Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui ...

Trop souvent le financement budgétaire limité alloué à l’agriculture
en Afrique ignore les petits agriculteurs et les éleveurs nomades. Par
exemple, le Ministère de la planification économique et du
développement du Malawi a récemment préparé une stratégie de
croissance comportant une réallocation des ressources qui supprime
des dépenses en faveur des pauvres afin de stimuler la croissance du
secteur public. 64 Au Kenya, le gouvernement dispose bien d’un Plan
de développement des terres arides pour combattre la pauvreté et la
vulnérabilité des personnes qui vivent dans ces régions, mais il n’est
pas appliqué.
En outre, l’aide extérieure au développement destinée à l’agriculture
africaine a très fortement décliné. 65 L’aide à la production agricole en
Afrique Subsaharienne a décliné de 43% entre 1990-92 et 2000-02,
pour passer d’un total moyen de 1,7 milliards de $ à 974 millions de
$, même si récemment une légère augmentation a été observée. 66 De
la même manière, les chiffres de la FAO et de l’UA indiquent
qu’après un pic à 4,8 milliards de $ en 1989, l’aide d’ensemble (y
compris à la production, aux infrastructures et à la
commercialisation) destinée au secteur rural en Afrique, est retombée
à juste un peu plus de 2,5 milliards de $ après 1997, avant
d’augmenter à nouveau pour atteindre 3,4 milliards de $ en 2002. 67
Entre 1997 et 2001, les crédits de la Banque Mondiale pour
l’agriculture ont également baissé de 30%. 68
Soutenir les moyens d’existence ruraux
« Lorsqu’il s’agit de formuler des politiques, il faudrait le faire de la base vers
le haut, alors qu’en ce moment cela vient du haut vers le bas et cela cause des
problèmes. S’ils prennent des décisions qui vont m’affecter et que nous ne les
avons pas formulées ensemble, comment est-ce que je peux être d’accord ?
C’est mon droit humain fondamental d’être impliqué dans les questions qui
me touchent ».
Ephrem, éleveur Nomade Masaï, Ngorongoro, Tanzanie, avril 2006
Par expérience, nous savons qu’investir à long terme dans des
programmes de développement rural avec des groupes vulnérables
peut jouer un rôle crucial et réduire l’insécurité alimentaire. Des
ressources supplémentaires devraient être injectées pour permettre
aux populations d’obtenir des intrants agricoles essentiels comme des
semences, des outils, des engrais et du crédit ; pour améliorer l’accès
aux marchés ; et contribuer au développement d’activités non
agricoles génératrices de revenus. L’investissement dans la
conservation de l’eau et dans les systèmes d’irrigation à petite échelle
est également vital, parce qu’une grande partie de l’agriculture
africaine est encore dépendante des pluies et soumise aux aléas du
temps. 69 Dans tous ces domaines, les technologies de pointe peuvent
Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui
secouent l’Afrique, Document d’information Oxfam, juillet 2006
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