Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui ...

production alimentaire. Bien que les perspectives limitées pour
certains produits d’exportation devraient pousser les agriculteurs
africains à se concentrer sur la fourniture de produits de base destinés
à leurs marchés domestiques et régionaux, 82 parce que des politiques
injustes poursuivies par certains pays industrialisés ont trop souvent
une influence négative et rendent le commerce agricole des cultures
de rente beaucoup moins lucratif qu’il ne devrait normalement l’être.
La pauvreté des zones rurales de l’Afrique Subsaharienne est
aggravée par une dépendance excessive envers l’exportation d’un
petit nombre de matières premières agricoles, dont bon nombre sont
victimes, au niveau mondial, de prix volatiles et en baisse. En 2002-
2003, par exemple, un effondrement des prix du café a contribué à la
crise alimentaire éthiopienne de la même année. 83 Une grande partie
du problème est due au fait que le FMI et la Banque Mondiale ont
activement promu, à travers l’ensemble du monde en
développement, une croissance économique tirée par les
exportations, principalement pour payer les obligations de la dette, ce
qui a engendré une augmentation des quantités disponibles sur le
marché et une chute des prix mondiaux de produits comme le cacao,
le sucre et le café. Les pays éprouvent des difficultés pour s’orienter
vers la fabrication et la vente de produits transformés dont les prix
seraient plus stables, du fait des barrières douanières des pays riches.
Ce n’est pas un hasard si l’Allemagne est un exportateur important
de café torréfié…
Malgré quelques progrès qui furent les bienvenus de la part de l’UE
et du Canada quant à l’amélioration de l’accès à leurs marchés pour
les exportations en provenance des pays les moins développés, dont
la plus grande partie se trouvent en Afrique Subsaharienne, le monde
industrialisé maintient malgré tout une série de barrières douanières
et non douanières significatives, comme par exemple des normes de
sécurité excessives sur la nourriture. Selon une étude de la Banque
Mondiale, neuf pays africains risquent de perdre 670 millions de $
d’exportation de fruits secs et de noix à cause d’une norme de l’UE
qui, en réalité, n’apporte aucun bénéfice de santé significatif aux
consommateurs. 84
Les conditions liées aux emprunts contractés envers le FMI, durant
les années 1980 et 1990, obligeaient de nombreux pays africains à
réduire leurs taxes et leurs quotas sur les produits agricoles importés,
augmentant ainsi les importations et réduisant les prix sur le marché
domestique. S’il est vrai que la répercussion d’une telle baisse de prix
sur le consommateur peut constituer un certain bénéfice pour les
familles urbaines à faibles revenus, elle ébranle la production
domestique des produits de base et contribue à l’aggravation de la
pauvreté rurale.
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Les Causes de la Faim : examen des crises alimentaires qui
secouent l’Afrique, Document d’information Oxfam, juillet 2006