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6 La létre de l’<strong>Institut</strong> Biarnés e Gascoû 2009 que hère dous noùstẹs escouliès n’an pas yamèy oubèrt û lìbẹ de metode, e que-m souy descidat à escrìbẹ ûe broucadure, oun èy dat las règles las mèy sìmplẹs, en balhan cade cop l’exémplẹ, en bèrs francés ou en biarnés. Qu’èm en tri dab Bernard Coustalat de y tribalha, e qu’ou pouderat, qu’espèri, abé-u en mâ enta prepara lous calams de l’an qui bién. Que bouleri dìsẹ ûe cause doun certéns e-m pouderén peleya. Touts qu’abèt entenut parla dous troubadous, doun en particuliè, lous qui-s noumen Occitâs e-s recoumanden. You, quoan lous èy bouluts estudia de près, que me-n souy desagat de tire. Perqué ? Permou nou y a, maugrat qu’at ayen sustiengut, nade unitat de loéngue, e que cau esta de grans spécialìstẹs de las biélhes loéngues Roumanes enta y coumprénẹ quauqu’arré. N’a pas en tout cap arré d’ûe poesie poupulàri. Qu’ère ûe poesie de cour, audide per Castellas esbagads, ou deya, abans que lou mout n’estésse embentat, e y abè ci-m sémble pas mau de snobìsmẹ. Or en Biarn, lous Baroûs qu’èren prèsque autâ pelats que lous manauts, e que minyaben mèy soubén castagnes que pouréts. Ço qui hè que n’abém abut nad troubadou qui aberé calut entertiénẹ. Qui-n se hè dounc que tout d’û cop, y ayé abut dab Despourrî e û sarrot d’àutẹs, û tan gran arramat de cansoûs poupularis, mèy qu’enloc héns touts lous pèys troubadourencs? E dounc, qu’éy permou qu’abèm de hère loégn enla ûe loéngue doun toute ûe partide ère basade sus la Poesie, e qu’èren lous Arrepoès ! Arremercat d’abord que lous mouts poesie e arrepoès, qu’an la mème arradits : E s’en crédi û sapién Lenguedouciâ, Fabre d’Olibet, Poesie ne bieneré pas brigue dou grèc : Poiein, qui bòu dìsẹ « ha », més de dus mouts semitiques, P(h)oen, e Ish qu’éy à dìsẹ : L’alét dous Dius. E toute l’antiquitat qu’a cregut, dit e repetat, que la poesie qu’ère la loéngue dous Dius, permou qu’ère en purmère, sayésse e armounie. Or beyat ço qui èren lous noùstẹs arrepoès : héns lou séns qu’èren cadû ûe leçoû : dounc Sayésse. E héns la forme, qu’en abém encoère quauqu’ûs, qui ne soun pas de bitare, e qui soun hèyts de dues rimes. Preném au hasard : « À l’aygue douce nou-p hidét À la bribénte qu’at bedét ! ». « Cade crepaut Que hè soun saut ». «Lou mensounyè qu’a tau bertut Quoan dits bertat n’èy pas cregut ». « Ço qui bién per rique-raque, Que s’en ba per gnique-gnaque». « Lou qui cour que léque, Lou qui s’esta que séque!». « Cade Bilàdyẹ soun usàdyẹ Cade maysoû sa faysoû ». Qu’èy à dìsẹ que tandis que quoan d’àutẹs, sayaben de-s gagna la bioque héns lous castèts en gratan ûe mandore e en counta las loues pénes de co, lous noùstẹs ayòus que troubaben héns lous arrepoès ço quius ayudabe à bìbẹ la bite! E oéy, Poètes Biarnés, ou escouliès poètes, qu’èt d’aquère sayésse lous eretès. ALEXIS ARETTE Capdau de la Yurade LES BANNIERES DES PROVINCES DE FRANCE Nous connaissons les vaches du drapeau béarnais. Mais que savons-nous de leur origine? Et le léopard d’Aquitaine que l’on retrouve d’ailleurs sur le drapeau normand et jusqu’en Angleterre? Et cette croix dite « de Toulouse » et par extension, « occitane » ? Les pals de Foix, du Roussillon et de Provence ? Cette croix appelée « de Savoie » qui fut aussi l’emblème de la Monarchie italienne? La Lorraine, ses alérions et sa croix qui vient en réalité de l’Anjou? Les hermines bretonnes ?... Ces hermines, pourquoi les retrouvonsnous sur le drapeau du Limousin ? Ces mystères des symboles et des couleurs de nos vieilles provinces nous sont révélés par Patrice de La Condamine. Docteur en Histoire contemporaine et spécialiste en Vexillologie (science des drapeaux), l’auteur nous explique comment, grâce aux drapeaux, l’histoire d’un pays peut se lire exactement comme un livre ouvert, nous donnant énormément d’éléments propres à enrichir notre connaissance sur ces sujets. Le découpage administratif issu de la Révolution Française a souvent imposé de nouveaux noms à nos régions. L’ouvrage de Patrice de La Condamine rend ainsi justice à nos pays et provinces en tirant leurs noms de l’oubli et leurs redonnant la place qu’ils ont eu dans l’Histoire… la place qu’ils méritent, tout simplement. Les bannières des provinces de France éditions Les Enclaves Libres 90 p. plus 8 planches contenant 54 drapeaux en couleur. 15 euros, frais de port compris. Ecrire à l’auteur : Patrice de La Condamine, Quartier Portarrieu 64190 MONTFORT-de-BEARN patrice.de-la-condamine@orange.fr
2009 La létre de l’<strong>Institut</strong> Biarnés e Gascoû 7 En marge de la fébrilité signalétique occitane CHÊNE MASSIF NATUREL OU FORMICA MADE IN USA ? Dans les années 50, un nouveau matériau a envahi nos cuisines, nos salles de bain et parfois même nos salles à manger... Il a dans nos campagnes bien souvent chassé nos vieux meubles hérités de génération en génération, chargés d’histoire, témoins d’un style régional et de traditions séculaires en matière d’ébénisterie. Ces meubles, véritables pièces du patrimoine local ont été relégués sans ménagement dans les hangars et ont fait le bonheur des antiquaires malins. Conscients du caractère impersonnel et de l’absence d’âme de ces meubles en Formica, les fabricants sont allés, dans le pire des cas, jusqu’à proposer des modèles imitant le bois et les formes “rustiques”. Aujourd’hui, et depuis une bonne trentaine d’années, nous sommes conscients de la valeur patrimoniale de ces meubles authentiques supplantés par le Formica, matière certes commode à nettoyer, de fabrication rationnelle et industrielle, mais sans histoire, sans style ou plutôt de style complètement uniformisé, sans chaleur et même sans vie. Eh bien, sachez que la graphie béarnaise a subi le même sort que les vieux meubles béarnais, certes de styles variés, ayant subi diverses influences, mais tellement vrais et chaleureux, pièces inestimables de notre patrimoine. Dans les années 50, au moment de l’arrivée du Formica, deux ou trois intellectuels régionalistes ont essayé d’adapter au gascon, et donc au béarnais, la graphie occitane, élaborée par un pharmacien de l’Aude, Louis Alibert, et euphémiquement surnommée par ses fervents promoteurs, graphie « classique», excusez du peu ! La funeste entreprise, sous couvert d’une normalisation orthographique musclée, ressembla fort à une invasion culturelle et à une mise au pas dans le genre : « je ne veux voir qu’une tête!» Le résultat ne s’est pas fait attendre, tout ce qui constitue, comme l’écrivit jadis le linguiste et idéologue occitan Robert Lafont, les traits tout à fait originaux de la «scripta béarnaise», c’est-à-dire l’ensemble des traditions graphiques spécifiques du béarnais du moyen âge et de la renaissance, ont été éliminées sans vergogne, mises au rebut, reléguées, à l’instar des meubles traditionnels en chêne massif, dans quelque hangar de l’histoire. Elles ont été remplacées par une graphie certes rationnelle, propre et lisse, mais sans vie, sans âme et surtout, comble de l’imposture de ceux qui prétendaient nous restituer notre identité, sans aucune racine béarnaise. C’est en somme le pur produit d’une pensée technocratique ne visant que l’éventuelle efficacité technique et l’application schématique de modèles abstraits au mépris de l’humain et de son histoire. C’est ainsi que dans leur fébrilité signalétique actuelle, les technocrates occitans n’hésitent pas à remplacer, par exemple, les traditionnels « x », qui transcrivent le son [ch], par d’inattendus « sh » made in USA comme dans « Baudreix » qui devient « Baudreish », les « -aa » tout aussi traditionnels sont quant à eux trafiqués en « -an » comme dans « Morlaas » qui devient « Morlans », sans parler de « Poey » qui devient « Puei » ou de « Goés » qui devient « Güèrs » etc... Inutile de vous décrire le jeu de massacre qui en résulte pour l’ensemble de l’écriture béarnaise et plus largement pour l’identité de notre petite province. Alors, face au risque de voir déferler dans nos villages une graphie en « t’Oc » authentique, nous appelons tous les élus du Béarn au bon sens et à la vigilance dans toutes les opérations de signalétique bilingue, afin que la précieuse mémoire des anciens soit fermement respectée par le choix d’une graphie béarnaise digne de ce nom, héritière d’une tradition multiséculaire, du moyen âge à Simin Palay en passant par Vastin Lespy. Goalhart d’ESLAYOO
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