Langues modernes - SeGEC

Première partie : approche théorique
I-Qu’est-ce qu’apprendre à lire dans sa langue maternelle et en
langue étrangère?
Apprendre à lire est un processus complexe, chacun en conviendra. C’est pourquoi on peut
dire que le lecteur ne cessera d’évoluer tout au long de son apprentissage. Très tôt, alors
qu’il ne sait pas encore lire, l’enfant s’intéresse au monde de la lecture et de l’écriture car
l’écrit est omniprésent dans notre société. En grandissant, il voudra comprendre ce qui est
écrit et dès lors la lecture servira à combler un besoin et fera partie de l’apprentissage.
Dans l’enseignement préscolaire l’enfant réalisera ses premiers apprentissages en
écoutant des histoires, en observant différents écrits qui lui sont présentés.
Puis, il continuera en découvrant à quoi sert la lecture et pourquoi il est intéressant pour lui
d’apprendre à lire. Il découvrira ainsi progressivement que le langage oral peut se traduire en
langage écrit. Cette découverte s’accompagnera d’une multitude d’observations (en
Occident nous lisons de gauche à droite ; dans ce qui est écrit on distingue les lettres, les
dessins, les chiffres, la ponctuation … ; il y a les mots, puis les phrases …). L’enfant prendra
aussi conscience que les sons existent, qu’on peut les découper en syllabes, qu’on peut faire
des rimes… .
Dès l’entrée dans l’enseignement fondamental, l’enseignant proposera aux enfants des
textes qui se rapprochent de leur langage et leur donnera différentes stratégies de lecture
(voir méthodes de lecture explicitées lors du chapitre suivant) dans le but d’identifier les mots
et de comprendre ce qu’ils lisent. Bien entendu, l’apprentissage évoluera en fonction des
spécificités de la langue française.
L’apprenti lecteur sera confronté assez tôt à la lecture de petits livres. Il lira dans différentes
situations : de manière autonome, à deux, en groupes,…….
Le lecteur évoluera par la suite en reconnaissant instantanément les mots, en lisant de
manière plus fluide. L’enfant devient dès lors plus habile, lit de plus en plus s’il évolue bien.
Or l’inverse est aussi vrai pour les enfants qui ne sont pas rentrés facilement dans le jeu de
la lecture et c’est ici que s’ancre le cycle de l’échec. Selon plusieurs études, c’est vers l’âge
de 8 ans que la classe se diviserait en deux groupes : ceux qui deviennent de meilleurs
lecteurs à chaque fois qu’ils lisent et les autres qui prennent du retard et qui se démarquent
de plus en plus du premier groupe, selon le schéma suivant 1 :
1 GIASSON, J, La lecture - De la théorie à la pratique - Collection « Outils pour enseigner », 3 ème édition 2005, De
Boeck. p.201
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