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20 entretien construire le val-de-marne « Une action permanente au service des enfants » Michèle Barzach, présidente de l’UNICEF France Le 27 mars, le Comité français pour l’UNICEF a remis le titre « Ami des enfants » à notre département. Malgré un emploi du temps chargé, sa présidente nous a accordé une interview pour présenter l’agence. © UNICEF - William Daniels Études médicales à la faculté de médecine de Paris. 1970-1986, exerce la profession de gynécologue et psychanalyste. 1986-1988, ministre de la Santé et de la Famille. 1988-1990, députée de Paris. 1989-1995, conseillère de Paris. 2012, présidente de l’Unicef France. Pourriez-vous présenter l’UNICEF à nos lecteurs ? ◆ L’UNICEF est une agence de l’Organisation des Nations unies (ONU). Toutes nos actions sont centrées sur la défense des droits de l’Enfant : l’éducation, la santé, la protection contre les violences et les discriminations, la prévention de la transmission du VIH-sida. Quand je parle de l’enfant, il s’agit bien sûr des bébés, mais aussi des adolescents et des jeunes jusqu’à 18 ans. L’UNICEF développe également des programmes particuliers pour les filles et les jeunes mamans. La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) est notre référence. Quand on évoque l’UNICEF, on pense d’abord à ses interventions internationales, principalement dans les pays pauvres. ◆ Nos équipes sont très impliquées, en ce moment, au Sahel et en Syrie. Nous avons eu des actions très importantes au Mali avant le déclenchement du conflit armé, notamment par des programmes de lutte contre la malnutrition qui ont permis de sauver des milliers d’enfants. En Syrie, nous restaurons des écoles et nous relançons la scolarité d’enfants qui ne vont plus à l’école depuis deux ans. Partout, l’UNICEF favorise la vaccination, facilite l’accès à l’eau potable, développe les systèmes d’assainissement. Son budget, au plan international, s’élève à 3,71 milliards de dollars (2,88 milliards d’euros), 40 % sont dédiés à l’urgence, 60 % aux actions de développement. Mais l’UNICEF a aussi un regard sur la France qui, bien que signataire de la CIDE, doit encore faire des efforts. Le Comité des droits de l’enfant de Genève souligne des carences sur la justice des mineurs, le traitement des enfants de l’immigration, le déficit de prévention en matière de santé, l’absence d’une politique nationale de l’enfance. Le rapport 2012 de l’UNICEF sur la pauvreté des enfants situe notre pays au 14 e rang sur les 35 étudiés, avec 10 % d’enfants pauvres. La France peut mieux faire. Vous venez de décerner au Val-de-Marne le label « Département ami des enfants ». Pourquoi ce titre ? ◆ Dans un premier temps, à partir de 2002, nous avons décerné ce titre à des villes. On compte aujourd’hui 231 villes « amies des enfants ». En 2008, nous avons repris cette idée pour les départements. Vous êtes le quatrième à recevoir ce label. Le but est d’accompagner les collectivités qui développent une politique pour l’enfance dans l’esprit de la CIDE. Le Val-de-Marne est un bon exemple. Il y a dans votre département une histoire, des spécificités, des choses bien faites, de l’innovation sociale. Ce partenariat entre l’UNICEF, des villes et des départements est un moyen de rendre visible notre action, mais aussi de montrer que ces collectivités peuvent être un vivier d’exemplarités. Chacun peut se nourrir de l’autre. Que peuvent faire les simples citoyens pour soutenir votre action ? ◆ Vous pouvez devenir bénévole de l’UNICEF. Il y en a 6 000 en France. Ils nous aident à
Enfants jouant dehors, sur les lieux de l'hôpital du district d’Ouélessébougou, soutenu par l’UNICEF. Région ouest de Koulikoro. Mali 2012. entretien 21 construire le val-de-marne © UNICEF/NYHQ2012-1827/TANYA BINDRA faire connaître la situation des enfants dans le monde et nos programmes. Les bénévoles interviennent notamment dans les écoles et touchent par ce biais près de 100 000 enfants. Vous pouvez aussi faire des dons, même modestes. 50 centimes, 1 euro, tout est utile et nécessaire. Je vais prendre l’exemple de la malnutrition aiguë sévère. Quand on arrive dans certains pays où sévit cette situation, des enfants ont entre quinze jours et trois semaines pour survivre. Si on ne fait rien, ils meurent. C’est quand même hallucinant dans notre monde. Pour lutter contre cela, nous disposons de pâtes nutritives thérapeutiques prêtes à l’emploi. Il faut deux à trois doses de ces pâtes par enfant, chaque dose coûte 82 centimes. Avec moins de 3 euros, on sauve un enfant. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR DIDIER BERNEAU UNE PRÉSENCE RECONNUE EN FRANCE ◆ Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (abrégé en UNICEF – United nations of international children’s emergency fund) a été créé en 1946. Il est présent dans 191 pays. Cette implantation lui permet d’intervenir rapidement en cas d’urgence ou pour mettre en œuvre des programmes de développement locaux. L’UNICEF compte également 36 comités nationaux. Le Comité français pour l’UNICEF date de 1964. Ses missions sont nombreuses : représenter l’organisation auprès des institutions, aider les enfants en difficulté, diffuser les actions de l’UNICEF auprès du public, collecter des moyens au profit des programmes menés sur le terrain. L’UNICEF France développe ses propres programmes (48 dans 35 pays en 2011) et soutient ceux de l’organisation internationale. Le budget de l’UNICEF France s’élève à 85 millions d’euros, 70 millions proviennent de la générosité publique. L’opération « Collectivités amies des enfants » a été initiée en 2002. Villes et départements primés s’engagent à mener des politiques innovantes en faveur des droits de l’enfant facilitant son insertion dans la vie de la cité et encourageant son ouverture sur le monde. POUR EN SAVOIR PLUS : www.unicef.fr. le magazine du conseil génÉRal • N°301 • mai 2013
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