrent uniquement une présence
physique.
Joint hier, par téléphone, Soufiane Djilali, président de
Jil El Jadid, a indiqué que l’apparition inattendue et furtive
de Bouteflika, signifie seulement qu’il est toujours présent
physiquement. Le problème, selon le président de Jil El
Jadid, réside dans le fait que la présence physique, à elle
seule, ne suffit pas , notamment si elle ne se traduit pas par
un suivi de projets et de la gestion des affaires de la Cité.
« Bouteflika n’est pas apte à assumer ses fonctions. Nous
avons une image d’une Algérie sans président depuis maintenant
plus de quatre mois », estime Soufiane Djilali, soulignant
que l’Algérie a franchi un pas vers une situation
périlleuse. Conformément à l’actuelle loi fondamentale,
l’ensemble des pouvoirs constitutionnels sont concentrés
entre les mains du président de la République, or celui-ci et
incapable d’accomplir ces devoirs, il aurait été plus judicieux
qu’il remette son mandat, a indiqué Soufiane Djilali.
A la lumière des donnes géopolitiques et des bouleversements
qui surviennent dans le monde, précise-t-il, la
magistrature suprême devra être confiée à une personne
jouissant de toutes ses capacités. Selon lui, l’Algérie est au
centre d’une crise géostratégique qui est en train de bouleverser
le monde arabe et en Algérie grâce à la rente pétrolière
qui est distribuée hors normes et en dehors de tout
code légal, est une façon de retarder la solution du problème
et c’est l’Algérie qui payera la facture. Selon le président
de Jil El Jadid, «le pouvoir est en train de jouer à la
roulette russe avec l’avenir du pays. Chacun préserve ses
intérêts personnels et souhaite que la situation perdure», a-
t-il dit. Les mouvements étatiques opérés par le gouvernement
ne sont qu’un trompe-l’œil. Selon lui, la plupart des
membres du gouvernement, voudraient maintenir ce statu
quo. Il y a lieu de noter que nous avons essayé de prendre
attache avec d’autres partis politiques, afin d’avoir leurs
avis, mais nos tentatives sont restées vaines. Pour rappel, le
président de la République est apparu une première fois
mercredi, jour où il recevait en sa résidence à Alger le
Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Et le lendemain, soit
jeudi, c’était autour du chef d’état-major de l’Armée nationale
populaire, Ahmed Gaïd Salah, d’être reçu. C’est la première
apparition sur la télévision du Président Bouteflika
depuis son retour de Paris le 16 juillet dernier, après 80
jours d’hospitalisation. Elle est également la première rencontre
officielle entre le Président et son Premier ministre
depuis cette date.
Mohammed Zerrouki
la « spéculation sur le ciment », «
le pillage du sable », « le dédouanement
des voitures à Jijel » et la «
demande de retrait d’un livre qui
dénigre les citoyens d’El-Milia »,
ne trouveront pas de réponses
chez Sellal.
Seule déclaration à retenir
pour le compte du Premier ministre,
la sécurisation des frontières
avec les pays voisins qui se trouvent
en crise. « L’Algérie, explique-t-il,
possède de grands
moyens de défense lui permettant
d’assurer sa sécurité ». Et d’ajouter
que de par notre stabilité, « les
plus grandes puissances mondiales
nous sollicitent pour jouer un
rôle de leader régional ».
Pourtant, « nous ne sommes pas
intéressés par le leadership »,
estime Sellal qui voit plutôt l’intérêt
du pays dans « l’adoption du
principe de non ingérence ».
Un programme
complémentaire pour
la wilaya
La visite a permis au Premier
ministre, accompagné d’un panel
de ministres dont Ould Kablia,
Amar Ghoul, Tayeb Louh, Amar
Tou, Hocine Necib et Rachid
Benaïssa, d’inaugurer et inspecter
plusieurs projets socioéconomiques
à même de booster le développement
dans cette région.
Inspectant les travaux d’extension
des ouvrages de protection du port
de Djendjen lancés en 2011,
Abdelmalek Sellal a mis l’accent
sur la nécessité de hâter l’achèvement
de ces travaux. Le Premier
ministre a, par ailleurs, procédé au
lancement de la mise en service de
la nouvelle aérogare de l’aéroport
Ferhat-Abbas, d’une capacité de
traitement de plus de 400.000 passagers/an,
et permettant de traiter
plusieurs vols simultanément et
recevoir un flux de passagers plus
importants. Sellal a aussi procédé à
la mise en service du périmètre
irrigué de Lachouat, projet s’inscrivant
dans le cadre de l’aménagement
et de l’équipement des plaines
côtières de la bande Jijel-Tahir,
sur une superficie de 4.885 hectares.
Plusieurs autres projets ont été
inspectés et/ou lancés par le
Premier ministre, qui, à l’issue de
sa visite, a annoncé un programme
complémentaire de développement
au profit de la wilaya de Jijel
qui a «bénéficié de 190 milliards
DA depuis le premier quinquennat»,
rappelle Sellal. Ainsi, un programme
supplémentaire de 5000
logements, selon différentes formules,
cinq complexes sportifs de
proximité et une auberge de jeunes
sont inscrits.
Il est aussi prévu la réalisation
d’une Ecole supérieure de métallurgie,
équipée de 1 000 places
pédagogiques et d’une résidence
de 500 lits pour un coût de 58 millions
de DA à El-Milia. 2,5 milliards
DA sont attribués aux communes
dans le cadre des PCD, et 1
milliard DA pour la réhabilitation
des chemins communaux. Pour les
malades atteints de cancer, Sellal a
annoncé la création d’un service
d’oncologie à l’hôpital de Jijel pour
un coût de 50 millions de dinars.
Le programme prévoit aussi une
trémie supplémentaire à Jijel pour
100 millions de dinars, et une autre
à El-Milia pour 5 millions de
dinars, ainsi que 18 km de route à
Ouled Rabah, pour un coût de 250
millions de dinars.
Aïssa Moussi
ALGERIE NEWS Samedi 17 août 2013