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MARVIN<br />
“Hangover the top”<br />
(Africantape / Orkhestra Int.)<br />
Le trio montpelliérain continue à rallier <strong>le</strong>s fou<strong>le</strong>s<br />
autour de lui, et à faire danser <strong>le</strong>s fans de noise <strong>le</strong>s<br />
plus secs… ce qui peut semb<strong>le</strong>r un peu louche.<br />
Il faut bien reconnaître, à force d’écouter ses disques<br />
et de <strong>le</strong> voir sur scène, que <strong>le</strong> groupe avance sans se<br />
reposer sur ses acquis, continuel<strong>le</strong>ment à l’affût de<br />
nouvel<strong>le</strong>s parades pour amuser la ga<strong>le</strong>rie. Groupe de<br />
noise divertissant, il enfonce <strong>le</strong> clou avec ce deuxième<br />
album à la pochette aussi psychédélique que<br />
symbolique. L’album s’équilibre entre des morceaux<br />
rock, directs et bien secoués, et des musiques plus<br />
dancefloor avec de bons synthés et du mouvement,<br />
vif et puissant. Toujours, des guitares furieusement<br />
indomptées et des résurgences hard-rock, alors que<br />
des voix robotiques alimentent <strong>le</strong>s sensations<br />
é<strong>le</strong>ctroniques. L’euphorique reprise fina<strong>le</strong> de Brian Eno<br />
(Here come the warm jets) finit de nous éjecter dans<br />
l’espace et même au-delà. myspace.com/marvinband<br />
Béatrice Corceiro<br />
MOONJELLIES<br />
“Inner anger, feather”<br />
(Un je ne sais quoi)<br />
A voir la liste des instruments utilisés (mellotron,<br />
glockenspiel, tambourin, mandoline…) on se doute<br />
de l’ambiance à venir. Zombies, Love et Kinks sont<br />
bien évidemment évoqués, mais de quel<strong>le</strong> manière !<br />
Les premiers EP avaient provoqué une excitation polie<br />
autour des quatre Tourangeaux, mais cette fois-ci c’est<br />
sûr, <strong>le</strong>s bourgeons de mélodies pop sont devenus de<br />
jolies f<strong>le</strong>urs. Ecriture raffinée dans la langue de<br />
Shakespeare, instrumentation au sommet (avec<br />
éga<strong>le</strong>ment violoncel<strong>le</strong>, alto, violon, cor), production<br />
impeccab<strong>le</strong> et intemporel<strong>le</strong>, tout y est. Judicieusement<br />
placés en tête, Meeting place (tout p<strong>le</strong>in de chœurs et<br />
de cœur) et You don’t have to (coup<strong>le</strong> piano / violon)<br />
se chargent des présentations et <strong>le</strong> font bien.<br />
Dorénavant il n’y a plus aucun bâton dans <strong>le</strong>s roues<br />
de ces amateurs de Left Bank et de Neil Young pour<br />
qui “la musique doit pouvoir se tenir dans <strong>le</strong>s mains”.<br />
On est bien d’accord. myspace.com/themoonjellies<br />
Julien Deverre<br />
MOZERMILK<br />
“Sous <strong>le</strong> toit”<br />
(Faut que Zaail<strong>le</strong>)<br />
Fait sous <strong>le</strong> toit, en duo amoureux, au creux d’une<br />
vallée retirée de l’Ariège, ce premier essai de<br />
Mozermilk a <strong>le</strong> goût des produits artisanaux.<br />
Naviguant entre <strong>le</strong>s langues, <strong>le</strong>s sons, <strong>le</strong>s ambiances,<br />
<strong>le</strong>s rythmes et <strong>le</strong>s sty<strong>le</strong>s, reggae, rock et trip hop,<br />
il <strong>le</strong>s assemb<strong>le</strong> en un tab<strong>le</strong>au chamarré par touches<br />
impressionnistes. Chaque chanson recherche <strong>le</strong> visuel,<br />
<strong>le</strong>s techniques pictura<strong>le</strong>s que Chou (au chant et à<br />
l’accordéon) a abordées avant la musique. La<br />
répétition en particulier en est un des motifs (trop)<br />
récurrents. Le quotidien, la vie avec ses instantanés,<br />
ses changements de direction et ses surprises<br />
s’invitent dans chaque morceau et <strong>le</strong> duo n’a voulu<br />
se fixer aucune barrière, évoluant à l’instinct, dans<br />
une certaine simplicité qui pose aussi ses limites.<br />
Mélodieux, vivant, souvent charmeur Sous <strong>le</strong> toit<br />
reste un ensemb<strong>le</strong> trop léger et répétitif pour que<br />
l’on parvienne à y trouver un point d’accroche.<br />
myspace.com/mozermilk<br />
Jessica Boucher-Rétif<br />
BRuitaGE<br />
MR DAY<br />
“Small fry”<br />
(Favorite Recordings)<br />
Un bon petit album soul à prendre sans motivation<br />
avec son café du matin avant d’al<strong>le</strong>r se crever à<br />
bosser et gaspil<strong>le</strong>r <strong>le</strong> plus clair de sa vie à rembourser<br />
son crédit, ça vous dit ? Des chœurs haut perchés, des<br />
cuivres qui balancent la patate comme il faut, des<br />
petites ballades faites pour emmener la créature de<br />
vos rêves faire un petit tour sur votre couchette en<br />
velours vio<strong>le</strong>t (If I can’t love you)…Vous n’al<strong>le</strong>z<br />
quand même pas cracher dessus ! Une voix de<br />
soulman comme on <strong>le</strong>s aime, qui laisse passer<br />
quelques orgasmes entre deux coup<strong>le</strong>ts, soutenue par<br />
des guitares qui connaissent la puissance du funk<br />
(Spooky)… Ah, vous voyez que ça vient ! Non mais<br />
franchement, je sais que vous déprimez en écoutant<br />
<strong>le</strong>s chansonettes culcul qui pullu<strong>le</strong>nt sur nos bandes<br />
FM. Motivez-vous, certes vous êtes dans la merde,<br />
mais écoutez moi ça, ça donne envie de s’embourber<br />
avec <strong>le</strong> sourire, et la pêche en rab !<br />
myspace.com/mrdaylive<br />
Kevin Duranton<br />
MYSTER WALTER SCOTT<br />
“La vie est bel<strong>le</strong> ?”<br />
(Revanches Music / La Ba<strong>le</strong>ine)<br />
En voilà une bonne question : “La vie est bel<strong>le</strong> ?”.<br />
En tout cas, la pochette incite à répondre par<br />
l’affirmative. Des oiseaux s’y envo<strong>le</strong>nt, délaissant<br />
<strong>le</strong>urs cages de part et d’autre sur fond de ciel b<strong>le</strong>u<br />
azur et de nature verdoyante. “C’est <strong>le</strong> moment d’y<br />
voir clair / De voir la vie comme el<strong>le</strong> est bel<strong>le</strong>”<br />
(Le mauvais œil). Si l’optimisme semb<strong>le</strong> guetter <strong>le</strong><br />
deuxième opus du groupe, il ne faut pas se fier aux<br />
apparences. Il y a de la dénonciation dans l’air : cel<strong>le</strong><br />
du plus grand frein de l’homme : l’ego (Gare à l’ego)<br />
ou cel<strong>le</strong> de la télévision et de sa raison d’être :<br />
l’audimat (Le griot cathodique). Tel<strong>le</strong> une fab<strong>le</strong> de<br />
La Fontaine, il faut bien comprendre la mora<strong>le</strong> de<br />
l’histoire. On pourrait lui donner pour titre : l’espoir<br />
fait vivre. Ici, c’est en tout cas l’envie de croire en un<br />
monde meil<strong>le</strong>ur sur des airs funky, jazzy et blues,<br />
bien sûr. Mission réussie pour ces maîtres du swing.<br />
myspace.com/mysterwalterscott<br />
Marilyne Clarac<br />
NARROW TERENCE<br />
“Narco Corridos”<br />
(Ballroom / Discograph)<br />
Dès l’introduction instrumenta<strong>le</strong>, <strong>le</strong> groupe veut<br />
frapper un grand coup et nous entraîne dans une<br />
cavalcade enflammée. On suit <strong>le</strong>s yeux fermés.<br />
Dinner repose <strong>le</strong>s choses un peu plus lourdement.<br />
Cave in hell, avec sa mélodie délicatement progressive<br />
et ses violons, rappel<strong>le</strong> du bon dEUS, avec une<br />
élégance et une noirceur romantiques, prolongées en<br />
hoquetant dans Weakness of the sheep. On découvre<br />
<strong>le</strong> héros un peu plus, à mesure que se dévoi<strong>le</strong>nt ses<br />
aventures. Des contrastes délicats, des histoires de<br />
féerie accidentée, un piano désenchanté, du bluesrock,<br />
des espoirs de rédemption, et aussi du rock<br />
survolté. Alcohol et You made the sea, magistra<strong>le</strong>s,<br />
sombres, acoustiques et profondes. On ne sait pas<br />
trop dans quel(s) désert(s) s’est fourvoyé <strong>le</strong><br />
personnage principal, cet album, poignant et inventif,<br />
faisant souvent penser à Tom Waits ou Queens of the<br />
Stone Age. myspace.com/narrowterence<br />
Béatrice Corceiro<br />
NELLY OLSON<br />
s/t<br />
(M&O Music)<br />
Non, non, si vous pensez que c’est <strong>le</strong> premier album<br />
d’un tribute band dédié à La petite maison dans<br />
la prairie, vous vous trompez (si vous êtes déçu,<br />
changez de page, vous êtes indigne de lire cette<br />
chronique). A la manière des Cranberries, <strong>le</strong> groupe<br />
bordelais, qui à l’honneur d’être diffusé au Texas (ne<br />
me demandez pas comment c’est possib<strong>le</strong>) délivre un<br />
rock efficace, bien mené par la voix de Tita, la fil<strong>le</strong> de<br />
la bande (si vous pensez tout de suite à Renan Luce,<br />
al<strong>le</strong>z vous pendre). Entre saturations écorchées et<br />
power chords bien assénées, la machine tourne bien<br />
comme il faut, avec un petit côté hard eighties qui<br />
rappel<strong>le</strong>ra à certains <strong>le</strong>s brushings virevoltant de Bon<br />
Jovi. Des chansons en français, preuve que <strong>le</strong> groupe<br />
n’a pas honte de sa langue ; et c’est une bonne<br />
chose, preuve en est du sulfureux Erotic, assez pop<br />
sans être gentil<strong>le</strong>t. Sans pudeur ni noirceur, un<br />
premier album pas mal du tout.<br />
myspace.com/nellyolson<br />
Kevin Duranton<br />
ORTIE<br />
s/t<br />
(Irfan / Delalune)<br />
Ces herbes fol<strong>le</strong>s grattent et piquent comme <strong>le</strong>s<br />
groupes de rock des 90’s. Volontiers noise avec des<br />
teintes é<strong>le</strong>ctro (non, ce n’est pas incompatib<strong>le</strong>), <strong>le</strong>s<br />
Grenoblois malaxent <strong>le</strong>urs sons rêches avec des<br />
paro<strong>le</strong>s poétiques, déclamatoires. Les ambiances<br />
restent primordia<strong>le</strong>s, qu’el<strong>le</strong>s soient atmosphériques<br />
ou plus rythmées, on y retrouve toujours une tension<br />
pas toujours sous-jacente. On pense à Diabologum, à<br />
Mendelson pour <strong>le</strong> sens de la construction, mais<br />
surtout à Virago ou MacZde Carpate pour l’énergie.<br />
Quand <strong>le</strong> groupe explose, on se retrouve au milieu<br />
d’une free-party avec des guitares et des mélodies<br />
chiadées. La plupart des morceaux s’arrêtent net,<br />
comme pour mieux nous laisser KO. Les uppercuts<br />
d’Ortie sont salutaires et nous changent des consensus<br />
habituels ; c’est <strong>le</strong> gnon dans la tronche qui fait<br />
réfléchir. Sans être maso, on n’est pas loin d’en<br />
redemander. myspace.com/ortie<strong>le</strong>groupe<br />
Eric Nahon<br />
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