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L'Agence Européenne pour la Sécurité Maritime - EM Normandie

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double échelle même si, là encore, toutes les thématiques ne seront pas réglées à échelle<br />

régionale. Dès avril 2001, les hauts fonctionnaires européens travaillent à une ligne commune<br />

de l’UE <strong>pour</strong> préparer les négociations sur l’amélioration du p<strong>la</strong>fond des indemnités (Article<br />

du 06.04.01). La plupart des États membres sont dès lors en faveur du principe d’une agence<br />

européenne <strong>pour</strong> <strong>la</strong> sécurité maritime (Article du 04.04.01). Cette volonté d’une vision<br />

commune <strong>pour</strong> peser davantage comme poids politique dans les décisions de l’OMI an<br />

semble-t-il, joué en faveur de cette nouvelle agence.<br />

Le second référentiel, celui du secteur maritime, se distingue de cette visée européenne.<br />

L’industrie maritime paraît plutôt favorable à l’amélioration de <strong>la</strong> sécurité maritime, même si<br />

certaines mesures sont mal perçues. Par exemple, début 2001, Intertanko, association<br />

indépendante d’armateurs de pétroliers, renforce sa présence à Londres dans le but de<br />

maintenir un esprit de conciliation avec <strong>la</strong> Communauté européenne et le Parlement européen<br />

en contribuant aux diverses initiatives prévues dans le cadre du Pack Erika 2 (Article du<br />

14.02.01). En avril 2001, W. Hoegh, président de cette association se dit favorable à l’AESM<br />

<strong>pour</strong> développer des règles uniformes <strong>pour</strong> une croissance des standards de qualité (Article du<br />

20.04.01). Les acteurs du monde maritime semblent conscients de <strong>la</strong> nécessité et de <strong>la</strong><br />

légitimité de <strong>la</strong> protection environnementale mais, ils souhaitent éviter <strong>la</strong> multiplication des<br />

standards et ne veulent pas nuire à <strong>la</strong> compétitivité de l’Europe dans les affaires maritimes.<br />

Dans cette perspective, l’ECSA, association des armateurs européens, suit de près l’évolution<br />

de <strong>la</strong> politique maritime de <strong>la</strong> commission européenne (Article du 21.10.02). Par ailleurs,<br />

diverses associations représentantes de l’industrie maritime multiplient les actions auprès de<br />

l’OMI et de l’UE <strong>pour</strong> faire avancer le sujet des ports refuges, preuve que <strong>la</strong> sécurité maritime<br />

est une préoccupation.<br />

La création d’une agence européenne <strong>pour</strong> <strong>la</strong> sécurité maritime ne fait <strong>pour</strong>tant pas<br />

l’unanimité au sein du secteur maritime. Il faut dire que, suivant une perspective historique, <strong>la</strong><br />

tradition d’intervention en transport maritime reste régie par un cadre international. De fait,<br />

des arguments contre une telle agence se retrouvent dans les articles de Lloyd’s ListPour<br />

certains, une telle agence est tout à fait inutile car les autorités de l’UE coopèrent déjà quand<br />

elles en ont besoin et ce, efficacement : le Paris Mou et <strong>la</strong> base Equasis sont d’ailleurs des<br />

modèles de cette coopération (Article du 21.08.01). La crainte d’une entité trop administrative<br />

semble fonder en partie ces critiques. Pourtant, celles-ci semblent précoces en 2001 car<br />

l’agence et les missions qui lui seraient confiées ne sont pas encore tangibles : c’est à partir de<br />

l’année 2002 que <strong>la</strong> création de l’agence devient plus concrète.<br />

Page14<br />

Ainsi, aux prémisses de <strong>la</strong> création de l’agence, deux référentiels se distinguent, l’un<br />

européen, l’autre maritime. La comparaison de ces référentiels au référentiel global, amène<br />

plusieurs constats. Le référentiel européen se distingue du référentiel global dans le sens où<br />

les limites du système sont représentées par <strong>la</strong> perte de compétitivité et non par les pavillons<br />

de comp<strong>la</strong>isance et <strong>la</strong> crainte des multinationales. Par ailleurs, cette comparaison renvoie aux<br />

garde-fous et à leur échelle d’action, pas suffisamment adéquate si l’on considère le<br />

référentiel européen au sein duquel une réflexion sur les réglementations et actions à échelle<br />

régionale est menée.<br />

Les représentations du référentiel maritime sont différentes de celles du référentiel global. Les<br />

premières ne sont pas empreintes de catastrophisme bien que <strong>la</strong> protection environnementale<br />

apparaisse de plus en plus légitime. Pourtant, certaines de ces représentations sont proches en<br />

termes d’échelle d’action : par tradition l’intervention maritime est induite par l’échelle<br />

internationale, l’implication régionale fait donc craindre une atteinte à <strong>la</strong> compétitivité et une<br />

multiplication des standards. De fait, entre les deux référentiels sectoriels, les représentations<br />

divergent mais sont identifiées. D’ailleurs les ponts entre l’un et l’autre existent.

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