L'Agence Européenne pour la Sécurité Maritime - EM Normandie
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Introduction<br />
Peut-on renouveler l’analyse des politiques maritimes et, plus spécifiquement, son étude des<br />
dimensions d’acteurs et des représentations, en empruntant aux approches développées en<br />
science politique ?<br />
L’objectif est ambitieux, les recherches dans le domaine maritime étant encore peu<br />
conceptualisées (Aufray, 2004).<br />
Nous postulons que le recours à des approches développées dans les sciences politiques, telle<br />
celle défendue par Pierre Müller, peut contribuer de façon pertinente à l’étude des politiques<br />
maritimes à l’image, par exemple, des apports de <strong>la</strong> science politique aux recherches<br />
sociologiques sur <strong>la</strong> ruralité française (présentés notamment dans Mischi et Renahy, 2008).<br />
Nous soutenons en effet que l’analyse cognitive des politiques publiques peut permettre une<br />
meilleure compréhension de certaines politiques publiques maritimes.<br />
Prenons <strong>pour</strong> exemple, l’adoption d’une politique maritime commune qui à <strong>la</strong> création de<br />
l’Europe a du sembler pertinente <strong>pour</strong> deux raisons principales : le déclin de l’industrie<br />
maritime européenne des décennies antérieures et l’importance du commerce maritime <strong>pour</strong><br />
l’Europe. A l’heure actuelle <strong>la</strong> politique maritime, malgré une volonté d’é<strong>la</strong>borer une<br />
politique indépendante de <strong>la</strong> mer, reste soumise à <strong>la</strong> politique commune des transports.<br />
Pourtant, une véritable politique maritime européenne est un enjeu de taille et <strong>la</strong><br />
compréhension de son développement une priorité scientifique et politique. Nous en voulons<br />
<strong>pour</strong> preuve certaines décisions attestant <strong>la</strong> volonté d’une approche globale de <strong>la</strong> sécurité<br />
maritime et marquant l’intérêt grandissant accordé aux considérations environnementales au<br />
sein de l’UE. Il en est ainsi de <strong>la</strong> création de l’Agence Européenne <strong>pour</strong> <strong>la</strong> Sécurité <strong>Maritime</strong><br />
(AESM) dont le rôle consiste à assister <strong>la</strong> Commission et les Etats membres en matière de<br />
sécurité maritime, de sûreté maritime et de prévention de <strong>la</strong> pollution causée par les navires.<br />
Certes, à <strong>la</strong> suite des naufrages de l’Erika, en 1999 et du Prestige en 2002, l’Union<br />
européenne a souhaité renforcer <strong>la</strong> sécurité maritime par le bais de différentes mesures<br />
légis<strong>la</strong>tives. Pourtant, l’intérêt commun en matière de sécurité maritime ne va pas de soi, en<br />
raison du rôle de l’industrie maritime et du désir des Etats membres d’exercer seuls leurs<br />
compétences.<br />
L’objet des travaux présentés ici est alors de sonder l'applicabilité des approches cognitives<br />
aux politiques maritimes et tenter de cerner son apport aux études maritimes.<br />
Nous commençons par exposer trois paradigmes différents d’analyse des politiques publiques.<br />
Puis, le cas de l’Agence européenne <strong>pour</strong> <strong>la</strong> sécurité maritime est étudié par le biais de<br />
l’analyse cognitive des politiques publiques.<br />
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