Géochronologie U-Pb par ablation laser et ICP-MS (LA-ICP-MS ...
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Géochronologie U-<strong>Pb</strong> <strong>par</strong> <strong>ablation</strong> <strong>laser</strong> <strong>et</strong> <strong>ICP</strong>-<strong>MS</strong> (<strong>LA</strong>-<strong>ICP</strong>-<strong>MS</strong>): Principes, Complexités & Perspectives<br />
métamorphisme prograde d'événements métamorphiques du faciès amphibolite<br />
(Figure 44).<br />
Figure 44: Evolution T-t<br />
pour différents types de<br />
minéraux accessoires<br />
(Ceinture de Jimperding,<br />
Craton du Yilgarn). Les<br />
chiffres romains sont reliés<br />
aux différents stades de<br />
l'histoire magmatique (I: -<br />
14°C/Ma; II: -5°C/Ma) alors<br />
que les chiffres arabes<br />
représentent l'évolution<br />
métamorphique (1:<br />
+13°C/Ma; 2: -10°C/Ma; 3: -<br />
1.4 °C/Ma). La bande verte<br />
correspond à une période<br />
d'activité magmatique,<br />
reliée au métamorphisme<br />
régional. Les âges des<br />
sphènes (en rouge) <strong>et</strong> des<br />
monazites (vert clair)<br />
correspondent à des<br />
réactions métamorphiques<br />
(âges de croissance) (<br />
Bosch <strong>et</strong> al., 1996).<br />
La monazite a longtemps été considérée comme un minéral à structure interne<br />
simple, perm<strong>et</strong>tant de dater l'âge de cristallisation des magmas, ou l'âge du pic du<br />
métamorphisme. C<strong>et</strong>te assertion est en grande <strong>par</strong>tie reliée à la position concordante<br />
des monazites dans le diagramme Concordia, témoignage d'une évolution en<br />
système clos du couple U-<strong>Pb</strong>. Au contraire du zircon qui présente fréquemment un<br />
réseau cristallin dégradé <strong>par</strong> la métamictisation, la monazite, en dépit de teneurs très<br />
élevées en éléments radioactifs (Th <strong>et</strong> U) ne subit pas de telles dégradations du<br />
réseau cristallin. C<strong>et</strong>te caractéristique résulte d'un effacement (auto-cicatrisation) des<br />
dommages liés à la désintégration radioactive. C<strong>et</strong>te différence entre la monazite <strong>et</strong><br />
le zircon est probablement liée à des différences de force de liaisons entre, d'une<br />
<strong>par</strong>t les groupements PO 4<br />
3- dans les phosphates (monazite <strong>et</strong> apatite) <strong>et</strong>, d'autre<br />
<strong>par</strong>t, les groupements SiO 4<br />
4- dans le zircon <strong>et</strong> les autres silicates riches en uranium<br />
qui tendent à devenir métamictes (allanite <strong>par</strong> exemple) <strong>et</strong> donc moins rétentifs vis à<br />
vis du plomb radiogénique. Les silicates possèdent une structure cristalline plus<br />
flexible perm<strong>et</strong>tant des liaisons à angles variables <strong>et</strong> subissent des dommages dans<br />
ces régions qui conduisent à des états non-cristallins. La structure plus rigide des<br />
phosphates ne perm<strong>et</strong> pas de rotations <strong>et</strong>, de ce fait, après une perturbation, les<br />
atomes sont contraints de r<strong>et</strong>ourner à leurs sites originaux. De même, l'énergie<br />
nécessaire à la recristallisation a une grande influence sur la rétention des<br />
dommages radioactifs. Ce seuil d'énergie dépend en <strong>par</strong>tie de l'énergie des liaisons<br />
cation-oxygène formant le réseau. Si le seuil d'énergie est faible les dommages subis<br />
<strong>par</strong> le réseau seront cicatrisés. L'énergie des liaisons P-O (334 kJ/mole) est<br />
approximativement 200 kJ/mole plus faible que celle des liaisons Si-O. La monazite<br />
(pour laquelle les liaisons P-O sont prédominantes) cicatrise les dommages plus<br />
facilement alors que le zircon est plus résistant à ce phénomène.<br />
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