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Les Jeux du Val-de-Marne - Conseil général du Val-de-Marne

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culture 45<br />

bouger en val-<strong>de</strong>-marne<br />

En douze éditions, la Biennale internationale<br />

<strong>de</strong>s poètes en <strong>Val</strong>-<strong>de</strong>-<strong>Marne</strong> a fait plus<br />

d’une fois le tour <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>. Cette année,<br />

c’est l’Afrique <strong>du</strong> Sud qui est en première ligne<br />

<strong>de</strong> la programmation, et la Biennale s’inscrit<br />

ainsi à la fois dans la saison culturelle sud-africaine<br />

en France et dans une longue solidarité<br />

<strong>du</strong> Département avec la « nation arc-en-ciel »<br />

<strong>de</strong> Nelson Man<strong>de</strong>la et Dulcie September. Car la<br />

poésie ne vit pas en vase clos. Pour Francis<br />

Combes, son directeur <strong>de</strong>puis 2011, c’est « un<br />

art sensible aux échos <strong>de</strong> la planète, un lieu où se<br />

fait entendre le bruit <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> ».<br />

Tout en gardant sa spécificité d’art <strong>du</strong> langage,<br />

car « les poètes ne sont ni <strong>de</strong>s journalistes, ni <strong>de</strong>s<br />

philosophes », la poésie reste un moyen d’expression<br />

qui permet <strong>de</strong> dire, d’écrire l’événement,<br />

dans une forme qui en appelle au sensible, plus<br />

que ne le ferait le roman. En Afrique <strong>du</strong> Sud, les<br />

écrivains noirs s’en sont souvent emparés, ainsi<br />

que <strong>du</strong> théâtre, pour faire entendre leur voix.<br />

D’une part, parce que ces arts <strong>de</strong> tradition orale<br />

appartiennent à la culture africaine, mais aussi<br />

parce que les Noirs n’avaient pas accès aux<br />

maisons d’édition pendant les années d’Apartheid.<br />

On découvrira donc, lors <strong>de</strong> cette Biennale, <strong>de</strong>s<br />

auteurs dont beaucoup n’ont jamais été tra<strong>du</strong>its<br />

en français auparavant et qu’on entend pour la<br />

première fois dans l’Hexagone. Certains écrivent<br />

en afrikaans, comme la jeune Ronelda Kamfer,<br />

ou en anglais comme Finuala Dowling et le poète<br />

engagé Mongane Wally Serote. D’autres, dans<br />

la tradition orale, n’écrivent pas mais composent<br />

en xhosa, comme le griot Bulenani Zantsi. Ce<br />

sont en tout quatorze poètes qui représenteront<br />

l’Afrique <strong>du</strong> Sud à la Biennale, dont les textes<br />

seront rassemblés en une anthologie, sous la<br />

Biennale 2011, à la Gare au théâtre, à Vitry.<br />

« La poésie est un art<br />

sensible aux échos <strong>de</strong> la<br />

planète, un lieu où se fait<br />

entendre le bruit <strong>du</strong><br />

mon<strong>de</strong>. »<br />

Francis Combes, directeur <strong>de</strong> la<br />

Biennale internationale <strong>de</strong>s poètes.<br />

houlette <strong>de</strong> Denis Hirson, tra<strong>du</strong>cteur et passeur<br />

<strong>de</strong> la poésie sud-africaine en France.<br />

À leurs côtés, la rencontre val-<strong>de</strong>-marnaise<br />

accueille « les échos <strong>de</strong> la planète » venus <strong>de</strong>s<br />

quatre points cardinaux et permet d’entendre<br />

<strong>de</strong>s poèmes dits par leurs auteurs, toujours dans<br />

© a. pequin<br />

leur langue originale, <strong>de</strong> façon à ce que la musique<br />

<strong>de</strong>s mots résonne avant même que la tra<strong>du</strong>ction<br />

n’en donne le sens. Un accent est mis sur les<br />

pays riverains <strong>du</strong> Danu<strong>de</strong>, pour que se croisent<br />

Biennale <strong>de</strong>s poètes et festival <strong>de</strong> l’Oh!. Car pour<br />

rencontrer le plus large public, la Biennale<br />

n’hésite pas à inscrire la poésie sur les murs <strong>de</strong>s<br />

villes, à la diffuser dans les boîtes aux lettres et<br />

les places <strong>de</strong> marché, à la clamer dans les jardins<br />

publics et sur les bords <strong>de</strong> <strong>Marne</strong>. Toujours à<br />

l’affût <strong>de</strong> nouveaux supports, Francis Combes,<br />

qui fut, avec Gérard Cartier, le promoteur inspiré<br />

<strong>de</strong>s poèmes dans les rames <strong>de</strong> métro, se réjouit<br />

<strong>du</strong> succès <strong>de</strong>s Poèmes <strong>du</strong> jour, proposés sur le<br />

site <strong>de</strong> la Biennale <strong>de</strong>puis l’automne, qui sé<strong>du</strong>isent<br />

à ce jour 1 200 lecteurs. « <strong>Les</strong> voies d’entrée dans<br />

la poésie sont innombrables et Internet est un <strong>de</strong>s<br />

lieux les plus actifs », estime le directeur <strong>de</strong> la<br />

Biennale, lui-même poète. Et les faibles tirages<br />

<strong>de</strong>s livres <strong>de</strong> poésie ne disent rien <strong>du</strong> plaisir qu’on<br />

peut prendre à une lecture à voix haute ou à la<br />

rencontre inopinée sur son chemin quotidien<br />

avec <strong>de</strong>s mots qui emportent. « Dans cette pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> crise, on constate un regain <strong>de</strong> la vie poétique,<br />

car c’est une façon d’échapper à la roue impitoyable<br />

<strong>de</strong> l’économie, la possibilité d’ouvrir le<br />

mon<strong>de</strong> à ce qui n’est pas dit, à ce qui n’est pas encore<br />

rêvé. La poésie est un terrain d’utopie, c’est un enjeu<br />

d’humanité. » ■ pascale pisani<br />

†Du 24 MAI AU 2 JUIN : dans douze villes <strong>du</strong><br />

<strong>Val</strong>-<strong>de</strong>-<strong>Marne</strong> et à Paris. Programme sur<br />

www.biennale<strong>de</strong>spoetes.fr et au 01 49 59 88 00.<br />

TEMPS FORTS<br />

† Soirée d’ouverture : rencontres, lectures et<br />

musique avec la compagnie Bernard Lubat.<br />

Le 24 mai à la Gare au théâtre, à Vitry.<br />

† Rencontre, projection et lectures autour<br />

d’Alain Badiou. Le 26 mai, à Anis-Gras, à Cachan.<br />

† Regards d’artistes sur l’Afrique <strong>du</strong> Sud<br />

d’hier et d’aujourd’hui. Le 27 mai, aux Archives<br />

départementales, à Créteil.<br />

La Biennale,<br />

c’est toute l’année<br />

Installée <strong>de</strong>puis l’automne <strong>de</strong>rnier dans <strong>de</strong>s<br />

locaux qui lui permettent d’accueillir <strong>du</strong> public<br />

au centre Jeanne-Hachette d’Ivry, l’équipe <strong>de</strong><br />

la Biennale <strong>de</strong>s poètes organise un jeudi par<br />

mois <strong>de</strong>s lectures conviviales autour d’un<br />

poète (Maïakovski, Tristan Tsara…) ou d’un<br />

thème (jeunes poètes, <strong>Val</strong>-<strong>de</strong>-Marnais…).<br />

Une occasion pour tous les amateurs <strong>de</strong> poésie<br />

d’entendre sonner les mots dans la bouche <strong>de</strong><br />

<strong>Les</strong> Jeudis <strong>de</strong> la Poésie.<br />

leur auteur ou d’un lecteur confirmé.<br />

Toute l’année, <strong>de</strong>s poètes <strong>du</strong> Laboratoire <strong>de</strong><br />

poésie <strong>de</strong> la Biennale animent <strong>de</strong>s ateliers d’écriture et <strong>de</strong> lecture critique auprès <strong>de</strong> différents publics,<br />

scolaires ou non, et préparent les jurés <strong>du</strong> Prix <strong>de</strong> poésie <strong>de</strong>s collégiens <strong>du</strong> <strong>Val</strong>-<strong>de</strong>-<strong>Marne</strong>, décerné<br />

pendant la Biennale par dix classes <strong>de</strong> 4 e et 3 e . Pierre Mabille a été le lauréat <strong>de</strong> la précé<strong>de</strong>nte édition<br />

pour le recueil Trop <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> (éd. Le Bleu <strong>du</strong> ciel, 2010) et récompensé par l’édition par la Biennale d’un<br />

recueil inédit On fait comment (éd. Le Bleu <strong>du</strong> ciel, 2012).<br />

© D.R.<br />

le magazine <strong>du</strong> conseil général • N°301 • mai 2013

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