Amaigrissement - Orientation diagnostique devant - Serveur ...

Faculté de Médecine de Marseille
avoir valeur d’orientation du fait de leur conséquence sur l’état général à cours, moyen et long
terme.
2.2.2. L’importance et la vitesse de cet amaigrissement
Sont des points essentiels qu’il faut tenter de préciser par l'étude du dossier préexistant ou si le
sujet se pèse régulièrement, l’étude de sa courbe de poids. Si ces éléments ne sont pas
disponibles, on pourra utiliser quelques repères morphologiques et morphométriques : taille
usuelle des vêtements, tour de ceinture, photographies, aspect du tissu adipeux de la face, de
l'abdomen, des cuisses…. Cette enquête permet généralement d'affirmer l'amaigrissement. Il faut
se souvenir toutefois que chez des patients alléguant une perte de poids, l’amaigrissement n’est
pas toujours confirmé. A l’inverse, l’amaigrissement peut être minoré dans certaines situations
comme une inflation hydrique.
2.2.3. L’histoire clinique doit être minutieusement reconstituée
l’amaigrissement est-il régulier ? ou par à-coups ? Le poids se stabilise-t-il par moment ou bien
s’agit-il d’une perte régulière de poids ? Un certain nombre de patients peuvent présenter des
variations "en accordéon" de leur courbe de poids, rythmées généralement par des tentatives plus
ou moins fructueuses de régime hypocalorique. Une période d'observation peut s'avérer utile,
notamment dans les suites d'un processus infectieux récent. Schématiquement, l’histoire du poids
permet souvent d’éliminer la maigreur constitutionnelle, état dans lequel se trouve l’organisme
depuis l’enfance ou l’adolescence, qui est souvent familiale, la plupart des membres de la famille
présentant « depuis toujours » un poids inférieur à la normale.
2.2.4. L’état de l'appétit
(Identique, diminué ou augmenté) est une donnée fondamentale car il va permettre de classer les
différents types d’amaigrissement et donner ainsi au clinicien un fil conducteur fort dans son
investigation étiologique. La démarche sera différente selon qu’il y a ou pas anorexie, et que
cette dernière est involontaire ou volontaire, ce dernier élément n’étant du reste pas toujours
avoué.
2.2.5. L’association à d'autres symptômes
Une fièvre ou une hypothermie, des sueurs, une asthénie, une diminution éventuelle des activités,
une intolérance à l’effort, des modifications de la voix, des crampes, une fatigabilité musculaire,
une modification de l'humeur, une symptomatologie viscérale d'appel (toux, dyspnée, douleur…)
auront le mérite d’orienter le clinicien vers tel ou tel organe ou vers une affection systémique
intéressant plusieurs organes à la fois.
2.2.6. Les troubles du goût et/ou de l'odorat
Ils peuvent rendre compte de certains amaigrissements notamment chez la personne âgée chez
qui les sens ont tendance à s’émousser. De façon plus générale, l'intégrité de l’activité sensorielle
au moment du repas, la palatabilité des aliments, la présentation du repas dans un environnement
agréable ouvrent les sens et facilitent l'ingestion alimentaire.
2.2.7. La prise concomitante de médicaments
Prescrits par ordonnance ou pris par automédication doit être recherchée, certains modifiant le
goût (dysgueusie…), d’autres ayant un effet anorexigène (amphétamines…), beaucoup induisant
des nausées ou des vomissements (antidépresseurs sérotoninergiques, chimiothérapies
DCEM 2 – Module 12 - Médecine Interne, Gériatrie. 2