Mouvements et tendances - Api

Pôles de compétitivité
Les promesses des biothérapies
Le pôle nanto-angevin planche sur les molécules qui demain permettront de
pallier les carences des médicaments chimiques. Une recherche de niche,
encore confidentielle mais dont le pôle devrait booster la valorisation.
Atlantic biothérapies ne cache pas son ambition d’être reconnu au niveau
européen comme un territoire spécialisé et puissant sur la biotechnologie
appliquée à la santé.
Préparer les
médicaments du futur
ici à 10 ans, 50 % des médicaments
«D’ seront constitués de molécules biologiques
», affirme Olivier Kitten. L’ingénieur
d’Atlanpole, animateur d’Atlantic Biotherapies
bataille pour que ce pôle, centré sur Nantes et
Angers, se taille une place de choix sur l’échiquier
européen. Sur la niche des thérapies
géniques et cellulaires, les Pays de la Loire
concentrent déjà près de 900 personnels de
recherche dans les laboratoires et plates-formes
préindustrielles du pôle et 650 emplois
industriels dédiés à ce secteur de la santé.
Pour l’heure, s’il existe une très bonne articulation
entre recherche fondamentale et
recherche clinique, ainsi que d’excellentes
ressources individuelles - le laboratoire de
recherche de Marc Bonneville est par exemple
le seul centre de recherche en cancérologie
en France - le pôle se donne pour objectif
de développer les liens entre les chercheurs
et les entreprises, et de gagner en notoriété.
Une nécessité bien comprise par les entreprises
issues de la recherche comme TCland,
spécialisée dans le développement d’outils de
diagnostic et de nouvelles molécules thérapeutiques
en transplantation (greffe d’organes)
et maladies auto-immunes (sclérose en
plaque). « Mieux nous connaître facilitera les
collaborations de recherche, la mise au point
de nouveaux produits et évitera d’aller chercher
des ressources que l’on a déjà à notre
porte », résume la directrice Marina Guillet.
Raccourcir les étapes
C’est tout l’enjeu du pôle qui se positionne
comme une usine à projets, un facilitateur
permettant de trouver des sources de financements,
des débouchés industriels et de raccourcir
les temps morts entre les étapes de
l’essai préclinique et la production industrielle.
Pour favoriser les projets coopératifs,
le pôle s’articulera autour de quatre axes (voir
encadré). Dans les cartons figure déjà l’utilisation
du cyclotron qui sera créé en 2008. L’outil
sera notamment utilisé en radio-immunothérapie
pour amener la source radioactive sur la
cellule à détruire. Egalement actée, la création
d’une plate-forme de vecteurs viraux
portée par l’Établissement français du sang
(EFS) pour produire des molécules pharmaceutiques
et des virus pour des essais cliniques
en thérapie génique (rétinopathie,
mucoviscidose). Parmi les sujets à développer
figure un projet en immunothérapie antitumorale
pour le traitement des cancers, un
projet de vectorisation et enfin un projet de
regroupement d’entreprises pour proposer
des offres communes. A l’instar du mariage
Vivalis/Clean cells contracté en juillet dernier
(voir article ci-contre).
Être plus présent dans les
programmes européens
Déjà 51 projets en biothérapies ont été proposés
sur Nantes et Angers, en ordre dispersé
en 2005, à l’agence nationale de la recherche
(ANR) qui statuera sur leur financement. Tout
l’art du pôle, héritier de cette manne, sera de
mettre en forme certains des projets déboutés
pour en faire des programmes plus ambitieux
avec des débouchés industriels.
La visibilité d’un pôle aussi petit, bien qu’hyper
spécialisé, passera aussi par les partenariats
avec les autres pôles européens et une
plus grande implication dans des programmes
de recherche. Engagé dans dix programmes
européens cette année, Atlantic
Biotherapies veut doubler sa participation
l’an prochain pour atteindre 50 collaborations
en vitesse de croisière. C’est à ce niveau que
le pôle pense pouvoir s’assurer de débouchés
récurrents avec de gros industriels souvent
eux-mêmes initiateurs de ces programmes.
Olivia Bassi
Zones d’exonérations fiscales.
Atlantic Biotherapies
Président :
Jean-Paul Soulillou, directeur de l’institut
de transplantation et de recherches en
transplantation (Itert), président du conseil
scientifique de TCland
Coordinateur :
Olivier Kitten, Atlanpole
Château de la Chantrerie – BP 90702
44307 Nantes cedex 3
Tél : 02 40 25 22 56
Fax : 02 40 25 10 88, mail :
kitten@atlanpole.fr
Principales entreprises :
IGNA, TCland, Chelatec, Biomatlante,
Vivalis, Surfactis technologies
Principaux labos de recherche :
Unité de thérapie cellulaire et génique de
Nantes, Ouest Genopole, Cancéropole
grand Ouest, École vétérinaire de Nantes,
les instituts fédératifs de recherche et
Centre d’investigation clinique de Nantes
et d’Angers.
Thème :
découvrir et développer des molécules
issues de cellules vivantes pour
diagnostiquer et traiter des cellules
malades résistantes aux molécules
chimiques.
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La lettre API
L’Année économique de l’Ouest hors série / Janvier 2006