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Oral tradition relating to slavery and slave trade in Nigeria, Ghana ...

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La traite négrière transatlantique et ses modalités 33<br />

qu’ils soient prêts à s’embarquer sur les bateaux des armateurs européens<br />

qui les conduiraient au Nouveau Monde.<br />

Les rois d’Abomey étaient bien connus pour leur rôle dans le<br />

commerce transatlantique des esclaves. L’his<strong>to</strong>ire de leurs opérations<br />

militaires contre leurs vois<strong>in</strong>s et de leur réduction à l’esclavage des<br />

prisonniers de guerre v<strong>in</strong>t à fortifier leur position de négociants en<br />

esclaves et de partenaires commerciaux des march<strong>and</strong>s européens.<br />

L’<strong>in</strong>tervention des Européens dans la société du Dahomey se<br />

fit à peu près comme dans le cas du <strong>Nigeria</strong> et du <strong>Ghana</strong>. Cela commença<br />

par des échanges de produits européens tels que l’alcool, les<br />

miroirs, les munitions, les é<strong>to</strong>ffes et d’autres biens matériels qui<br />

étaient troqués contre des produits locaux qui évoluèrent progressivement<br />

vers le commerce des esclaves.<br />

Avec le temps, les Européens commencèrent à construire des<br />

forts au Dahomey pour gérer leur commerce d’esclaves florissant.De<br />

même les activités de traite des partenaires locaux se développèrent et<br />

leur commerce des esclaves avec les Européens dev<strong>in</strong>t une caractéristique<br />

locale. C’était un aspect de la vie des habitants auquel renvoient<br />

encore leurs <strong>tradition</strong>s orales. Par exemple, on raconte que le fort portugais<br />

qui abritait les esclaves à Ouidah avait des murs si hauts qu’ils<br />

devaient normalement décourager <strong>to</strong>ute tentative d’évasion des esclaves.<br />

Même si le mur avait pu éventuellement être escaladé, il y avait<br />

de profondes tranchées <strong>to</strong>ut au<strong>to</strong>ur des côtés du fort qui condamnaient<br />

au<strong>to</strong>matiquement à la mort celui qui tentait de s’évader.<br />

Les his<strong>to</strong>ires de conquête des rois d’Abomey et de leur implication<br />

dans le commerce transatlantique des esclaves sont très largement<br />

<strong>in</strong>tégrées au réper<strong>to</strong>ire culturel de la population du Bén<strong>in</strong>.<br />

Devenue au se<strong>in</strong> de l’UNESCO un projet dans le cadre du<br />

patrimo<strong>in</strong>e mondial, La Route de l’esclave de Ouidah, est, par la <strong>tradition</strong><br />

orale, une source majeure de diffusion des événements relatifs<br />

à l’esclavage et à la traite négrière transatlantique. Les esclaves étaient<br />

habituellement transportés pendant la nuit et sur<strong>to</strong>ut dans la nuit<br />

noire. C’était parce que les traitants voulaient éviter d’être vus.<br />

Sur la route, les esclaves devaient s’arrêter auprès de l’arbre<br />

« de l’oubli ». On l’appelait aussi « Yemaja », dans la langue fon ; c’est<br />

un dérivé de « Yenma », qui signifie « devenir fou ». C’était parce que<br />

les esclaves, qu<strong>and</strong> ils étaient enchaînés et privés de liberté, étaient<br />

comparés à des chiens fous furieux. Les esclaves étaient associés à l’expression<br />

« Yenma », qui signifie en langue fon « devenir fou ».

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