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L’ICONOGRAPHIE ORNEMENTALE
Avec le christianisme apparaît une forme d'iconoclastie, c'est-à-dire le rejet à l'égard de l'art
païen et qui aboutit, au cours des siècles, à une importante dégradation du patrimoine
artistique de l'Antiquité. Le nouvel art chrétien adopte rapidement la visée didactique et
narrative qui avait caractérisé le Bas-Empire. Avec le déclin de l'art profane disparaissent
mécénat privé et goût des collections individuelles, tandis que les églises et monastères
deviennent des foyers de rassemblement des œuvres d'art. Les murs des églises et des
châteaux deviennent eux-mêmes le support du discours religieux.
Les plafonds peints du château de l’Archevêque à Capestang
« Les 150 closoirs du plafond, conservés, font alterner plusieurs thèmes. Comme dans la plupart des plafonds
peints de cette époque, voisinent des motifs divers, héraldiques, courtois, religieux, ainsi que des animaux
divers et variés (…). A première vue, les sujets explicitement religieux sont peu nombreux. On peut en être
surpris dans la demeure d’un archevêque. Côte à côte, au centre d’une des poutres, la Vierge et l’Enfant, le
miracle de saint Jean, patron de jean d’Harcourt, miracle bien connu à cette époque, rapporté notamment
dans la très célèbre Légende dorée de Jacques de Voragine. Ailleurs, une pécheresse est engloutie par l’enfer,
mais une autre est sauvée en une précoce représentation du purgatoire. Enfin, le monogramme du Christ. Au
total cinq closoirs sur 150. Autour de ces images, le monde animal est très présent. Des animaux sauvages et
domestiques affrontés dans de nombreuses scènes de chasse (…). Des animaux fantastiques, que l’on assimile
alors aux animaux exotiques, tel que ce lion peu inquiétant et surtout beaucoup d’animaux hybrides associant
corps d’animal et tête humaine complètent le paysage animal. Les humains aussi figurent au plafond de
Capestang (…). La transgression est présente dans un grand nombre de closoirs : grimaces et caricatures
parsèment le plafond. (…). Elles côtoient curieusement de petites scènes narratives, à lire individuellement ou
par paire (…). La plupart de ces scènes renvoient à la vie de cour (…). C’est la transgression telle que l’autorise
le maître des lieux, dont le pouvoir temporel, mais aussi spirituel, s’exprime dans le plafond. Car ne nous y
trompons pas : si le champ proprement religieux est rare, le message moral s’impose partout (…). Le décorum
et le discours édifiant, comme d’ailleurs le rire et la transgression appartiennent au maître des lieux (…). Le
programme iconographique est loin d’avoir livré toutes les clés d’interprétation. Bien des closoirs que le prélat
commanditaire, archevêque de Narbonne avait probablement choisis pour en faire un plafond symbolique et
somptueux, gardent leur mystère. » Monique Bourin, Capestang Histoire et inventaire d’un village Héraultais.
Document de travail / Septembre 2011
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