REPUBLIQUE DE GUINEE - Stratégies de Réduction de la Pauvreté
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En 2007, <strong>la</strong> Guinée comptait 53% d‟individus pauvres, soit 5,1 millions environ. L‟inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
pauvreté est <strong>de</strong> 30,5% en milieu urbain et 63% en milieu rural. Ainsi, le milieu urbain qui compte 30,7%<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ne concentre que 17,7% <strong>de</strong> personnes pauvres alors que le milieu rural, avec 69,3%<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion totalise 82,3% <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion pauvre. Si <strong>la</strong> pauvreté est nettement moins importante<br />
à Conakry, elle est élevée partout ailleurs puisque les taux <strong>de</strong> pauvreté dans les régions varient <strong>de</strong> 50%<br />
à 64%. Les régions qui ont l‟inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> pauvreté <strong>la</strong> moins élevée sont celles <strong>de</strong> Mamou, Boké et<br />
Faranah. Sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> ce profil régional, 3 régions (Nzérékoré, Kindia et Kankan) concentrent à elles<br />
seules près <strong>de</strong> 55% <strong>de</strong>s pauvres. Par ailleurs, <strong>la</strong> consommation alimentaire (consommation en espèce,<br />
autoconsommation, auto prélèvement et troc) représente 69,2% en 2007 alors qu‟en 2002, elle<br />
représentait 53% <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation totale. Les chaussures et habillements ne représentent que 4,1%<br />
en 2007 contre 9,5% en 2002 <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation totale. Le transport représente 5%, les dépenses<br />
liées à <strong>la</strong> santé 3,8%.<br />
Le niveau <strong>de</strong> pauvreté est différent selon les caractéristiques du chef <strong>de</strong> ménage. Les femmes<br />
bénéficient généralement d‟un capital humain en moyenne inférieur à celui <strong>de</strong>s hommes et elles sont<br />
plus souvent victimes <strong>de</strong> discriminations sur le marché du travail. Cependant, d‟après les enquêtes<br />
ménages, on observe que <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s personnes vivant dans les ménages dont le chef est un homme<br />
sont pauvres contre 46% pour les ménages dont le chef est une femme. En réalité, ce résultat peut<br />
s‟expliquer par <strong>la</strong> typologie <strong>de</strong>s ménages au chef féminin. Si <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> ces ménages était dirigée par<br />
une femme veuve ou divorcée, l‟autre moitié était bien dirigée par une femme mariée qui n‟est chef <strong>de</strong><br />
ménage que du fait <strong>de</strong> l‟absence du mari. Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, le mari qui reste chef <strong>de</strong> famille <strong>de</strong> droit<br />
continuerait à pourvoir aux besoins du ménage.<br />
I.2.3. Déterminants <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté en Guinée<br />
L‟analyse <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>ts ou déterminants <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté réalisée par une régression linéaire avec<br />
comme variable expliquée <strong>la</strong> dépense par tête rapportée à <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> pauvreté montre que l‟éducation<br />
du chef <strong>de</strong> ménage et celle <strong>de</strong> son épouse sont <strong>de</strong>s déterminants significatifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté, mais<br />
l‟éducation du chef <strong>de</strong> ménage n‟a d‟effet substantiel en termes <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté qu‟à partir<br />
du secondaire.<br />
D‟une manière générale, les femmes ne font pas toujours valoriser leurs compétences sur le marché du<br />
travail aussi bien en milieu rural qu‟en milieu urbain, par faute d‟emplois attrayants. Par ailleurs, le<br />
statut du chef <strong>de</strong> ménage sa<strong>la</strong>rié dans une entreprise privée est associé à un meilleur niveau <strong>de</strong> vie que<br />
celui du travailleur indépendant.<br />
S‟agissant <strong>de</strong> l‟accès aux infrastructures, le faible accès aux infrastructures induit <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong><br />
transactions élevés qui réduisent ainsi le bien-être <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions. En milieu rural par exemple, le<br />
temps d‟accès au centre <strong>de</strong> santé le plus proche est plus élevé pour les m&nages les plus pauvres ce<br />
qui veut dire que ces ménages vivent dans les localités dont ce type <strong>de</strong> service est éloigné et où les<br />
moyens <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement sont inexistants.<br />
Contrairement à ce qui apparaissait dans les analyses <strong>de</strong>scriptives, les ménages dont le chef est une<br />
femme sont moins bien lotis en termes <strong>de</strong> bien-être que ceux dirigés par un homme. La différence en<br />
termes <strong>de</strong> dépense par tête entre un ménage dont le chef est un homme et un ménage dont le chef est<br />
une femme, toutes choses égales par ailleurs, est importante, <strong>de</strong> l‟ordre <strong>de</strong> 33% dans les villes et 11%<br />
dans les campagnes, en défaveur <strong>de</strong>s ménages au chef féminin. Les ménages dirigés par une femme<br />
paraissent donc plus vulnérables. Par ailleurs, les ménages ayant un grand nombre <strong>de</strong> personnes <strong>de</strong><br />
chaque groupe d‟âge ont un niveau plus faible <strong>de</strong> consommation par tête, et donc une plus gran<strong>de</strong><br />
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