200 p. PEISEY - Parc national de la Vanoise

PNV - Maurice Mollard
De tous les biotopes qu’elle fréquente, la
vipère aspic préfère les habitats secs et
ensoleillés (lire la fiche espèce n°11). Elle
est relativement abondante sur les adrets
de Champagny-en-Vanoise où elle se nourrit
principalement de reptiles et micromammifères*.
Les pelouses rocailleuses et les vires
rocheuses des versants ensoleillés constituent
un habitat de choix pour le grand
apollon, un grand papillon blanc à taches
noires avec plusieurs gros ocelles rouges ou
orangés cerclés de noir sur l’aile postérieure.
Cette espèce protégée des massifs montagneux
est rare en France, bien que localement
abondante dans les Alpes et les Pyrénées.
Elle pond ses œufs sur les orpins ou les
joubarbes.
Autre papillon, le moiré striolé fréquente
également les stations sèches et chaudes
des adrets de Champagny-en-Vanoise.
C’est une espèce très localisée en France
mais assez répandue dans les Alpes.
Le criquet bariolé aux tibias postérieurs
d’un rouge éclatant et annelés à la base de
jaune et de noir affectionne les pelouses
sèches montagnardes à faible couvert végétal.
C’est une proie de choix pour le petit
murin, une espèce de chauve-souris.
Grand apollon
Homme et milieu :
un équilibre à trouver
Usages, intérêts économiques
et représentations
Les défrichements anciens ont permis
l’extension des pelouses d’adret, autrefois
entretenues par une fauche manuelle et un
pâturage régulier. Aujourd’hui, la fauche a
été abandonnée et ces adrets ne sont plus
guère pâturés que par des troupeaux de
chèvres. Leur situation, en bas de versant
dans le vallon de Champagny-le-Haut, fait
de ces adrets un élément important du
cadre de vie des habitants. Ce sont des
zones fréquentées par les chasseurs. Les
pentes étant raides et sans couvert forestier,
ces versants sont traversés par de nombreuses
avalanches.
Intérêts biologique
et patrimonial du milieu
Aux yeux des touristes comme des
champagnolais, ces adrets revêtent un intérêt
paysager important. Le maintien des
milieux ouverts, culturellement plus appréciés
que la friche, correspond à une réelle
demande sociale.
Les adrets de Champagny-en-Vanoise
forment une mosaïque de milieux diversifiés
et ouverts. À l’échelle du versant, cette
variété d’habitats (pelouses sèches, roches,
éboulis, quelques arbustes, etc.) présente
un intérêt biologique marqué qui s’amoindrit
si le milieu se ferme trop. Les pelouses
sèches qui composent une grande partie de
ces adrets, sont elles-mêmes d’une grande
valeur biologique, caractérisée notamment
par la présence de quelques plantes très
rares dont le dracocéphale de Ruysch. La
sécheresse du milieu favorise l’implantation
d’espèces de pleine lumière qui ne sauraient
prospérer dans d’autres types de prairies,
plus largement réparties à Champagny-en-
Vanoise. La disparition de ces pelouses
sèches par enfrichement entraînerait celle
Fiche-milieu n°3
Fiche-milieu n°3
Les milieux naturels, des lieux de vie - 55