Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui ...

Un projet de « travail contre argent » au Kenya
« Pour l’instant, j’ai reçu 5000 shillings sur les 10.000 que nous allons avoir
pour ce ‘travail contre argent’. Je vais payer pour que mon frère puisse
aller à l’école. Il est dans le secondaire et nous devons payer pour cela.
J’ai dépensé 3000 shillings en frais de scolarité et j’en ai dépensé 1000
autres pour des médicaments pour mes fils. Avec les 1000 shillings qui
restent j’ai réussi à acheter deux chevrettes. Et j’en ai appelé une
Oxfam ! »
Pamela Ataa au Turkana, nord du Kenya
Fournir de l’argent aux familles à travers un programme de « travail contre
argent » rend aux gens la dignité et leur permet de choisir et d’acheter ce
dont ils ont besoin pour aider leur famille. 22.000 personnes bénéficient de
ce programme de travail contre argent d’Oxfam au Turkana, dans le nord
du Kenya, qui est destiné à des familles qui ont des options très limitées
concernant leurs moyens d’existence et qui ne sont pas capables de
subvenir entièrement à leurs besoins. Ces personnes travaillent à une
série de projets qui bénéficient aux familles individuelles ou à l’ensemble
de la communauté, comme améliorer les sources d’eau ou planter des
arbres. Pamela, par exemple, a contribué à protéger une pompe à main et
à rediriger une rivière locale pour qu’elle remplisse les puits creusés à la
main. L’expérience d’Oxfam a montré que les familles dépensent l’argent
pour acheter de la nourriture et d’autres produits de base et investissent
dans l’avenir en achetant des outils. Cela signifie que les gens n’ont pas
besoin de recourir à des stratégies nuisibles pour survivre comme par
exemple vendre leur bétail. Le fait de donner de l’argent contribue
également à revitaliser l’économie locale.
Source: Oxfam
La nouvelle encourageante est que certains donateurs et certaines
agences humanitaires considèrent de plus en plus les transferts
d’argent et les achats locaux comme des réponses appropriées aux
crises alimentaires. Trois des plus gros donateurs – l’UE, le Canada et
l’Australie – font preuve d’une flexibilité croissante pour acheter sur
place l’aide alimentaire qu’ils fournissent aux pays en
développement. 38 Mais il reste encore du chemin à parcourir. 39 Pour
faire les choses correctement en terme de réponse aux crises
alimentaires, il faut également une évaluation pointue des besoins qui
tienne compte de l’avis des personnes affectées. 40
Des efforts plus soutenus sont également nécessaires afin de pouvoir
proposer un soutien aux personnes vulnérables à travers des moyens
d’existence alternatifs, tout cela renforcé par des programmes de
développement à long terme. Une intervention précoce pour aider les
communautés à construire des banques alimentaires, de semences ou
de fourrage peut, par exemple, aider à atténuer l’impact de
sécheresses futures. De telles mesures peuvent peut-être contribuer à
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Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui
secouent l’Afrique, Document d’information Oxfam, juillet 2006