Guide Méthodologique du Patrimoine - Pays Haut Languedoc et ...
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<strong>Pays</strong> <strong>Haut</strong> <strong>Languedoc</strong> <strong>et</strong> Vignobles / Mission <strong>Patrimoine</strong> / <strong>Guide</strong> Méthodologique<br />
©CeP © CeP<br />
Porte nord de l’enceinte Rue Saint-Martin<br />
« L’urbanisme d’Aigne est un témoignage de la concentration de l’habitat qui s’opère en biterrois<br />
dès la fin <strong>du</strong> XIe siècle. Celle-ci est contemporaine d’une crise de société brutale en 1025-1030,<br />
<strong>du</strong>e à une croissance démographique. Une aristocratie militaire émerge alors appuyée sur des<br />
troupes militaires qui sillonnent le pays exigeant de la paysannerie de nouveaux services. C<strong>et</strong>te<br />
crise de la société apporte aux paysans une perte de liberté <strong>et</strong> d’indépendance. » 2<br />
« 1070-1170 est une première période de concentration de l’habitat. Le processus de<br />
concentration s’amorce entre le XIe siècle <strong>et</strong> le XIIe siècle passant <strong>du</strong> castrum seigneurial au<br />
castrum villageois des XIIe <strong>et</strong> XIIIe siècle ». 3<br />
« Au XIIIe siècle l’urbanisme villageois qui a prévalu jusqu’au XIXe siècle est en place. A l’intérieur<br />
de son enceinte, le castrum rassemble des maisons serrées les unes contre les autres comme on<br />
le voit à Aigne, illustrant la solidarité communale. L’aménagement de la place, des rues <strong>et</strong> de la<br />
circulation, des fontaines en constitue un élément essentiel. Le castrum indique aussi que c<strong>et</strong>te<br />
solidarité communale se défend contre l’extérieur auquel elle offre un système peu avenant de<br />
fossé <strong>et</strong> de mur ». 4<br />
« A Aigne, la rue des Fossés suit le tracé défensif de l’enceinte, composée de maisons dont les<br />
façades extérieures étaient à l’origine peu ajourées.<br />
« L’installation des familles seigneuriales <strong>et</strong> chevaleresques au sein <strong>du</strong> castrum témoignent <strong>du</strong><br />
triomphe <strong>du</strong> castrum <strong>et</strong> de la communauté villageoise. Leurs tours <strong>et</strong> colombiers dominent les<br />
maisons villageoises. Nous trouvons là une image des relations de domination <strong>et</strong> de coexistence<br />
des nobles <strong>et</strong> des villageois.<br />
Cependant ce castrum triomphant est déjà sclérosé : l’enceinte ne change plus <strong>et</strong> la place<br />
manque ; l’adoption de la maison à un étage est une solution à l’entassement au sol, mais c’est<br />
l’éclatement à l’extérieur de l’enceinte qui l’emporte (…) : apparition des barris ». 5<br />
2 Monique BOURIN-DERRUAU, op cit, p 133<br />
3 Monique BOURIN-DERRUAU, op cit, p 141<br />
4 Monique BOURIN-DERRUAU, op cit, p 32<br />
5 Monique BOURIN-DERRUAU, op cit, p 32<br />
Document de travail / Septembre 2011<br />
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