Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui ...

assistance à temps et équitable. L’ONU a demandé aux Etats
membres d’apporter une contribution de 500 millions de dollars pour
établir le CERF nouvelle version – en plus des engagements d’aide
humanitaire déjà existants – mais Oxfam est convaincu que c’est au
moins 1 milliard de $ qui sont nécessaires.
Il est très improbable que les gouvernements donateurs s’engagent à
donner des fonds au CERF à moins qu’il ne soit bien géré,
transparent et responsable et qu’il ait la capacité d’allouer des fonds
de manière rapide aux ONG qui effectuent une part essentielle du
travail sur le terrain.
Les donateurs et les agences de l’ONU ne sont pas la seule raison
d’une aide inappropriée ou tardive. Il arrive que l’aide soit tardive
parce que les Systèmes d’alerte précoce (SAP ou Early Warning
Systems) sont inadéquats. 19 Par exemple, en 2005, les SAP pour les
pays du Sahel se concentraient beaucoup trop sur la production
alimentaire et n’ont pas été capables de prendre en compte des
problèmes d’accès à la nourriture, tel que l’augmentation des prix et
la vulnérabilité croissante des communautés d’éleveurs nomades. En
Afrique de l’Ouest les SAP ne sont pas encore parfaits mais ils se sont
déjà améliorés depuis 2005. Alors que les ONG et les organisations
communautaires disposent souvent des informations de type
avertissement précoce, ces indices sont ignorés parce qu’ils n’ont pas
l’autorité des évaluations officielles. 20 Il arrive également que les
gouvernements ne répondent pas de manière efficace et rapide aux
avertissements précoces. Le gouvernement du Niger avait
initialement sous-estimé la gravité de la crise de 2005 et avait réagi
lentement avant de demander une assistance internationale. Au
Kenya, où il y a un cycle de sécheresses relativement prévisibles, il
existe un SAP sophistiqué et efficace, mais le gouvernement n’a pas
mis en place les structures institutionnelles et les ressources pour y
répondre rapidement. 21
Les Comités d’évaluation de la vulnérabilité (CEV) d’Afrique
Australe sont un bon moyen de faire avancer les choses. Ils sont
dirigés par les gouvernements, ce qui oblige les gouvernements à
accepter la responsabilité des résultats tirés des évaluations. De plus,
l’ONU et les ONG participent au processus en y apportant des
perspectives additionnelles. L’évaluation produite par le CEV du
Malawi sur la crise alimentaire de 2005 a débouché sur une
intervention à temps des donateurs et du gouvernement.
Des critères acceptés internationalement pour mesurer et comparer
les indicateurs d’insécurité alimentaire, à la fois pendant et entre les
crises, pourraient améliorer grandement les SAP, et contribuer à
garantir une intervention plus opportune et plus équitable. Par
9
Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui
secouent l’Afrique, Document d’information Oxfam, juillet 2006