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L'Agence Européenne pour la Sécurité Maritime - EM Normandie

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A l’origine des discussions sur <strong>la</strong> création de l’AESM, deux référentiels sectoriels se<br />

distinguent, liés selon nous à l’échelle d’analyse supranationale. L’européanisation de<br />

certaines politiques publiques ne doit pas <strong>la</strong>isser croire que l’é<strong>la</strong>boration de politiques<br />

communautaires suit le même processus de décision qu’au niveau national. Effectivement, le<br />

problème crucial vient de l’acceptabilité des normes communautaires au sein de multiples<br />

systèmes politiques ayant leur culture et tradition spécifique (Müller, 2009 : 102). C’est<br />

<strong>pour</strong>quoi nous pensons que le cadre européen d’é<strong>la</strong>boration de politiques publiques peut faire<br />

l’objet d’un référentiel sectoriel (à lui seul).<br />

Expliquons ces deux référentiels sectoriels.<br />

À échelle européenne, suite à <strong>la</strong> catastrophe de l’Erika et dans un contexte de pression du<br />

grand public, le besoin d’une nouvelle légis<strong>la</strong>tion traitant de <strong>la</strong> dimension environnementale<br />

du transport maritime se ressent : « <strong>Maritime</strong> safety and the need for environmentally-friendly<br />

freight transport will figure prominently on the agenda of the new Belgian presidency of the<br />

European Union, which started on July 1 » (Article du 5.07.01). Parallèlement, un des grands<br />

défis de l’UE est de rétablir <strong>la</strong> perte de compétitivité de <strong>la</strong> flotte européenne et d’adopter des<br />

mesures permettant à ses opérateurs s’être concurrents à l’échelle internationale.<br />

Nous l’avons déjà souligné, l’échelle d’action est un point fondamental des discussions<br />

menées dans ce contexte d’amélioration de <strong>la</strong> sécurité maritime. Certains États membres<br />

optent <strong>pour</strong> faire des progrès d’abord à l’Organisation <strong>Maritime</strong> Internationale soit, à l’échelle<br />

internationale. D’autres États, dont <strong>la</strong> France, soutenue par <strong>la</strong> Communauté européenne,<br />

proposent des progrès à échelle internationale tout en se protégeant à échelle régionale. Ainsi,<br />

en octobre 2000, les représentations quant à cette création d’une Agence européenne <strong>pour</strong> <strong>la</strong><br />

sécurité maritime sont divergentes, les premiers s’interrogent sur sa pertinence alors que les<br />

autres <strong>la</strong> considèrent déjà très utile (Article du 3.10.00). Progressivement cette représentation<br />

évolue vers une vision commune, parallèlement au contexte d’action. A ce propos, une<br />

analyse plus fine montre que les thématiques de <strong>la</strong> sécurité maritime ne sont pas toutes<br />

perçues à l’identique quant à l’échelle d’action.<br />

Cette question du choix de l’échelle d’action est d’autant plus cruciale que l’action à échelle<br />

régionale de l’UE comporte un risque majeur : celui de faire croître en Europe <strong>la</strong> perception<br />

que <strong>la</strong> communauté internationale est incapable d’agir et de faire face aux défis qui<br />

s’imposent.<br />

Certes, aux yeux de l’UE, l’OMI ne semble pas toujours suffisamment radicale et sa portée<br />

internationale induit des vitesses d’action lentes. Margot Wallström, commissaire européenne<br />

à l’environnement explique, par exemple, que dans <strong>la</strong> question du transport de certains fiouls<br />

par certains types de navires, l’OMI doit être plus radicale (Article du 27.11.02).<br />

L’augmentation des limites d’indemnisation des déversements de pétrole divise l’OMI<br />

(Article du 16.10.00) et, <strong>la</strong> question des déversements de produits chimiques comporte des<br />

vides juridiques en matière de responsabilité : <strong>la</strong> convention de l’OMI sur ce point doit encore<br />

être ratifiée et entrée en vigueur, ce qui nécessite du temps (Article du 06.11.00). De fait, en<br />

septembre 2001, Bruxelles s’apprête à prendre des mesures sur le régime de responsabilités en<br />

cas de déversements, même si elle espère toujours une action à échelle mondiale (Article du<br />

19.09.01).<br />

Dans ce contexte l’UE veut explorer de nouvelles façons d’améliorer <strong>la</strong> sécurité maritime à<br />

l’OMI autour de <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un cadre international stable et fondé sur le principe de <strong>la</strong><br />

liberté, durable et légitime (Article du 05.06.02). Pour ce faire, le besoin de standards<br />

européens <strong>pour</strong> faire pression sur l’OMI apparaît rapidement. L’UE cherche de fait à agir à<br />

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