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RASPAIL<br />
“Raspail”<br />
(Autoproduit)<br />
FredK vous vous rappe<strong>le</strong>z ? Si<strong>le</strong>nce radio depuis un<br />
moment. Après quatre ans de scène et deux albums,<br />
<strong>le</strong> revoilou avec un nouveau pseudo : Raspail. Et un<br />
nouvel album co-réalisé avec l’incontournab<strong>le</strong> Jean-<br />
Louis Piérot (Bashung, Miossec, Daho, Renan Luce).<br />
Toujours cette voix qui impressionne et s’impose<br />
comme une évidence. Et <strong>le</strong>s mélodies folk-roots sont<br />
toujours au rendez-vous ; simp<strong>le</strong>s et efficaces. Divers<br />
univers se té<strong>le</strong>scopent, de la tendresse insufflée<br />
parcimonieusement au rock des grands espaces.<br />
On peut penser à Mano Solo sur Aime-moi un peu,<br />
mais c’est vraiment la seu<strong>le</strong> référence lointaine à<br />
souligner. Les onze autres chansons composent une<br />
entité unique. Les histoires sont à dominante d’amour,<br />
mais pas que… “Les ouvriers, c’est triste et ça p<strong>le</strong>ure<br />
devant <strong>le</strong>s hauts-fourneaux que l’on dynamite…<br />
Dans l’fond d’une Suze, on s’use un peu vite…”<br />
Deux tubes en puissance : Ma colère et Les hommes<br />
ne p<strong>le</strong>urent pas. www.fredraspail.com<br />
Serge Beyer<br />
RAYMONDE HOWARD<br />
“For all the bruises, black eyes<br />
and peas” (Unique Records !)<br />
Une habituée des groupes de rock de Saint-Etienne<br />
(Goofball, Kiss Kiss Martine, et actuel<strong>le</strong>ment La<br />
Seconda Volta) se révè<strong>le</strong> en Raymonde Howard, star<br />
dans son salon, avec ses instruments et son magnéto.<br />
Un projet solitaire mais qui ne semb<strong>le</strong> pas craindre<br />
d’al<strong>le</strong>r au contact. Cru et brut comme peut l’annoncer<br />
la pochette, l’album commence par un Naked line<br />
qui présente <strong>le</strong> mode opératoire : <strong>le</strong> travail de bouc<strong>le</strong>s<br />
musica<strong>le</strong>s structure <strong>le</strong> morceau et la voix ajoute sa<br />
sensibilité, pas forcément tendre. The sculptress<br />
tranche avec plus d’urgence dans la trame de<br />
guitare ; Stay with me dévoi<strong>le</strong> une voix blues ;<br />
The raincoats are here crie une rage à peine<br />
contenue ; Song to shoot him expédie du punk<br />
décharné ; un cruel arrière-goût dans Who’s got the<br />
girls ? ; Great minds think alike et ses écorchures<br />
intenses ; et la dernière salve au souff<strong>le</strong> piquant,<br />
Almost go unnoticed.<br />
myspace.com/raymondehowardmusic<br />
Béatrice Corceiro<br />
JULIEN ROBERTS<br />
“48° lassitude nord”<br />
(Autoproduit)<br />
Pour l’écouter répéter avec ses musiciens, <strong>le</strong> dimanche<br />
après-midi, il suffit de se pointer au studio, de dire <strong>le</strong><br />
mot magique (son nom) et de dégainer un pack de<br />
bières. Julien Roberts, vague cousin de Didier Super<br />
et de La Chanson du Dimanche, ne se prend pas au<br />
sérieux. Sur ce troisième album en forme d’imposture<br />
jouissive (oui, vous avez bien lu son nom), il cultive la<br />
dérision de haut vol en musicien effronté. Il déploie<br />
un humour grotesque et acerbe, franchement<br />
dé<strong>le</strong>ctab<strong>le</strong>. Sur un ton pince sans rire (ou pas), il<br />
chante : “Qu’est-ce que ce serait bien l’amour avec<br />
toi, dommage que tu doives garder ton chat /<br />
Dommage qu’il y ait du foot sur la 3”. En modulant<br />
sa voix et l’instrumentation, il parodie sans en avoir<br />
l’air <strong>le</strong> rock revendicatif, la soul-bossa tendance<br />
Henri Salvador, <strong>le</strong> son pour discothèque en toc et <strong>le</strong>s<br />
ballades pop bonbon. Et <strong>le</strong> top, c’est que c’est bien<br />
fait ! myspace.com/julienroberts<br />
Aena Léo<br />
BRuitaGE<br />
ROCé<br />
“L’être humain et <strong>le</strong> réverbère”<br />
(Big Cheese)<br />
Cet album emprunte quelque chose au surréalisme de<br />
Magritte. L’être humain d’un côté et <strong>le</strong> réverbère de<br />
l’autre. L’ombre et la lumière. Le thème, comme<br />
certaines images utilisées ici avait déjà été traité en<br />
d’autres temps par <strong>le</strong>s rappeurs marseillais d’IAM,<br />
Rocé <strong>le</strong>s revisite dans un album qui laisse apparaître<br />
oute la comp<strong>le</strong>xité des choses. Ce troisième disque<br />
donne à voir un MC cultivé, qui aime autant chercher<br />
dans <strong>le</strong> patrimoine de la chanson (la reprise des<br />
Singes de Brel) que dans <strong>le</strong>s musiques noires. C’était<br />
déjà <strong>le</strong> cas il y a trois ans dans Identité en crescendo,<br />
où Rocé collaborait entre autres avec <strong>le</strong> jazzman<br />
engagé Archie Shepp et détournait un refrain de<br />
Georges Moustaki. L’être humain et <strong>le</strong> réverbère,<br />
moins slam que l’album susdit mais tout aussi solide<br />
confirme ainsi la place de Rocé dans <strong>le</strong> rap conscient<br />
français de la deuxième génération. Moins<br />
moralisateur qu’un Abd Al Malik, juste à côté d’Oxmo<br />
Puccino. Bastien Brun<br />
MATHIEU SCOTT<br />
“The monster”<br />
(Autoproduit)<br />
A partir d’éléments autobiographiques greffés sur des<br />
histoires inventées, Mathieu Scott affronte ses démons<br />
et se révè<strong>le</strong> être à l’issue de l’album <strong>le</strong> monstre de son<br />
propre conte. L’introduction au banjo avec une voix<br />
posée et une batterie swing, donnent un ton de départ<br />
faussement léger et très vite la filiation musica<strong>le</strong> avec<br />
Nick Cave et Tom Waits devient évidente. La prédominance<br />
de mid-tempos sobres et altiers n’est troublée<br />
que par la parenthèse punk (Je bois) qui surgit<br />
comme un é<strong>le</strong>ctrochoc dadaïste dans cette folk lo-fi<br />
tirée à quatre éping<strong>le</strong>s. Les compositions ont ici une<br />
importance primordia<strong>le</strong>, car la simplicité de<br />
l’instrumentation ne permettrait aucunement de<br />
dissimu<strong>le</strong>r des faib<strong>le</strong>sses d’écriture. Le résultat est<br />
absolument parfait et certains morceaux feraient<br />
d’ail<strong>le</strong>urs de superbes inédits pour des sessions<br />
acoustiques de Pearl Jam (Need a rope) ou Kings<br />
of Leon (I’m thirteen years old).<br />
myspace.com/mathieuscottmusic<br />
Varsas<br />
SELAR<br />
“Visions of Mr Strange”<br />
(Autoproduit)<br />
Ce ta<strong>le</strong>nt pop lyonnais multiplie <strong>le</strong>s bonnes chansons<br />
et continue à bril<strong>le</strong>r sur son quatrième album, l’œuvre<br />
de six musiciens qui cultivent <strong>le</strong>ur petit paradis avec<br />
divers ingrédients. On peut profiter de bel<strong>le</strong>s mélodies<br />
rythmées, de breaks qui offrent des petits rebondissements,<br />
de chœurs attentionnés, de claviers<br />
psychédéliques, de refrains pêchus, d’ambiances folk<br />
enso<strong>le</strong>illées et f<strong>le</strong>gmatiques… Ca donne parfois du<br />
rock, de la mélancolie, ou des airs bucoliques…<br />
Le groupe expérimente des combinaisons, imagine<br />
des histoires et laisse <strong>le</strong>s idées l’envahir. A la lumière<br />
de son savoir-faire, <strong>le</strong>s structures dissipées prennent<br />
forme et on n‘a pas fini de se réga<strong>le</strong>r. D’autant que<br />
l’esprit ludique et schizophrène se retrouve aussi en<br />
images, dans <strong>le</strong> clip de In memory of Steven<br />
Woodsky, où nos acteurs en herbe donnent vie à<br />
plusieurs personnages colorés dans une sorte de<br />
rêve rocambo<strong>le</strong>sque. www.selar-music.com<br />
Béatrice Corceiro<br />
SMOOTH<br />
“The parade”<br />
(Do You Like)<br />
Il y a ceux qui ont déjà goûté aux joies de The end<strong>le</strong>ss<br />
rise of the sun en 2007. Ceux-là avaient été perturbés<br />
par un trip hop non revendiqué, des contours<br />
métissés, des pistes d’écoute à tout va. Pour <strong>le</strong>s<br />
autres, la surprise est immense. Le trio nantais non<br />
seu<strong>le</strong>ment se paye <strong>le</strong> luxe d’apporter une production<br />
au millimètre digne des Wax Tailor et autres General<br />
E<strong>le</strong>ktriks, mais en plus ils y insuff<strong>le</strong>nt une énergie pop<br />
de bon aloi, toute en élégance et en retenue. Tout est<br />
déjà dit sur Friedly yours, pas la peine d’en rajouter.<br />
Et pourtant <strong>le</strong>s douze titres s’enchaînent et ne se<br />
ressemb<strong>le</strong>nt pas : I know avec Dominique A est<br />
inquiétant de maîtrise, Music nous plonge en p<strong>le</strong>in<br />
cabaret baroque, She’s coming back finit de nous<br />
achever dans une explosion des genres, entre é<strong>le</strong>ctro,<br />
soul et pop à la fois 60’s et psyché. La rencontre de<br />
Fat Boy Slim et de The Animals en somme.<br />
Plus qu’indispensab<strong>le</strong>. www.smooth.fr<br />
Julien Deverre<br />
THE SNOC<br />
“Bel<strong>le</strong> errance”<br />
(La Bel<strong>le</strong> Ex)<br />
Au début des années 80, quand ils écumaient <strong>le</strong>s<br />
clubs, ils s’appelaient <strong>le</strong>s Cons. Ils se sont reformés<br />
en 2005, à la faveur d’une date célébrant <strong>le</strong> rock<br />
bordelais des années punk, et sont devenus <strong>le</strong>s Snoc.<br />
Pour ce deuxième album sous ce nom, <strong>le</strong> groupe<br />
amené par <strong>le</strong> peintre Jofo, ne semb<strong>le</strong> pourtant pas<br />
avoir changé. Il joue un rock cal<strong>le</strong>ux, comme on en<br />
faisait à l’époque sur <strong>le</strong>s bords de la Garonne, et<br />
lance sur un ton parlé des textes ironiques sur la<br />
presse peop<strong>le</strong>, un homme ado<strong>le</strong>scent ou <strong>le</strong> sty<strong>le</strong>.<br />
Cette formu<strong>le</strong> rappel<strong>le</strong> parfois <strong>le</strong>s chansons de<br />
Jacques Dutronc et plus souvent <strong>le</strong> rock pour “rock<br />
critic” de Patrick Eudeline & consorts… Cela a pour<br />
principa<strong>le</strong> conséquence que si l’on n’a pas travaillé<br />
pour <strong>le</strong> magazine Rock & Folk entre 1977 et 1982,<br />
on ne comprend pas tout. L’album suscitera alors <strong>le</strong><br />
sourire en coin que l’on a pour grand tata lorsqu’el<strong>le</strong><br />
évoque sa jeunesse dorée. Un rictus bienveillant,<br />
certes, mais qui signifie aussi que <strong>le</strong>s temps ont<br />
changé… Bastien Brun<br />
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