Guide Méthodologique du Patrimoine - Pays Haut Languedoc et ...

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La fresque
Il s'agit d'une peinture dite « à fresco », c’est-à-dire réalisée sur un enduit frais à la chaux, à l’aide de pigments
dilués avec de l’eau et une très petite quantité de lait de chaux. Lors du séchage, se forme à la surface une fine
couche de calcite qui fixe la couleur. Pour cette raison, la partie commencée doit être terminée dans la
journée. Ce travail est d’autant plus exigeant lorsque le fresquiste, comme Nicolaï Greschny, traite des
surfaces étendues pour éviter les coupures dans le sujet.
Ce type de travail ne peut être entrepris sans une étroite collaboration avec un maçon.
Les couleurs
Elles forment deux grands groupes : celles d’origine animale ou végétale et celles d’origine minérale. Sept
couleurs sont utilisées : l’ocre jaune, l’ocre rouge, le bleu outremer, le bleu cobalt, le vert et aussi une terre
verte : le verdacio des Italiens.
Les couleurs sont toujours symboliques :
l’or, qui ne s’oxyde pas, symbolise la transcendance et le rayonnement de la présence divine.
Le rouge, couleur de feu, symbolise l’Esprit-Saint… Certains symboles dérivent du cérémonial byzantin :
l’empereur était revêtu de pourpre ; l’impératrice, d’un manteau bleu...
Voilà pourquoi le Christ est revêtu de la première couleur et Marie de la seconde. Le bleu est aussi le symbole
de la Sagesse ; le vert, plutôt celui de la création, etc...
L’iconops
On peut remarquer sur le visage des personnages une multitude de hachures sur le front, autour des yeux, et
même sur leurs vêtements. Ces hachures blanches confèrent un caractère rayonnant. Elles expriment la
lumière de tout l’être. Tout comme l’icône, la fresque doit être par sa luminosité un reflet de la lumière divine.
Cette technique des hachures est tellement devenue une technique symbolique qu’on la désigne d’un nom
spécial : l’iconops = “le regard de l’icône", “l’œil de l’icône".
L’intemporalité
Devant cet art on est parfois désorienté. On trouve les personnages “figés", dans des attitudes hiératiques. (…)
Toute perspective est abandonnée: pour supprimer l’espace. On renverse parfois même les perspectives en
les tournants vers les spectateurs. On aboutit ainsi à un effet surprenant.
Document de travail / Septembre 2011
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