200 p. PEISEY - Parc national de la Vanoise

Enfin, les pelouses d’altitude font partie des
milieux exploités pour l’aménagement des
pistes de ski. Le nivellement pratiqué à cette
occasion détruit le micro-relief et la végétation
elle-même. Ces pelouses résultent de plusieurs
siècles d’évolution, elles sont très difficilement
cicatrisables. Trois facteurs interviennent
: la superficialité du sol, la faible
dynamique naturelle des espèces des pelouses
d’altitude, la courte période de végétation.
Une pelouse alpine ne peut donc pas
se gérer comme une prairie artificielle de
plaine. Toute zone détruite met très longtemps
à se reconstituer même en cas de réensemencement.
Il faudra plusieurs dizaines
d’années pour retrouver le cortège floristique
d’origine.
Les pelouses représentent un capital, un
patrimoine pastoral, durement entretenu
pendant des générations et qui, faute de gestion
adéquate, peut aujourd’hui perdre de la
valeur, voire être définitivement perdu.
Enfin, citons la question du traitement
sanitaire du bétail qui peut poser des
problèmes de décomposition des bouses et
crottins en pleine nature. Certains produits,
utilisés comme vermifuges, contiennent des
substances rémanentes, à large spectre d’action*.
Ils entraînent la disparition de tous
les insectes coprophages, voire des annélides.
Une étude est en cours à l’échelle européenne
concernant les effets de ces différentes
substances.
La réalisation d’un diagnostic local des ressources
pastorales, de leur état et des enjeux
écologiques, devrait permettre de proposer des
mesures de gestion pastorale adaptées à
chaque alpage de Champagny-en-Vanoise.
Certaines évolutions, comme le développement
excessif du nard au détriment des autres
espèces, constituent une dégradation à la
fois de la valeur fourragère et de l’intérêt écologique
des pelouses concernées. Un mode
de conduite pastorale adapté permettrait
d’éviter de telles évolutions ou d’en réparer
les effets, notamment grâce à la mise en
œuvre du gardiennage ou du parcage par
rotation.
Enfin, un traitement sur site des effluents
des chalets de fabrication du beaufort
d’alpage peut être mis en place : fosses de
décantation pour les eaux blanches et
lombricompostage pour le lactosérum. La
mise en place de ce procédé est à l’étude au
nouveau chalet du Plan du Sel sur l’alpage
de la Plagne.
Fiche-milieu n°8
Fiche-milieu n°8
Propositions de gestion
Concernant le traitement sanitaire du
bétail, l’emploi de substances identifiées
comme les moins pénalisantes pour la faune
et l’environnement, surtout en alpage, est à
rechercher afin d’éviter l’apparition de formes
résistantes des parasites, la non-biodégradabilité
des déjections animales et l’empoisonnement
de la chaîne alimentaire.
PNV - Yves Brugière
Vaches à l’alpage de la Plagne
Les milieux naturels, des lieux de vie - 87