Conduite à tenir devant un déficit neurologique récent - Serveur ...
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Faculté de Médecine de Marseille<br />
4.2.6. Syndrome d’atteinte de la corne antérieure de la<br />
moëlle épinière :<br />
il correspond à l’atteinte du soma des monotoneurones (MN) inférieurs (bulbaires et/ou<br />
médullaires) et s’observe essentiellement actuellement au cours de la sclérose latérale<br />
amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot). Ce syndrome s’observait aussi au cours des<br />
poliomyélites antérieures aiguës. Il est caractérisé par <strong>un</strong>e faiblesse musculaire avec<br />
amyotrophie asymétrique au niveau des membres, sans systématisation radiculaire, indolore<br />
et associée à la présence de fasciculations musculaires diffuses très évocatrices du diagnostic.<br />
A noter l’absence de trouble sensitif et la conservation des ROT, même dans des zones très<br />
amyotrophiées, ce qui est très évocateur d’<strong>un</strong> syndrôme pyramidal associé à la composante<br />
amyotrophique et donc d’<strong>un</strong>e SLA. De même, <strong>un</strong> steppage <strong>un</strong>ilatéral ou bilatéral<br />
asymétriqueet indolore avec conservation des ROT et absence de trouble sensitif doit faire<br />
évoquer de prime abord <strong>un</strong>e pathologie de la corne antérieure (forme pseudo-polynévritique<br />
de SLA (Pierre-Marie et Patrikios)). L’atteinte associée des motoneurones centraux est<br />
responsable du syndrome pyramidal qui se traduit, de façon inconstante au début de la<br />
maladie, par la présence d’<strong>un</strong> signe de Babinski <strong>un</strong>i ou bilatéral. L’atteinte plus localisée des<br />
MN bulbaires est responsable d’<strong>un</strong> tableau clinique particulier associant <strong>un</strong>e dysarthrie<br />
évoluant vers <strong>un</strong>e dysphonie puis <strong>un</strong>e aphonie associée à <strong>un</strong>e dysphagie majeure avec<br />
amyotrophie et fasciculations linguales.<br />
4.3. Syndrome myasthénique (pathologie de la jonction<br />
neuro-musculaire)<br />
Déficit moteur (des membres et/ou facial (diplopie ou ptosis évocateur)), souvent<br />
asymétrique, fluctuant selon l’effort et plus intense en fin de journée, régressif sous anticholinestérasique<br />
d’action brève et rapide (test diagnostique). A noter, l’absence de trouble<br />
sensitif et la normalité des ROT. La présence d’<strong>un</strong>e diplopie fluctuante sans anomalie<br />
pupillaire doit aussi de principe faire évoquer ce diagnostic.<br />
Parfois, le patient peut inaugurer sa maladie par <strong>un</strong>e forme sévère d’emblée réalisant <strong>un</strong><br />
tableau de tétraparésie sévère d’installation sub-aiguë qui pourrait faire croire à <strong>un</strong>e<br />
compression médullaire ou même à <strong>un</strong> syndrome de Guillain-Barré, d’autant qu’<strong>un</strong>e diparésie<br />
faciale est souvent présente dans ces formes sévères de myasthénie. Mais, l’examen<br />
<strong>neurologique</strong> permettra de porter le bon diagnostic du fait l’absence de trouble sensitif et de<br />
syndrome pyramidal, ce qui élimine l’hypothèse d’<strong>un</strong>e pathologie médullaire, et de la<br />
normalité de tous les ROT, ce qui élimine l’hypothèse d’<strong>un</strong>e polyradiculonévrite.<br />
4.4. Syndrome myopathique<br />
Déficit moteur à prédominance proximale au niveau des membres sans trouble sensitif. Les<br />
réflexes idiomusculaires sont classiquement diminués ou abolis alors que les ROT sont<br />
conservés. La présence de myalgies spontanées et/ou à la palpation et/ou à l’effort, d’<strong>un</strong><br />
phénomène myotonique (myopathie de Steinert) ou d’<strong>un</strong>e amyotrophie orientent aussi vers ce<br />
type d’atteinte.<br />
5. Investigations paracliniques<br />
Elles découlent logiquement de la démarche clinique précédente qui doit aider à sélectionner<br />
les examens paracliniques les plus pertinents et appropriés à chaque patient.<br />
DCEM 4 – Module 11<br />
SYNTHESE CLINIQUE ET THERAPEUTIQUE - URGENCES<br />
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