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CAMAROMANCE<br />

“The parade”<br />

(Lazy at Work)<br />

A l’image de cette jeune fil<strong>le</strong> recroquevillée qui illustre<br />

la pochette, Martine Groulx semb<strong>le</strong> vouloir prendre <strong>le</strong><br />

temps de se recentrer sur el<strong>le</strong>-même et d’al<strong>le</strong>r chercher<br />

des choses plus<br />

profondes, peut-être<br />

plus personnel<strong>le</strong>s<br />

aussi. Sa voix<br />

graci<strong>le</strong>, presque tout<br />

juste éclose, livre<br />

des textes forts<br />

en images, pas<br />

forcément longs<br />

mais à l’évocation percutante, souvent proche d’une<br />

Françoiz Breut. Très peu de fioritures musica<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s<br />

treize titres se concentrent pour l’essentiel sur une<br />

base chant / guitare simp<strong>le</strong> et sincère. Une démarche<br />

musica<strong>le</strong> en accord avec son écriture que Serge<br />

Nakauchi Pel<strong>le</strong>tier (Pawa Up First, Beast) l’a aidé à<br />

traduire sur ce très bel album. Camaromance n’est pas<br />

une femme au bord de la crise de nerfs ; el<strong>le</strong> est, au<br />

contraire, en quête de sens sur ce qui peut bien agiter<br />

la parade qui l’entoure. www.camaromance.com<br />

Damien Baumal<br />

SEVENS PROJECT<br />

“Sevens Project”<br />

(Dare to Care / Se<strong>le</strong>ct)<br />

Patrick Watson, Bell Orchestre, Torngat, Besnard Lakes,<br />

Kid Koala… Ce ne sont que quelques-unes des<br />

nombreuses formations bien en vue sur la scène<br />

montréalaise qui<br />

prêtent un de <strong>le</strong>urs<br />

membres à ce projet<br />

original. Initiée par<br />

la boîte Moondata<br />

Productions, <strong>le</strong>ur<br />

rencontre attendue<br />

donne un album<br />

conceptuel post-rock<br />

et expérimental, influencé par la musique contemporaine,<br />

avec de somptueux arrangements de cordes,<br />

des moments plus rock et des échantillonnages.<br />

Si <strong>le</strong> tout, mixé par nul autre qu’Amon Tobin, est<br />

principa<strong>le</strong>ment instrumental, on reconnaît ça et là la<br />

voix bien caractéristique de Watson (sur Static, Ha<strong>le</strong>yia<br />

et Hope) et son piano. Un disque-événement touffu<br />

qui présente une alternance de pièces énergiques<br />

(E<strong>le</strong>gant hot-dog), pesantes (Bicameral breakdown)<br />

et aériennes (National lullaby).<br />

myspace.com/sevensproject<br />

Marie-Hélène Mello<br />

VULGAIRES MACHINS<br />

“Requiem pour <strong>le</strong>s sourds”<br />

(Les Disques Indica)<br />

Après avoir marqué <strong>le</strong> paysage de la musique<br />

francophone avec des albums énergiques, offrant un<br />

équilibre parfait entre <strong>le</strong> sty<strong>le</strong> et <strong>le</strong> propos, <strong>le</strong>s poids<br />

lourds du punk-rock<br />

québécois reviennent<br />

avec un cinquième<br />

album très attendu.<br />

La grande question :<br />

surpasse-t-il ses<br />

prédécesseurs ?<br />

Disons que c’est<br />

discutab<strong>le</strong>. Pas de<br />

doute, il s’agit là d’un excel<strong>le</strong>nt album. Mais à force<br />

d’é<strong>le</strong>ver la barre toujours plus haut, on peut en venir à<br />

plafonner. Les mélodies sont toujours accrochantes et<br />

<strong>le</strong>s textes tout aussi incisifs et dénonciateurs. Abordé<br />

avec cynisme, l’ensemb<strong>le</strong> des propos de cet album<br />

pourrait se résumer en un concentré de constats<br />

sociaux inquiétants… voire même déprimants. Avec<br />

ce nouvel effort studio, <strong>le</strong>s Vulgaires Machins<br />

demeurent une des alternatives québécoises <strong>le</strong>s plus<br />

intéressantes au “prêt-à-écouter “ des grandes maisons<br />

de disques. Emmanuel Lauzon<br />

KARKWA<br />

“Les chemins de verre”<br />

(Audiogram / Se<strong>le</strong>ct)<br />

Entre <strong>le</strong>s concerts de <strong>le</strong>ur dernière tournée française,<br />

<strong>le</strong>s cinq musiciens du groupe québécois de l’heure se<br />

sont rendus au studio La Frette à Paris pour enregistrer<br />

ce qui allait devenir<br />

un quatrième disque<br />

nourri par l’improvisation.<br />

Le résultat<br />

est un recueil<br />

envoûtant de 12<br />

titres témoignant de<br />

l’expérience acquise<br />

sur scène ou en<br />

studio avec d’autres artistes québécois. Les chansons<br />

aux accents folk-rock, la richesse de ce qui est en voie<br />

d’être nommé <strong>le</strong> “son Karkwa”, <strong>le</strong>s harmonies voca<strong>le</strong>s<br />

et plusieurs incursions aériennes bien maîtrisées nous<br />

situent en terrain connu. On découvre toutefois avec<br />

plaisir une quête de simplicité nouvel<strong>le</strong> (Marie tu<br />

p<strong>le</strong>ures). Plus en douceur que Le volume du vent,<br />

l’ensemb<strong>le</strong> assez homogène traduit la sensibilité pop<br />

et l‘efficacité mélodique (Le pyromane) des Karkwa<br />

comme nous <strong>le</strong>s aimons. www.karkwa.com<br />

Marie-Hélène Mello<br />

TRICOT MACHINE<br />

“La prochaine étape”<br />

(Grosse Boîte)<br />

Pour ce deuxième album, Tricot Machine fait preuve de<br />

maturité et désire appuyer sur la prochaine étape<br />

musica<strong>le</strong> maintenant convoitée. Chose dite, chose<br />

faite. Bien que <strong>le</strong><br />

coup<strong>le</strong> Catherine<br />

Leduc et Matthieu<br />

Beaumont soit resté<br />

fidè<strong>le</strong> aux textes de<br />

Daniel Beaumont,<br />

frère de l’autre, et<br />

aux arrangements<br />

de David Brunet, on<br />

sent que l’équipe a voulu étoffer l’aventure. Les textes<br />

naïfs et contemporains bien mis en avant réchauffent<br />

toujours <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures du cœur, <strong>le</strong>s âmes larguées par<br />

une vie de consommation et de plastique ; mais là où<br />

l’aventure se renouvel<strong>le</strong>, c’est dans l’instrumentation,<br />

et principa<strong>le</strong>ment l’utilisation d’une chora<strong>le</strong> et d’une<br />

orchestration fine, qui agrémente sans dénaturaliser. Le<br />

côté bric-à-brac est ainsi gentiment poli. Evidemment,<br />

<strong>le</strong> côté enfantin appuyé par <strong>le</strong> timbre de voix et<br />

l’énergie de Catherine, demeure. Grâce à cette<br />

alchimie, Tricot Machine dégage une fraîcheur, sa<br />

fraîcheur. www.tricotmachine.ca Sarah Lévesque<br />

COURTNEY WING<br />

“Bouquet of might and fury”<br />

(Bonsound)<br />

Ce serait se tromper que de croire que tout n’est que<br />

puissance et fureur dans <strong>le</strong> troisième album de ce néo-<br />

Montréalais. Sa collaboration avec un orchestre folk de<br />

15 musiciens (dont<br />

certains membres de<br />

Bel<strong>le</strong> Orchestre et<br />

Godspeed ! You…)<br />

donne certes à voir<br />

<strong>le</strong>s choses en grand<br />

sur plusieurs<br />

montées soniques,<br />

mais une mélancolie<br />

fragi<strong>le</strong> ne quitte pas <strong>le</strong>s huit morceaux. Sûrement ce<br />

timbre de voix fatigué, un peu nasillard à la Bob Dylan,<br />

qui lui donne ce côté hors du temps. Le ta<strong>le</strong>ntueux<br />

songwriter y fou<strong>le</strong> la poussière d’une americana<br />

oubliée, d’une folk décharnée comme on marcherait au<br />

milieu d’un village fantôme. Des souvenirs jaillissent de<br />

derrière ce décor, l’orchestre rallume la flamme et nous<br />

fait tressaillir d’émoi. La puissance est alors musica<strong>le</strong><br />

mais la fureur el<strong>le</strong>, est intérieure.<br />

www.courtneywing.com<br />

Damien Baumal<br />

Michel Pinault<br />

41<br />

uN k COMME kEBEC<br />

Radio Radio<br />

BELMUNDO REGAL : UNE ODYSSÉE HUMORIS-<br />

TIQUE OU… MYSTIQUE ? LE TRIO ACADIEN<br />

MULTIPLIE LES ANALOGIES INUSITÉES POUR<br />

DÉCRIRE SA TRAJECTOIRE, AUX FRONTIÈRES<br />

DES STYLES MUSICAUX ET DES MOTS.<br />

Bien visib<strong>le</strong> en ce moment sur toutes <strong>le</strong>s scènes francophones<br />

d’Amérique, ce groupe issu des provinces maritimes du Canada<br />

est probab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> seul à résumer ainsi son parcours : “En<br />

termes d’animaux, notre premier album était un pitbull, <strong>le</strong> nouveau<br />

est un tigre blanc et <strong>le</strong> troisième sera une licorne. En termes<br />

de moyen de transport, <strong>le</strong> 1 er était une voiture sport, <strong>le</strong> 2 e est un<br />

voilier et <strong>le</strong> 3 e sera la lévitation.” Jacques Doucet, Gabriel Ma<strong>le</strong>nfant<br />

et A<strong>le</strong>xandre Bilodeau éprouvent un malin plaisir avec <strong>le</strong>s<br />

images, <strong>le</strong>s mots, <strong>le</strong>s sons, la scène… et peut-être aussi <strong>le</strong>s journalistes.<br />

Du moins, c’est ce que nous avait permis de découvrir<br />

Cliché hot, <strong>le</strong> “pitbull” de Radio Radio né en 2008.<br />

Un an après ce recueil de hits dansants (Jacuzzi, Forme elliptique)<br />

qui a détonné dans <strong>le</strong> paysage hip-hop / é<strong>le</strong>ctro montréalais,<br />

Timo, membre fondateur, a subitement quitté <strong>le</strong> groupe.<br />

C’est en présentant quand même <strong>le</strong>ur spectac<strong>le</strong> sans lui qu’ils<br />

ont compris que Radio Radio pouvait bril<strong>le</strong>r juste à trois, formu<strong>le</strong><br />

qui a été conservée. “Le départ de Timo a était naturel, comme<br />

un serpent qui se sépare de son ancienne peau et qui continue<br />

plus léger que jamais”, résume <strong>le</strong> trio, avec la touche origina<strong>le</strong><br />

qu’on lui connaît.<br />

En 2009, <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s pièces qui allaient garnir Belmundo regal<br />

naissaient déjà. Certaines d’entre el<strong>le</strong>s, comme Tômtôm et<br />

Dekshoo, faisaient d’ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong>urs preuves sur <strong>le</strong>s pistes de<br />

danse. Mais il a fallu patienter jusqu’en mars pour écouter <strong>le</strong><br />

disque et être p<strong>le</strong>inement rassurés : Radio Radio est plus en<br />

forme que jamais. Le hip-hop laisse plus d’espace à la diversité :<br />

beats é<strong>le</strong>ctro de Gabriel et A<strong>le</strong>xandre, influences funk et soul<br />

plus présentes, cuivres, etc. Le tout, en conservant l’humour du<br />

groupe et <strong>le</strong> phrasé bien maîtrisé de Jacques (Jacobus), rejoint<br />

à l’avant-scène par ses deux acolytes, dont on entend davantage<br />

la voix. Une nouvel<strong>le</strong> présence féminine, cel<strong>le</strong> de Whitney Laf<strong>le</strong>ur,<br />

se fait même remarquer : “On l’a rencontrée à un spectac<strong>le</strong><br />

en Abitibi et el<strong>le</strong> avait <strong>le</strong> “it” qu’on recherche sur un “stage”. E<strong>le</strong>vée<br />

avec Louis Armstrong et Ella Fitzgerald, el<strong>le</strong> a l’âme d’une<br />

vraie diva !” A écouter : Kenny G non-stop.<br />

Marie-Hélène Mello<br />

“Belmundo regal” - Bonsound / Se<strong>le</strong>ct<br />

www.laradioradio.com

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