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BRuitaGE<br />
SOUVARIS / SINCABEZA<br />
“Clown jazz”<br />
(Gringo Records)<br />
Gravée sur viny<strong>le</strong>, la rencontre entre <strong>le</strong>s Anglais<br />
Souvaris, et <strong>le</strong>s Bordelais Sincabeza, partie de plaisir<br />
amica<strong>le</strong> mais engagée, chacun s’appliquant à dévoi<strong>le</strong>r<br />
son jeu sans détour : un rock instrumental au groove<br />
percutant… Les premiers lancent Great Scott,<br />
élégante démonstration aux mélodies galopantes,<br />
étoffent, puis épurent avec luminosité. Enchaînement<br />
avec l’intensif Hello, Antelope ; <strong>le</strong>s guitares grattent<br />
et un clavier crée sa touche de légèreté. Les couches<br />
s’ajoutent, un break au piano, et <strong>le</strong>s lignes claires et<br />
saturées repartent gaiement. Les seconds accueil<strong>le</strong>nt<br />
un quatrième membre, pas seu<strong>le</strong>ment en renfort,<br />
aussi là pour couvrir des perspectives encore<br />
inexploitées. Alors, vigoureux et vibrant, Bacalacola<br />
nous envoie vio<strong>le</strong>mment valser… Faci<strong>le</strong> à compter,<br />
avec une attitude impulsive toujours plus marquée, et<br />
<strong>le</strong> final, imposant et virevoltant de Malalido. La tête<br />
tourne, tourne… www.sincabeza.org/sincavaris<br />
Béatrice Corceiro<br />
STEFF TEJ ET LES ÉJECTÉS<br />
“To the roots”<br />
(Les Disques du Tigre)<br />
Le punk a 33 ans ! Mine de rien, avec un passé<br />
chargé d’excès comme <strong>le</strong> sien, <strong>le</strong> No Future a toujours<br />
de l’avenir. 33 ans, l’âge d’al<strong>le</strong>r faire l’acrobate <strong>le</strong>s<br />
bras en croix, l’âge de se marier et de poser <strong>le</strong>s<br />
amplis. Sur ses 33 ans, Steff Tej et <strong>le</strong>s Ejectés en<br />
occupent <strong>le</strong>s deux tiers, soit vingt ans à tracer <strong>le</strong> sillon<br />
d’un punk-rock-ska-reggae-rocksteady à la sauce<br />
jamaïco-british. Sacré passé, sacré passif ! Fidè<strong>le</strong>,<br />
sincère, généreux, To the roots est un disque qui ne se<br />
la raconte pas ; entre Brixton, Kingston et Limoges, <strong>le</strong><br />
triang<strong>le</strong> des bermudas-Doc Martens où se sont perdus<br />
Suzie la headbanger, Sheena la punk-rocker, Sid <strong>le</strong><br />
vicieux et tant d’autres. En anglais - et la référence<br />
aux Clash devient lumineuse d’évidence - en français<br />
parce que quand même… To the roots est <strong>le</strong> retour<br />
aux sources d’un groupe qui ne s’est jamais éloigné,<br />
qui ne s’est jamais perdu. Hey ho, <strong>le</strong>t’s go !<br />
myspace.com/stefftejtrio<br />
Yan Pradeau<br />
TRIBEQA<br />
“Qolors”<br />
(Underdog Records / La Ba<strong>le</strong>ine)<br />
Ici, <strong>le</strong> terme souvent galvaudé de “world music”<br />
prend tout son sens. Cette “musique du monde”, qui<br />
veut souvent dire “musique-de-n’importe-où-saufd’occident”,<br />
devient avec Tribeqa, la musique<br />
cosmopolite : cel<strong>le</strong> qui embrasse <strong>le</strong> monde pour en<br />
retirer ses plus bel<strong>le</strong>s influences. Les balafons africains<br />
se lancent dans un incroyab<strong>le</strong> batt<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s platines<br />
du hip-hop <strong>le</strong> plus urbain, faisant naitre in fine une<br />
expérience soul-jazz éc<strong>le</strong>ctique et énergique. Une<br />
sorte d’Afrhiphopjazzmusiq, du titre de <strong>le</strong>ur premier<br />
album sorti en 2008. Avec Qolors, <strong>le</strong> groupe nantais<br />
revient toujours plus inspiré et multiculturel sur onze<br />
titres, dont quatre featurings (Blake Worrel des<br />
Puppetmastaz, Mauikaï, Geoffroy Tamisier, Wamian<br />
Diara et Kadi Coulibaly). De bel<strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs qui se<br />
mê<strong>le</strong>nt pour peindre un tab<strong>le</strong>au internationaliste<br />
hors du commun. myspace.com/tribeqa<br />
Christophe Payet<br />
LUC VERTIGE<br />
“Contradiction amoureuse”<br />
(Soucoupe Sonique)<br />
Cela faisait vingt ans qu’il n’avait pas écrit ni donné<br />
de concert. Deux décennies pendant <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s il n’a<br />
pas chômé : son agence Soucoupe Sonique, dédiée à<br />
la création sous toutes ses formes, a produit plus de<br />
600 spectac<strong>le</strong>s. Mais un soir de sortie d’éco<strong>le</strong>, <strong>le</strong><br />
musicien (clarinette et saxophone) a été rattrapé par<br />
ses premiers amours. Fiévreusement, il revient à la<br />
composition, écrit tous <strong>le</strong>s jours, répète <strong>le</strong> week-end<br />
avec ses amis musiciens Pierre O et Marc Torikian,<br />
décédé depuis (l’album lui est dédié). Avec eux et<br />
quelques autres, il mène à bien <strong>le</strong> projet qui <strong>le</strong> hante :<br />
dresser <strong>le</strong> portrait des rapports homme-femme sans<br />
concession ni caricature. Et surtout, avec poésie. Les<br />
textes, subtils, sont ambrés des souvenirs et anciennes<br />
passions de Luc. Il y pose une voix calme et prenante,<br />
portée par un rock bien léché et des ambiances<br />
éthérées ou é<strong>le</strong>ctriques. Retour réussi.<br />
www.lucvertige.com<br />
Aena Léo<br />
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