L'Agence Européenne pour la Sécurité Maritime - EM Normandie

pour devenir une référence incontournable en matière d’expertise sur la sécurité maritime. Les
tâches principales du directeur, décrites, montrent surtout les liens à tisser avec les
opérationnels à diverses échelles (Article du 15.01.03).
La nomination de Willem de Ruiter à la tête de l’AESM en janvier 2003 fait naître des
réactions variées. Elle vient néanmoins sceller le débat sur la naissance ou non d’une telle
agence, elle conclut de fait une phase cruciale.
Les représentations au sein de l’UE ont évolué autour de la concrétisation de l’agence. Qu’en
est-il au sein du secteur maritime?
Il est important de préciser que dès le début des discussions à l’origine de la création de
l’AESM, Mme Lalis, directrice du transport maritime à la commission européenne, a cherché
à dissiper les craintes de l’industrie en explicitant que l’ajout de nouvelles contraintes serait
mal venue et que l’agence ne pourrait créer ni standards techniques, ni lois, ni faire de
contrôles additionnels des navires…(Article du 18.09.00).
De manière récurrente, ce rôle consultatif et de proposition de l’agence est mis en avant, la
nouvelle agence constitue seulement un organe pour le maintien de la sécurité maritime.
Pourtant, l’industrie maritime ne semble pas convaincue par ce propos. Dans un contexte où
celle-ci est encore très dubitative face à la création de cette agence, le choix du directeur
constitue un élément crucial.
M. de Ruiter, auparavant chef de la sécurité maritime au sein de la direction de l'énergie et des
transports, remporte ce rôle essentiel de mener à bien les initiatives en matière de sécurité
maritime à Bruxelles (Article du 30.01.03). Ce poste est reconnu comme sensible eu égard
aux enjeux politiques nationaux et internationaux qu’il comporte. Les avis de l’industrie quant
à cette nomination semblent plutôt favorables (Ibid.): « Intertanko said that Mr de Ruiter "has
been open to with industry and understands the very well».
D’emblée, Mr de Ruiter cherche à limiter les craintes de l’industrie quant à cette nouvelle
agence, notamment quant à ses actions régionales (Article du 12.02.03).Des critiques et des
craintes subsistent cependant. Plusieurs auteurs de l’industrie maritime confrontent leurs
points de vue dans trois articles du 20 février au 27 février 2003, avec toujours comme thème
principal le besoin ou non d’agir à échelle régionale. Pour les uns, les efforts déjà fournis pour
limiter la pollution ne sont pas pris en compte et l’amélioration de la sécurité apparaît quelque
peu comme un faux problème ; du moins, dans le cadre du Prestige, le problème a été
l’absence de lieu de refuge pour un navire en détresse (Article du 20.02.03).
Par ailleurs, le comité grec de Londres de coopération de la navigation (London’s Greek
Shipping Co-operation Committee) fustige la politique européenne de sécurité maritime mise
en place après la catastrophe du Prestige, il la qualifie de démagogie politique. Il dénonce
aussi certains propos de Mr de Ruiter (Article du 27.02.03):
“ […] how we have arrived at the situation where the head of a European agency can
address a gathering of respectable businessmen as if they were naughty schoolboys,
the Committee said. It commented: We are looking for some recognition and respect
from governments for an industry, which has reduced incidents involving pollution of
the maritime environment from ships to 10% of the level that existed 20 years ago.”
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Le besoin de reconnaissance face aux efforts déjà effectués est de nouveau à noter, et les
pressions politiques utilisées comme argument pour légitimer cette politique de sécurité
maritime sont critiquées. Ainsi, ce comité grec souhaite des résistances (Ibid.).
La double position qui persiste au sein de l’industrie maritime européenne incite le
gouvernement grec qui assure la présidence de l'UE a demandé une approche plus globale à