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nsfa 2013 - Prévention des Risques Vasculaires

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Pour citer cet article : Farnier M et al., Diagnostic et traitement <strong>des</strong> hypercholestérolémies familiales (HF) chez l’adulte : recommandations<br />

de la Nouvelle société française d’athérosclérose (NSFA), Presse Med (<strong>2013</strong>), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.<strong>2013</strong>.01.053.<br />

Diagnostic et traitement <strong>des</strong> hypercholestérolémies familiales (HF) chez l’adulte<br />

une personne peut hériter d’un déficit génétique de ses deux<br />

parents et être homozygote ou double hétérozygote, ces deux<br />

variantes étant regroupées sous le terme HF homozygote. Cette<br />

forme homozygote responsable d’accident cardiovasculaire majeur<br />

dès l’adolescence est heureusement exceptionnelle avec<br />

une prise en charge qui ne se conçoit que dans <strong>des</strong> milieux très<br />

spécialisés.<br />

De ce fait, l’objectif de ces recommandations est principalement<br />

orienté sur l’HF hétérozygote, maladie héréditaire pour<br />

laquelle <strong>des</strong> progrès importants ont été réalisés tant sur le plan<br />

diagnostic clinique et génétique que thérapeutique, mais qui<br />

reste insuffisamment dépistée et traitée en France. Des recommandations<br />

élaborées conjointement par la Nouvelle société<br />

française d’athérosclérose (NSFA) et le Comité de<br />

nutrition de la société française de pédiatrie ayant précisé<br />

récemment l’attitude pratique à avoir chez l’enfant [4], ce<br />

document indique les recommandations pour la prise en<br />

charge de l’HF chez le sujet adulte. Comme indiqué dans les<br />

recommandations ESC/EAS [3], ces recommandations correspondent<br />

pour la plupart à une classe I niveau C (consensus<br />

d’opinions d’experts et/ou étu<strong>des</strong> rétrospectives, registres,<br />

petites étu<strong>des</strong>).<br />

Épidémiologie et pronostic<br />

L’hypercholestérolémie est une altération biologique fréquente<br />

qui touche un sujet sur 20 dans la population générale. La<br />

majorité de ces hypercholestérolémies sont dites communes ou<br />

multigéniques. Leur apparition chez un sujet résulte de l’existence<br />

concomitante d’un fond génétique prédisposant<br />

(présence chez un sujet de variations portées par différents<br />

gènes) et d’un environnement défavorable (dont les apports<br />

nutritionnels).<br />

Dans au moins un cas sur 500, l’altération biologique et ses<br />

conséquences cliniques sont entièrement dues à l’effet d’une<br />

mutation pathogène unique portée par un seul gène [5]. Il<br />

s’agit alors de l’hypercholestérolémie familiale (HF) et dans ce<br />

document, le terme HF sera utilisé pour désigner la HF hétérozygote<br />

autosomique dominante (sauf indication spécifique).<br />

L’HF est une maladie souvent dite « codominante » : les<br />

hétérozygotes porteurs d’une seule copie mutée sont moins<br />

sévèrement atteints que les homozygotes porteurs de deux<br />

copies mutées. En présence d’une HF hétérozygote, les taux<br />

moyens de LDL-cholestérol (LDL-C) sans traitement sont<br />

aux alentours de 2,20 g/L, mais avec une grande variabilité<br />

dans l’expression biologique (LDL-C variant de 1,9 à 4,0 g/L).<br />

Les taux de cholestérol total sont souvent compris entre 3,5 et<br />

5 g/L. L’HF est aussi une maladie à forte pénétrance : tout<br />

individu ayant hérité d’une copie mutée du gène«maladie»a<br />

une probabilité supérieure à 90–95 % de présenter la maladie.<br />

Enfin, il n’existe que de très rares formes dites de novo décrites<br />

dans la littérature. Cette observation conduit à déclencher de<br />

tome // > n8/ > /<br />

façon systématique une enquête familiale pour identifier<br />

parmi les individus apparentés ceux qui ont hérité de la<br />

mutation.<br />

Les patients avec HF ont à long terme un risque élevé de<br />

maladies cardiovasculaires. Sans traitement, environ 50 % <strong>des</strong><br />

hommes et au moins 30 % <strong>des</strong> femmes avec HF auront un<br />

événement coronarien mortel ou non avant respectivement les<br />

âges de 50 et 60 ans [6,7]. Plusieurs étu<strong>des</strong> ont évalué la<br />

prévalence <strong>des</strong> maladies cardiovasculaires chez un individu<br />

d’âge moyen avec HF, prévalence qui peut aller de 20 à<br />

40 % [8–12]. Le développement d’une maladie coronarienne<br />

apparaît en général dix ans plus tard chez la femme que chez<br />

l’homme [13]. Les autres facteurs de risque cardiovasculaire<br />

chez les patients avec HF sont similaires à ceux <strong>des</strong> patients<br />

sans HF, mais dans le contexte d’un niveau très élevé de<br />

cholestérol, l’effet de chaque facteur de risque est amplifié,<br />

induisant une plus grande augmentation du risque cardiovasculaire<br />

[14,15]. Les patients avec HF en prévention secondaire<br />

sont à très haut risque de nouvel événement cardiovasculaire<br />

ou de décès. La présence d’un diabète doit aussi faire classer un<br />

patient avec HF dans la catégorie à très haut risque vasculaire<br />

[16]. La présence d’une élévation de la lipoprotéine (a) [Lp (a)]<br />

est également un facteur de risque important chez un patient<br />

avec HF [17,18], en particulier dans la population féminine [18].<br />

Ainsi, tous les patients adultes avec HF, quel que soit leur âge,<br />

doivent bénéficier de mesures hygiénodiététiques et d’un<br />

traitement médicamenteux pour réduire leur excès de risque<br />

cardiovasculaire lié à leur maladie génétique.<br />

Les différentes formes génétiques<br />

L’HF a longtemps été attribuée exclusivement à une mutation<br />

dans le gène LDL-récepteur (LRLR). En fait, il s’agit d’une<br />

maladie génétique hétérogène pouvant être due à <strong>des</strong> mutations<br />

portées dans <strong>des</strong> gènes différents avec une très forte<br />

prépondérance d’atteinte du gène LDLR [5,19]. L’HF est essentiellement<br />

transmise sur un mode autosomique dominant, mais<br />

avec également <strong>des</strong> formes récessives.<br />

Les HF autosomiques dominantes<br />

La cause la plus fréquente d’une HF est une mutation dans le<br />

gène LDLR qui code le récepteur cellulaire <strong>des</strong> LDL. Ce récepteur<br />

ubiquitaire permet l’internalisation <strong>des</strong> LDL par les cellules<br />

hépatiques et les tissus périphériques suite à la fixation <strong>des</strong><br />

LDL sur les récepteurs et internalisation <strong>des</strong> complexes LDLrécepteur.<br />

Les anomalies du gène LDLR ont été classées en cinq<br />

groupes majeurs [20,21] et plus de 1500 mutations différentes<br />

ont été identifiées dans le gène LDLR montrant ainsi qu’il<br />

n’existe que de rares mutations communes dans la plupart<br />

<strong>des</strong> populations notamment celles de l’Europe de l’ouest.<br />

Des mutations du gène LDLR ne sont responsables que d’environ<br />

67 % <strong>des</strong> défauts moléculaires qui sous-tendent l’HF.<br />

Dans environ 6 à 8 % <strong>des</strong> cas, la maladie est due à une mutation<br />

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