Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui ...

L’agriculture
Dans un futur immédiat, les efforts pour attaquer les causes
profondes de la faim dans la plupart des pays d’Afrique
Subsaharienne devraient se concentrer principalement sur le secteur
rural qui compte 70% de la population et les deux tiers des moyens
d’existence. 54 Même si l’insécurité alimentaire augmente dans les
zones urbaines et péri-urbaines, particulièrement là où le VIH/Sida
est prévalent, la grande majorité des pauvres et malnutris d’Afrique
vivent encore dans les zones rurales. 55 Malgré cela, l’une des
principales causes sous-jacentes des crises alimentaires est la
négligence gouvernementale ou la mauvaise gestion de l’agriculture,
accompagnée par de mauvais conseils et des conditionnalités néfastes
imposées par les donateurs. Il est crucial que l’effort conjoint que les
gouvernements africains et les donateurs ont promis de faire pour
éradiquer la pauvreté à travers le Partenariat Nouveau pour le
Développement de l’Afrique (NEPAD) et la Commission Africaine, se
concrétisent par des politiques agricoles efficaces qui fassent
participer les petits agriculteurs, les éleveurs nomades et les femmes
et placent les priorités de ces groupes au centre de leurs décisions. 56
Au sein de ces groupes, même des gains modestes en terme de
rendements ou de revenus peuvent avoir une importance énorme
pour réduire la faim et la pauvreté. 57 Il est prouvé que les pays qui
ont une meilleure sécurité alimentaire sont ceux dans lesquels le
gouvernement s’engage fortement en faveur du secteur agricole de
petite envergure. 58 Il est également démontré que la croissance
agricole peut entraîner la croissance du reste de l’économie. 59
Investir dans les pauvres des zones rurales
Des politiques agricoles en faveur des pauvres impliqueront une
augmentation significative de l’investissement dans les zones rurales.
Le NEPAD a estimé qu’il faudrait près de 18 milliards de $ par an
pour pouvoir atteindre l’objectif fixé par le Sommet alimentaire
mondial qui est de diminuer de moitié la faim en Afrique. 60 Il
propose également que l’Afrique augmente sa contribution
domestique en faveur de l’investissement agricole, pour passer de la
base actuelle d’environ 35% à environ 55% d’ici à 2015. 61
Au sommet de juillet 2003 de l’Union Africaine, les dirigeants ont
endossé la « Déclaration de Maputo sur l’agriculture et la sécurité
alimentaire en Afrique », qui les engageaient à augmenter leurs
dépenses agricoles pour atteindre au moins 10% de leurs budgets
annuels respectifs. 62 C’est un pas bienvenu, mais une estimation
suggère que les gouvernements ne consacrent toujours en moyenne
que 5% de leurs budgets à l’agriculture, même si tant de personnes en
dépendent comme source principale de revenus. 63
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Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui
secouent l’Afrique, Document d’information Oxfam, juillet 2006