Les Jeux du Val-de-Marne - Conseil général du Val-de-Marne

Lara Almarcegui
Artiste en résidence au CRÉDAC, Ivry-sur-Seine
Biopsie urbaine
«
Avant, il y avait ici une
usine. Bientôt, il y aura
une rue, des logements, des
espaces verts. » Entre « avant »
et « bientôt », il y a un chantier
au 18, rue Pierre-Rigaud à
Ivry-sur-Seine, et c’est
l’occasion pour Lara Almarcegui
de faire partager sa vision de la
ville. Invitée par le Centre d’art
contemporain d’Ivry (CRÉDAC)
à travailler sur son territoire,
cette plasticienne espagnole,
qui représentera son pays
à la Biennale de Venise 2013,
a scruté l’envers de la cité,
abordant par la marge les
espaces urbanisés, pénétrant les
interstices qui échappent à
l’emprise des aménageurs.
Quand elle montre le talus
surplombant ce qui deviendra
prosaïquement un parking,
Lara Almarcegui décrypte une
histoire enfouie qui se révèle
dans la tranche vive de la terre :
« Il y avait ici une usine de tubes
et de roulements à billes dont
on voit les traces dans la couche
supérieure. En dessous, ce sont
les alluvions modernes de la
Seine, les graviers, et encore
en dessous les alluvions plus
anciennes, le limon. »
Démolitions et souterrains,
ruines et friches constituent
pour l’artiste des passages
éphémères vers une nature
non contrôlée.
Lara Almarcegui a choisi
d’aborder Ivry par son sous-sol :
carrières et sources englouties,
réseaux en tout genre, bassins
de rétention et tunnels du
métro, tout ce qui se trouve
« en bas de nos pieds », tout ce
que la ville étouffe et tout ce qui
permet qu’elle fonctionne a été
recensé en une accumulation
méthodique. Que deviendra
ce matériau recueilli par un
maillage de « passeurs »
de l’artiste vers le territoire ?
« Je vais faire un livre qui raconte
l’histoire cachée de la ville. »
Et l’exposition ? « Elle montre
des œuvres précédentes. À Ivry,
je préfère révéler aux habitants
le double différent et caché de leur
ville, son subconscient en quelque
sorte. » ■ PASCALE PISANI
POUR EN SAVOIR PLUS : exposition
« Ivry souterrain », jusqu’au 23 juin au CRÉDAC,
à Ivry. Tél. : 01 49 60 25 06 et www.credac.fr.
Montrer tout ce qui se
trouve «en bas de
nos pieds».
© A. Bonnemaison
rencontres
Josette Uranie
Assistante comptable à COGECLIM,
Alfortville
Dans l’univers
masculin du BTP
✱ Josette Uranie vit professionnellement, à un peu plus
de 30 ans, sa plus longue période de stabilité. Depuis deux
ans et demi, elle est assistante comptable à COGECLIM.
Après une période d’essai dans cette PME d’Alfortville
spécialisée dans le petit œuvre du BTP (chauffage,
plomberie, climatisation), elle a signé un contrat à durée
indéterminée (CDI). Elle a bénéficié, comme près de
1 000 Val-de-Marnais depuis 2010, du dispositif d’insertion
à l’emploi mis en œuvre par le Conseil général dans le
cadre de sa délégation générale à l’Emploi et à l’Insertion
(DGEI). « Au départ, j’étais venu à l’Espace départemental
des solidarités de Villeneuve-Saint-Georges pour un problème
de logement, suite à une séparation. » Or sans boulot, pas
de logement. Mère d’un enfant, elle a pourtant plus de
dix ans d’expérience professionnelle, mais n'a jamais
réussi à se fixer réellement.
« Depuis mon arrivée de Guadeloupe en 2006, je n’ai connu
que trois mois de chômage. J’ai élargi mon champ de
compétences, en faisant une formation certifiée de réceptionniste
dans l’hôtellerie. » Assistante dans un cabinet
d’expert-comptable, puis en CDI chez IDI System, fabriquant
d’implants dentaires à Montreuil, elle a travaillé au
restaurant Bodega, à Paris, toujours dans le domaine du
secrétariat et de la comptabilité. « En 2010, j’ai été
embauchée en tant que téléconseillère à la CAF, pour la
sécurité de l'empoi. Mais c’était un contrat à durée déterminée
de cinq mois qui ne correspondait pas à mon profil. »
Aujourd’hui, elle découvre l’univers très masculin du BTP,
c’est la seule femme sur les 12 salariés que compte la
société. « C’est un secteur particulier, avec des métiers et
un vocabulaire très techniques, sourit-elle, enthousiaste.
J’ai encore beaucoup à apprendre. » ■ ALI AÏT-SALAH
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construire le val-de-marne
© D.R.
le magazine du conseil général • N°301 • mai 2013