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L'Agence Européenne pour la Sécurité Maritime - EM Normandie

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institutionnelles qui peuvent peser sur les processus étudiés. Il faut souligner ici <strong>la</strong> proximité<br />

avec l’approche cognitive des politiques publiques car les institutions sont perçues comme des<br />

cadres d’interprétation du monde. Enfin, les idées sont les éléments cognitifs et normatifs qui<br />

participent à l’action publique. Cette perspective rejoint là encore l’approche cognitive et<br />

normative des politiques publiques autour des notions de référentiels et de paradigmes et des<br />

auteurs tels que Pierre Muller, Bruno Jobert, etc. Il est certes difficile d’isoler les éléments<br />

normatifs et cognitifs toutefois ces éléments peuvent être repérés par l’étude des récits tenus<br />

par les acteurs car les discours sont révé<strong>la</strong>teurs des représentations véhiculées de manière<br />

inégalement consciente, comme l’explique Radatelli (dans Palier et Surel, 2005 : 17). Ainsi,<br />

de ces analyses décomposées se révèlent d’emblée des interactions : entre les intérêts et les<br />

institutions, les premiers ne peuvent être détachés du contexte institutionnel dans lequel ils<br />

évoluent, entre les idées et les intérêts car l’enjeu d’une action publique est de rassembler, il<br />

s’agit d’agréger des intérêts et perspectives différentes (c’est <strong>pour</strong>quoi on parle de « logique<br />

d’agrégation ») (Palier et Surel, 1998 : 18). En résumé :<br />

Comprendre <strong>pour</strong>quoi une mesure de politique publique a été adoptée passe donc par<br />

l’analyse de sa capacité à agréger des intérêts divergents, voire contradictoires, par <strong>la</strong><br />

compréhension de <strong>la</strong> polysémie de son contenu, qui repose sur ce que Bruno Jobert<br />

qualifie d’« idéologie molle ». Plutôt que de chercher à reconstituer le sens d’une<br />

mesure au moment de son é<strong>la</strong>boration et de son adoption, il convient, dès lors, d’en<br />

saisir les sens possibles, afin de comprendre comment un consensus ambigu a pu se<br />

créer autour de cette mesure. (Palier et Surel, 1998 : 19)<br />

Dans ce processus des trois « i », l’apport des éléments cognitifs et normatifs est indéniable :<br />

ils permettent de s’interroger sur les changements de représentations et leurs conséquences<br />

<strong>pour</strong> l’action publique.<br />

Il faut ainsi reconnaître <strong>la</strong> pertinence et l’intérêt de cette perspective d’analyse des « 3 i » <strong>pour</strong><br />

cerner une vision et une étude globale de l’action publique. Pourtant, dans le cas de l’Agence<br />

Européenne <strong>pour</strong> <strong>la</strong> Sécurité <strong>Maritime</strong> (AESM), nous ne cherchons pas à établir de<br />

mécanisme par le séquençage des processus au sein d’une grille d’analyse. Notre intérêt se<br />

porte sur les représentations et leurs évolutions qui ont conduit à <strong>la</strong> création de l’AESM en<br />

lien avec les intérêts. C’est <strong>pour</strong>quoi les travaux sur l’approche cognitive des politiques<br />

publiques nous interpellent. Ceux-ci sont d’une grande diversité 2 surtout lorsque l’on définit<br />

les approches cognitives de l’action publique de manière <strong>la</strong>rge, comme le font Sabatier et<br />

Sch<strong>la</strong>ger qui considèrent comme telles toutes les démarches qui mettent l’accent sur le rôle<br />

des idées et de l’apprentissage (2000 : 210).<br />

1.3. L’analyse cognitive des politiques publiques et le cas de l’Agence<br />

européenne <strong>pour</strong> <strong>la</strong> sécurité maritime<br />

Nous nous concentrons ici sur l'approche cognitive des politiques publiques, illustrées en<br />

France par les travaux de Pierre Müller. D’une part, le concept de référentiel, central dans<br />

cette approche, permet d’aborder <strong>la</strong> question des représentations à l’origine de <strong>la</strong> création de<br />

l’AESM. En effet, cette démarche qui considère que l’objet des politiques publiques ne<br />

consiste pas seulement à solutionner des problèmes mais aussi à construire des cadres<br />

2 A ce propos, l’article de Sabatier et Sch<strong>la</strong>ger, revue française de science politique, 2000, vol. 50, n°2, pp 209-<br />

234 est des plus pertinents.<br />

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