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REPUBLIQUE DE GUINEE - Stratégies de Réduction de la Pauvreté

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175 millions USD. Cette situation est aujourd‟hui très préoccupante car, elle empêche le financement <strong>de</strong>s<br />

secteurs essentiels à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté. La <strong>de</strong>tte représente 67% du PIB pour un ratio du service<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>tte sur les recettes fiscales 2010 <strong>de</strong> 31,95%. Il apparaît donc très c<strong>la</strong>irement que <strong>la</strong> <strong>de</strong>tte rend très<br />

difficile l‟intervention <strong>de</strong> l‟Etat dans le financement budgétaire <strong>de</strong> ses programmes <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong><br />

pauvreté. Ainsi, dans un contexte <strong>de</strong> ralentissement <strong>de</strong> l‟investissement public, l‟Etat n‟a d‟autres choix<br />

que d‟accumuler <strong>de</strong>s arriérés afin <strong>de</strong> maintenir certaines dépenses nationales. Le désen<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong><br />

l‟Etat permettra <strong>de</strong> prendre en charge un budget orienté vers <strong>de</strong>s programmes novateurs <strong>de</strong> lutte contre<br />

<strong>la</strong> pauvreté. De ce point <strong>de</strong> vue, l‟atteinte du point d‟achèvement <strong>de</strong> l‟IPPTE est un objectif majeur parce<br />

qu‟elle permettra <strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>s ressources pour financer les secteurs prioritaires. A ce tableau, il faut<br />

ajouter <strong>la</strong> baisse drastique <strong>de</strong> l‟ai<strong>de</strong> publique au développement (APD) tant bi<strong>la</strong>térale que multi<strong>la</strong>térale.<br />

L‟augmentation sans cesse croissante <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s principaux biens d‟importations comme les produits<br />

alimentaires et pétroliers a également aggravé <strong>la</strong> situation.<br />

En effet, entre 2004 et 2007, les prix <strong>de</strong>s principaux produits importés en Guinée ont subi une hausse<br />

globale <strong>de</strong> l‟ordre <strong>de</strong> 26%. Ce rythme s‟est accéléré à partir <strong>de</strong> 2006 et a été soutenu jusqu‟au <strong>de</strong>uxième<br />

trimestre <strong>de</strong> 2008, pério<strong>de</strong> au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle les prix internationaux <strong>de</strong> produits alimentaires qui<br />

représentent 32% <strong>de</strong>s importations du pays, ont augmenté <strong>de</strong> 89%. Ce mouvement a été impulsé par les<br />

prix <strong>de</strong>s céréales (riz et blé) qui ont augmenté en moyenne <strong>de</strong> 132%. Au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong>, le<br />

prix du baril <strong>de</strong> pétrole est passé <strong>de</strong> 65 à 122 dol<strong>la</strong>rs soit une hausse <strong>de</strong> 86%. En juillet 2008, le prix du<br />

blé avait augmenté <strong>de</strong> 130%, celui du riz <strong>de</strong> 124% et celui du baril <strong>de</strong> 81% par rapport à <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> l‟année précé<strong>de</strong>nte. Sur le marché <strong>de</strong>s céréales, l‟augmentation <strong>de</strong>s prix en dol<strong>la</strong>rs a été renforcée par<br />

<strong>la</strong> baisse du dol<strong>la</strong>r vis-à-vis <strong>de</strong>s monnaies <strong>de</strong>s principaux exportateurs <strong>de</strong> riz (Thaï<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, Vietnam, Chine).<br />

L‟impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise financière et économique mondiale est perceptible sur les recettes budgétaires. En<br />

effet, au cours <strong>de</strong>s huit premiers mois <strong>de</strong> 2009, les recettes budgétaires provenant du secteur minier ont<br />

baissé fortement au rythme <strong>de</strong> 3% en moyenne par mois contre une hausse d‟environ 16% par mois au<br />

cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong> en 2008. Ces recettes ayant représenté 22% <strong>de</strong>s recettes budgétaires en 2008<br />

(15% sur le cumul <strong>de</strong> janvier à août 2009). Elles auront contribué dans une proportion équivalente à <strong>la</strong><br />

dégradation du sol<strong>de</strong> courant base engagement qui est passé d‟un niveau moyen mensuel <strong>de</strong> 14 milliards<br />

<strong>de</strong> francs guinéens entre janvier et août 2008 à -35 milliards <strong>de</strong> francs guinéens au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> même<br />

pério<strong>de</strong> en 2009.<br />

A ce rythme, l‟atteinte du point d‟achèvement <strong>de</strong> l‟Initiative Pays Pauvre Très En<strong>de</strong>ttés (IPPTE) sera une<br />

tâche difficile pour le pays si <strong>la</strong> tendance n‟est pas rapi<strong>de</strong>ment inversée.<br />

I.1.3. Leçons Tirées <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en Œuvre du DSRP2 (2007-2010)<br />

I.1.3.1. Amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> gouvernance et renforcement <strong>de</strong>s<br />

capacités institutionnelles et humaines<br />

Bien qu‟un accent particulier ait été mis sur <strong>la</strong> gouvernance dans le DSRP2 en raison <strong>de</strong> son impact sur <strong>la</strong><br />

croissance économique et <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté, force est <strong>de</strong> reconnaître que peu <strong>de</strong> progrès ont<br />

été accomplis en <strong>la</strong> matière. A cet égard, on peut rappeler les problèmes politiques nés <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise du<br />

pouvoir par l‟armée qui ont aggravé l‟instabilité institutionnelle, le manque <strong>de</strong> dialogue entre les différents<br />

acteurs dont <strong>la</strong> conséquence <strong>la</strong> plus grave a été les événements du 28 septembre 2009. Pour résoudre<br />

ces problèmes il est urgent <strong>de</strong> réformer les forces <strong>de</strong> défense et <strong>de</strong> sécurité, le système juridique et<br />

judicaire, d‟approfondir le dialogue entre les différents acteurs et consoli<strong>de</strong>r <strong>la</strong> paix.<br />

Cette situation d‟instabilité institutionnelle et <strong>de</strong> mauvaise gestion macroéconomique a engendré <strong>de</strong>s<br />

conséquences négatives qui se font sentir encore sur le développement du pays et <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong><br />

pauvreté.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> corruption, les résultats réalisés sont faibles à cause, entre autres, <strong>de</strong>s<br />

facteurs cités plus haut. Compte tenu <strong>de</strong> l‟impunité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mauvaise gestion qui ont caractérisé<br />

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