Mouvements et tendances - Api

Pôles de compétitivité
Maîtriser les ensembles métalliques
et les composites complexes
Airbus, Chantiers de l’Atlantique, Bénéteau et DCN propulsion ont initié dès
janvier 2005 le pôle EMC2. Le secteur automobile s’y est rallié avec Auto
châssis international. Ainsi se trouvent réunis les premiers employeurs industriels
privés des Pays de la Loire (hors agroalimentaire) qui sont également les
principaux donneurs d’ordres et les plus gros investisseurs industriels. Objectifs :
maîtriser les technologies sur les pièces de grande dimension et réduire les coûts
de production, avec des partenaires locaux comme Europe technologies.
Europe technologies repense
soudage et usinage
Spécialisé dans le traitement des pièces
industrielles et les machines spéciales,
Europe technologies sera l’un des acteurs du
thème « soudage thermoplastique pour pièces
de grandes dimensions ». Ce domaine
constitue un enjeu majeur pour EMC2 puisqu’il
justifie en partie l’implantation à Nantes
du Technocampus, équipe de recherche
d’EADS. Cette problématique industrielle
intéresse en effet Airbus pour l’assemblage de
panneaux et de profilés en composite mais
également l’équipementier sarthois Sotira, qui
cherche à mettre au point des techniques de
soudage appliquées à des pièces et structures
automobiles dont les toits. L’enjeu global est
la maîtrise du soudage en 3D pour l’assemblage
de pièces et des ensembles soumis à
contraintes. Cet axe de recherche associera
plusieurs laboratoires dont ceux de l’école des
Mines, de l’Icam, de l’école centrale (Irccyn),
et celui de thermocinétique de l’école polytechnique
de Nantes. Parmi les industriels
impliqués figurent Allio (44) ou Smom (85).
Notre légitimité dans ce programme tient à
notre maîtrise des technologies de soudage »,
explique Patrick Cheppe, PDG et fondateur
d’Europe technologies.
technologie UGV et surtout les coûts d’exploitation
des machines, l’allongement de
leur durée de vie et celle des composants »,
explique le dirigeant. « Cela implique la
création d’outils spécifiques, de nouveaux
lubrifiants et une amélioration de la programmation
des machines. Ce qui était au
point sur l’aluminium doit être totalement
revu pour les composites », poursuit-il.
Des sauts techniques
« De là, Airbus s’est montré intéressé par
une plate-forme indépendante des lieux de
production afin de faire progresser les techniques
sans perturber le fonctionnement de
son parc machines. » Financé par les ministères
de l’Industrie et de la Recherche, le
Zones d’exonérations fiscales.
projet mobilise près de 8 M€ et associe de
nombreux partenaires.
En pariant sur de tels enjeux, Patrick Cheppe
compte rééditer le « saut technologique »
accompli par Sonats, première société du
groupe, dans le grenaillage par ultrason, procédé
de traitement des pièces soumises à de
fortes sollicitations. Née en 1993, dans le sillage
d’Airbus, Sonats a trouvé une place à part en
mettant au point une technologie alternative au
grenaillage traditionnel (durcissement par bombardement
de billes). Ses outils sont aujourd’hui
utilisés pour le redressage des pièces d’Airbus,
dans l’industrie du moteur ou dans le nucléaire.
« A l’origine, nous étions une dizaine, se souvient
le créateur de Sonats. Nous avons mis en
œuvre une technologie qui n’existait pas. Pour
Usinage à grande vitesse
L’usinage grande vitesse (UGV) est l’autre
grand thème technique qui rattache Europe
technologies au pôle de compétitivité
EMC2. L’entreprise est, depuis deux ans,
l’un des chefs de file d’un groupe de R&D
initié sur ce thème par Airbus. « Nous sommes
là dans notre métier d’ingénierie, d’expertise
et de compréhension de la matière.
Il y avait un besoin de mieux maîtriser la
Patrick Cheppe tient le pistolet de grenaillage par ultrason sur lequel son groupe dispose d’un brevet mondial.
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La lettre API
L’Année économique de l’Ouest hors série / Janvier 2006