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anatole jakovsky - Bibliothèque Kandinsky - Centre Pompidou

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La trajectoire d’un critique d’art au XXe siècle.<br />

Il ne reste qu’une œuvre « égarée : La Mariée mise à nu par ses célibataires mêmes, de<br />

Marcel Duchamp. La dernière tentative symbolique d’embrasser la nuit et le jour, le contenu et<br />

la forme, la réalisation et le geste » 51 . L’artiste normand arriverait-il à synthétiser les deux<br />

courants Que dira le spectateur de « cette œuvre qui voulait devenir ce qu’est devenue la<br />

typographie après Gütenberg La boîte verte contenant le fameux manuscrit de cette peinture<br />

sera-t-elle vraiment la clef des songes » 52 . On ne peut ici qu’évoquer le poème de notre<br />

écrivain, Clef des pavés 53 , et la fameuse « clef des champs » d’André Breton.<br />

« Voici le prologue et la fin de la délicieuse confusion de l’époque, dont Cézanne<br />

et Van Gogh étaient les précurseurs, voici le drame du sujet de la peinture<br />

actuelle qui, comme chaque peinture d’époques de transition, a perdu son unité<br />

indisséquable entre le contenu et la forme, oscillant entre le cri hystérique et le<br />

formalisme sans âme […]. » 54<br />

Voilà résumée en une phrase la pensée dialectique d’Anatole Jakovsky. On peut voir dans ce<br />

contexte une mise en perspective historique de la peinture ayant pour point de départ deux des<br />

plus grands artistes de la fin du XIX e et du début du XX e siècle.<br />

La première branche – correspondant aux recherches géométriques de Paul Cézanne – mène<br />

par<br />

« la destruction de la figuration, par la sublimation de la masse ou de<br />

la surface, par l’exaltation des éléments disparates des factures et des matières<br />

[…] au Cubisme et à l’art abstrait. » 55<br />

Il est à noter dans ce cas la dissociation entre le Cubisme, en tant que mouvement historique, et<br />

l’art abstrait ; rappelons notamment qu’à ses débuts, le Cubisme était considéré comme un art<br />

abstrait 56 .<br />

Après qu’il a mentionné cette première tendance de l’art contemporain, Anatole Jakovsky tente<br />

de dégager les traits principaux de ce qu’il qualifie de la manière suivante :<br />

« par le paradoxe, par la métaphore, par le mécanisme symboliste (tout en<br />

conservant les apparences de la représentation objective) par le fonctionnement<br />

de l’imagination onirique, par l’exploitation de la subconscience et de<br />

l’inconscient, par la fixation d’irréalité concrète et palpable, par la création<br />

stérile et artificielle des "paradis artificiels", par l’hystérie, par le délire, par la<br />

51 Idem, p.34.<br />

52 Idem, p. 34.<br />

53 A. DELAGRAVE (pseudonyme d’Anatole JAKOVSKY), Clefs des pavés, Paris, [s.n.], 1939, 37 p, deux « fluoenluminures<br />

» de Robert DELAUNAY.<br />

54 Anatole Jakovsky, Hans Erni, Hans Schiess, Kurt Séligmann, S.H. Taeuber-Arp, Gérard Vulliamy , Paris,<br />

Abstraction-Création éd., 1934, p.36 (du volume n°3). C’est l’auteur qui souligne.<br />

55 Idem, p. 36.<br />

56 Voir Georges ROQUE, Qu’est-ce-que l’art abstrait Une histoire de l’abstraction en peinture (1860-1960),<br />

Paris, Gallimard éd., coll. « Folio essais », 2003, 525 p.<br />

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