Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui ...

2 Améliorer la réponse d’urgence
« Le bétail n’a plus que la peau sur les os, il n’y a plus de viande. Les os ne
sont plus que des jouets pour les enfants ».
John Egialan, Chef de l’Assistance, Naadunga, Turkana, Kenya,
s’exprimait ainsi en Mars 2006
Selon l’expérience d’Oxfam, lorsqu’une crise alimentaire aiguë
frappe, la plupart des gens font preuve d’une ingéniosité
extraordinaire et recourent à toute une série de stratégies pour
survivre. Mais lorsque ces stratégies de survie sont épuisées, et
lorsque les gouvernements nationaux montrent leurs
limites, l’assistance humanitaire internationale devient vitale pour
sauver des vies et prévenir la malnutrition aiguë. 14 Une assistance à
temps et adéquate peut contribuer à éviter que des chocs extérieurs,
comme les sécheresses ou les invasions de locustes, ne provoquent
une crise encore plus massive, et peut permettre de réduire les
besoins d’interventions ultérieurs très coûteuses. Du fait de la
générosité du public et de l’engagement de certains gouvernements
donateurs, l’assistance humanitaire à l’Afrique a considérablement
augmenté pour passer de 946 millions de $ en 1997 à un peu plus de 3
milliards de $ en 2003. 15 Mais l’absence d’un système fiable
permettant de résoudre les crises alimentaires condamne encore de
trop nombreuses personnes à la souffrance et à la mort.
Une aide tardive, inadéquate et inégale
L’aide d’urgence est souvent insuffisante et e arrive souvent trop
tard. C’est ce qui c’est passé au Niger en 2005. Bien que les premiers
avertissements soient arrivés dès la fin 2004, ce n’est que lorsque des
photos d’enfants souffrants ont été montrées à la télévision en juin
2005 que la communauté internationale a été galvanisée et s’est mise
à agir. Au moment où l’aide est arrivée, 3,6 millions de personnes
souffraient déjà de la faim. Ils étaient nombreux à avoir vendu leur
bétail, leurs terres, leurs semences et leurs outils ou à s’être endettés
pour acheter de la nourriture, amenuisant ainsi leurs actifs et se
rendant eux-mêmes encore plus vulnérables pour affronter des crises
futures.
L’aide tardive est un problème classique. La plupart des appels
d’urgence des Nations Unies ne reçoivent que 30% des fonds
demandés au cours du premier mois. 16 En avril 2006 par exemple, les
donateurs ne s’étaient engagés à donner que 79 millions de $ sur les
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Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui
secouent l’Afrique, Document d’information Oxfam, juillet 2006